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Billet de blog 15 février 2017

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DE QUELQUES QUESTIONS EN DEBAT QUI FONT RAGE

Je lis certains commentaires à mes billets et je vais répondre à l’un d’eux qui souléve des questions importantes ; auparavant je lis une floraison de commentaires et notamment de GABRIELLE TESSIER K sur ces blogs .

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

DE QUELQUES QUESTIONS EN DEBAT QUI FONT RAGE

Je lis certains commentaires à mes billets et je vais répondre à l’un d’eux qui souléve des questions importantes ; auparavant je lis une floraison de commentaires et notamment de GABRIELLE TESSIER K sur ces blogs ; j’en cite un passage :

« Chacun est libre je ne pousse à rien, je donne mon avis, comme vous. Puis prise dans un "débat" qui n'en n'est pas un puisque de toute évidence, pour certains ici, il n'est pas question de débattre mais d'asséner leur vérité et d'imposer leur dieu, j'essaie d'argumenter... Tout comme ne fera jamais boire un âne qui n'a pas soif (et les ânes sont des êtres magnifiques je le précise, pour qui j'ai énormément d'estime), on ne fera pas réfléchir des personnes qui sont convaincues qu'elles ont raison. J'ai posé une question très claire et très pratique plus haut à laquelle je n'ai reçu aucune réponse, à savoir combien d'élections auraient remporté M Mélenchon depuis qu'il se présente comme étant la seule incarnation de gauche ?

Si Mélenchon se maintient la gauche perdra et si ça vous plait comme ça, tant mieux pour vous. Et tant pis pour tous ceux qui en pâtiront... De l'égoïsme politique... Je découvre. »..

J’aimerais la convaincre qu’elle fait erreur sur un point important ; d’ailleurs elle -même peut constater que tel qu’engagé le débat ne débouche sur rien de constructif ; encore une fois je ne suis pas membre de FI , et membre du PCF, j’appelle à voter JL Mélenchon au premier tour ; rien dans ce qui vient de se produire n’est de nature à changer mon choix , je le dis par précaution mais ce n’est pas de cela qu’il est question. Gabrielle Tessier K veut que la gauche gagne en 2017 et c’est là où je la rejoins totalement ; la possibilité en existe , ténue mais elle existe encore pour peu de temps ; je ne partage à peu près rien de ce que certains disent en réponse à propos du PS ; je ne développerais pas ce point ; Gabrielle Tessier K  a compris que la primaire du PS où environ deux millions de nos compatriotes ont cru devoir s’investir au second tour ont manifesté leur désir d’avoir une politique de gauche et ont battu M Valls ce qui , compte tenu des mœurs courantes  Rue de Solferino était une gageure ; et à ma connaissance Jean-Luc Mélenchon s’est félicité de ce résultat qu’il interprète donc comme moi ; je ne vois d’ailleurs pas qui peut interpréter ça différemment ; peut-on se réclamer d’une révolution citoyenne et balayer cet événement d’un revers de main ? A fortiori en envoyant tout ce monde chez Macron ?

Valls est battu mais pas écrasé, quelle surprise !!!

Cela change-t-il quoi que ce soit au fait qu’aujourd’hui une chance ténue existe contre toute attente de voir la gauche au second tour et peut-être l’emporter ; on peut regretter qu’il n’y ait pas de candidat unique ; le PCF n’est pas responsable de cette situation ; mais puisque c’est ainsi, que faire ? Un désistement de l’un au profit de l’autre n’est ni possible ni même souhaitable.

Voici pourquoi : que ce ne soit pas possible est évident ; que ce ne soit pas souhaitable aujourd’hui l’est moins ; si Jean-Luc Mélenchon abandonnait au profit de Benoît Hamon, par impossible, en résulterait non pas de la clarté à gauche mais une immense confusion. Du côté de celles et ceux qui ont choisi de soutenir JLM , l’incompréhension serait totale mais ce serait aussi le cas du côté des électrices et électeurs de Benoît Hamon ; et le raisonnement est parfaitement symétrique  .

Donc cette méthode conduit à la stérilisation et pas du tout à l’élan de gauche nécessaire pour l’emporter.

Une seule issue se présente qui n’a aucun inconvénient , tous les avantages et ne brutalise personne mais …..elle est exigeante politiquement ; ou bien aucun candidat  ne voit  que leur candidature est complémentaire , que l’une ne peut l’emporter sans l’autre et que comme le dit sur tous les tons le PCF c’est le contenu politique qui compte et celui-ci peut encore se construire si la volonté politique en existe et c’est la défaite assurée ; ou bien comme j’en ai l’espoir encore , on accepte de se mettre autour d’une table et on débat des questions en  public avec la volonté d’aboutir à un socle commun d’engagements à gauche pour un Pacte gouvernemental . Nos compatriotes de gauche ne seront intéressés que par ce dernier processus. Il est parfaitement absurde de nier l’évidence de plages communes où la convergence peut être actée comme de question ouvertes qui elles aussi, loin d’être enfouies sous le tapis resteraient justement ouvertes ; cette façon de procéder serait un pas démocratique gigantesque ; personne ne serait trompé ; personne ne serait sommé d’abdiquer ses convictions. Cela donnerait naissance à une nouvelle idée de la gauche n’ayant rien à voir avec l’histoire passée ; la droite et l’extrême droite serait giflée. Cela vaut bien que l’on y songe sérieusement ; qui doit faire ce pas pour s’y engager ? Evidemment les deux avec participation du PCF cela va sans dire mais mieux en le soulignant ; ça n’en prend pas le chemin ; donc l’un des candidats doit faire ce pas et il doit le faire de façon non contrite ; le téléphone rose ne sonnera pas ; ou trop tard. On peut remplir des volumes mais c’est ainsi ; de l’autre côté Jean-Luc Mélenchon est fort d’une mobilisation sans équivalent ; sous des façons dominatrices le PS se voit assiégé de toutes parts, il n’est assuré de rien ; que Jean-Luc Mélenchon fasse le pas nécessaire ; si des considérations de troisième ordre ne l’habitent pas, ce geste ne lui coûte rien ; dès lors qu’il le ferait tout devient possible ; il n’est pas question de renoncement. B Hamon peut-il s’y refuser ? C’est une hypothèse absurde. A peine élu il se serait parjuré ….  Est-on assuré du succès ? Evidemment non.   Mais ne pas le tenter est impensable.

Jacques Deparis m’écrit quant à lui : « Autrement dit, seul Hamon est en capacité de faire bouger ses lignes. Comment Mélenchon le pourrait-il sans organiser une consultation au sein de la FI ? Et même dans cette hypothèse, encore faudrait-il qu'il y est matière à justifier un vote.

C'est à mon sens, ce que demandent la FI et JLM et pas que "autour d'un café". JLM a très clairement appelé Hamon, à haute et intelligible voix, à l'organisation d'un débat public, qui pourrait le cas échéant, aboutir à un socle commun. »

Mais on ne peut pas être d’accord. L’un ou l’autre des deux candidats se doit de prendre cette initiative et comme B Hamon tarde à le faire (voir ci-dessus pourquoi) , c’est à Jean-Luc Mélenchon de prendre une initiative spectaculaire dans ce sens ; pourquoi d’ailleurs remettre à B Hamon le singulier honneur de « faire bouger les lignes » ?Pourquoi faire à nouveau du PS l’arbitre des élégances à gauche ? S’il l’avait fait comme annoncé, il eût gagné du crédit mais justement il ne l’a pas fait. Quant à la suite, mon Ami Insoumis se moque un peu ; un vote des Insoumis ?   Je n’épilogue pas ici ; de quel vote a- t-on besoin devant le péril majeur de voir la gauche éliminée ? Je n’ai de plus nullement entendu « Jean-Luc Mélenchon appeler à haute et intelligible voix à l’organisation d’un débat public … » Ni dans ses meetings ni sur son Blog ; suis – je donc sourd ? 

Puis Jacques Deparis poursuit : « Ce qui est terrible dans cette affaire, c'est qu'il y a un an, TOUT le monde à gauche (j'en ai à peu près la même définition que vous) a été invité à la mise en œuvre de la FI et à l'élaboration de son programme. Beaucoup ont répondu mais certains ont fait le choix de se préserver et d'attendre, pour voir quelle serait la meilleure option pour leur parti ou leur personne.

C'est sans doute bien agréable de rester au balcon mais après il faut assumer. Les aspirations du PC, d'EELV et de la minorité du PS ayant remporté la primaire, auraient pu être au cœur du programme "L'avenir en commun".

Mon Ami Insoumis donne de la gauche à peu près la même définition que moi ; c’est déjà ça bien que je n’aie pas entendu mon candidat le dire à haute et intelligible voix ; quant à la suite, c’est une façon de réécrire l’histoire qui ne peut pas être soutenue sérieusement ; nous avons été « invités » dit -il …. Le PCF n’a pas cessé de dire que avant de lancer une candidature il eût été utile de discuter contenus ENSEMBLE c’est-à-dire toutes les forces se réclamant de la gauche ; l’eussions nous fait à ce moment la situation serait bien différente ; Jean-Luc Mélenchon n’en a pas voulu ; le PCF n’a rejeté aucune occasion permettant à la gauche , toute la gauche de se rassembler y compris dans la tentative éphémère de primaires DE gauche ( pas les « primaires à gauche » de DCB et consorts visant à remettre en selle Hollande) ; on se demande ce que Jean-Luc Mélenchon pouvait craindre à ce sujet , il en rejeta jusqu’à l’idée  ; la France Insoumise a émis une Charte qui à l’évidence ne pouvait pas être acceptée par le PCF ; on ne met pas de pareils préalables quand on veut discuter sérieusement avec un partenaire dont le solidité n’est pas à démontrer .

La suite est pire : « Le PC (ses instances dirigeantes) joue à pile ou face le comptage de ses sièges. EELV, déjà scindé, s'est fait un petit plaisir solitaire en s'organisant une primaire, ça passe le temps... Quant aux frondeurs, à force d'attendre on se demande bien quoi, ils ont vu Macron profiter de la situation en marchant tranquillement... (avec la normale bénédiction de Hollande, bien entendu) ».

Le PCF ne joue pas aux dés. Si mon Ami Insoumis voulait bien lire les documents du PCF au lieu de se livrer à de prétendues exégèses à partir de reconstitutions fictives, il lui viendrait surement d’autres idées. Je n’ai pas envie d’engager une polémique ; le PCF doit être respecté si on souhaite que la gauche non seulement ne soit pas éliminée mais victorieuse, ce qui reste possible ; le piétiner ne conduira qu’à l’échec. 

Terminons sur une note d’espérance : apparemment toutes les forces de gauche et écologistes au Parlement européen(où la notion de gauche n’est pas identique à celle de la France )  sont d’accord pour rejeter le CETA ;Yannick Jadot  dont le ralliement à B Hamon est une question d’heures ne met pas de « si » et de « mais » dans cette situation . 

 Ce qu’on peut faire à Bruxelles on doit pouvoir le faire à  Paris , sans reniement , sans ralliement , dans le respect de chacune des forces disponibles .

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