LE NEZ DANS LE RUISSEAU, C’EST LA FAUTE A……… ?
Hier, veille de la grande manifestation pour la VI° République, Jean-Luc Mélenchon est interviewé par JC Bourdin ; celui dont je vais utiliser le bulletin de vote vient d’écrire un livre dont le titre est un programme « La vertu » ; à ce sujet, il déclare que « la vertu » consiste à travailler pour le bien public, le bien commun. Ce n’est pas le verbatim mais c’est l’idée. Ce n’est pas le sujet de l’émission dit -il mais on attend quand même qu’il éclaire son propos ; immédiatement il est interrogé par rapport à l’appel lancé par A Montebourg qui lui demande de se désister pour B Hamon.
Cet appel est absurde et ici même on a dit pourquoi ; en répondant comme il le fait Jean-Luc Mélenchon tombe dans le piège de la pire façon.
Sans doute cet appel est -il absurde ; au point où nous en sommes, à supposer que ce désistement soit légitime, il ne créerait que confusion. Il est tout aussi inutile de développer. Si B Hamon a pu rassembler autour de sa candidature une majorité pour battre Valls c’est en partie grâce à la campagne de Jean-Luc Mélenchon qui a porté des thématiques fortes de gauche, DE GAUCHE, j’y reviendrais ; Jean-Luc Mélenchon ne serait pas candidat sans les parrainages du PCF ( 300/666) et B Hamon ne serait pas candidat sans la campagne de Jean-Luc Mélenchon.
Mais le problème posé n’est pas celui-là ; on peut répondre à A Montebourg d’une phrase mais nos compatriotes de gauche veulent une autre réponse ; à ce stade, il y a de quoi se tordre les mains ; c’était 11+ 14 hier , 11 + 12 aujourd’hui , telle EST l’équation ; B Hamon perd ses soutiens : ce n’est pas une surprise ; à la droite du PS on fuit ; mais s’il perd maintenant, c’est que sa campagne est fade même si lors de la présentation de son programme, il a renforcé des thématiques qui sont COMMUNES aux deux candidats de gauche ; mais la stagnation de Jean-Luc Mélenchon autour du socle qui ne varie plus a une autre origine .
En refusant l’évidence, à savoir les thématiques communes à toutes les forces disponibles à gauche, la stérilisation réciproque est en marche . La possibilité de l’élan de gauche qui eût gonflé les deux scores et de surcroît créé une dynamique possiblement victorieuse s’éloigne ; je précise tout de suite qu’à posteriori on peut voir qu’une candidature issue du PCF n’eût fait qu’ajouter à ce panorama sans bénéfice pour quiconque. P Laurent a ainsi démontré qu’au PCF la clairvoyance et le courage ne sont pas des mots vains mais ce n’est pas le sujet.
Le sujet c’est LA VERTU. Qu’on m’explique en quoi l’incapacité du candidat dont je vais utiliser le bulletin de vote à mesurer l’attente à gauche et le désespoir à gauche qui pourrait gagner si les choses demeuraient en l’état est une PREUVE DE VERTU ???
Aucune victoire de gauche et même pas le passage du premier tour n’est pensable sans la mise en chantier urgente d’un pacte gouvernemental de gauche sur les thèmes qui sont communs à toutes les forces qui veulent s’engager dans de profondes transformations ; TRANSFORMATIONS DE GAUCHE.
En finir avec la Loi el-Khomry est une transformation de GAUCHE
Augmenter le pouvoir d’achat des salaires et prioritairement du SMIC est une transformation DE GAUCHE
Abandonner les dogmes des traités européens actuels est une transformation DE GAUCHE
Vouloir une autre façon de produire, écologique, une agriculture dégagée de l’agrobusiness est une transformation DE GAUCHE comme l’est la création d’industries propres à relever le défi climatique et la réponse aux besoins énergétiques.
Donner de nouveaux pouvoirs aux salarié(e)s dans les entreprises c’est faire le choix d’une politique de GAUCHE.
S’attaquer aux profits des banques c’est un choix de GAUCHE.
Agir pour la PAIX en Europe et dans le monde est, pour la France une option DE GAUCHE et agir pour le codéveloppement non en mots mais en actes c’est dessiner les contours d’une politique étrangère de GAUCHE.
On peut en ajouter des tonnes.
Rien de tout cela dans le discours de celui dont je vais utiliser le bulletin de vote et qui passe son temps à expliquer que, à cause de la sinistre politique menée dans le quinquennat Hollande, le mot « GAUCHE » n’a plus aucune signification ; c’était l’occasion comme jamais de lui en donner une.
Au lieu de cela, le candidat dont je vais utiliser le bulletin de vote s’écrie : « Il y aura une surprise : MOI ! « ; est ce vertueux ?
Avec lui paraît -il, on ne verra pas le spectacle donné par Tsipras ; c’est odieux mais en outre si les choses continuent on ne VERRA rien du tout.
Le nez dans le ruisseau c’est la faute à qui ?