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Billet de blog 19 juillet 2017

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MACRON, SIONISME, ANTISIONISME

Selon un récent article de « Marianne », le changement de la politique française au Proche Orient est calculé et maîtrisé ; si la France veut être entendue au Proche Orient, et en particulier en Israël, sa voix devrait abandonner l’opprobre vis-à-vis de sa politique etc...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

MACRON ,  SIONISME ,ANTISIONISME

Selon un récent article de « Marianne », le changement de la politique française au Proche Orient est calculé et maîtrisé ; si la France veut être entendue au Proche Orient, et en particulier en Israël, sa voix devrait abandonner l’opprobre vis-à-vis de sa politique actuelle et par des signes visibles montrer que, tout en affirmant son attachement à la solution à deux Etats, elle n’entend pas isoler Israël. Il en va d’ailleurs mutatis mutandis, de même de la politique française vis-à-vis des Etats Unis d’Amérique à en juger par les actes spectaculaires de ces derniers jours vis-à-vis du Président Donald Trump.
Ce point de vue n’est pas seulement faux mais quelque peu obscène ; il participe de la Macromania qui s’est emparée de toute la sphère médiacratique et vise à non seulement réhabiliter un alignement furieusement atlantiste mais en fait à s’inscrire dans les conflits géopolitiques de façon active d’où la recherche obstinée d’une paix durable a été rayée de la carte ; ce sont des options gravissimes et on ne tardera pas en en voir les effets dévastateurs ; l’image de la France en sera ternie pour une longue période et elle se rendra complice de visées politiques où ses intérêts, à long terme, compteront pour rien.
Ce changement – car il y a changement et de taille, même si l’évolution était déjà largement entamée dans le quinquennat Hollande – s’apparente dans les conditions d’aujourd’hui à un nouveau Münich . Daladier aussi prétendait « sauver la paix » d’ailleurs, comme il est connu, sans la moindre illusion.
Certes on objectera que D Trump n’est pas Hitler ; mais son programme relance d’une façon éclatante la course aux armements et je suis de ceux qui considèrent qu’il faut prendre très au sérieux la nouvelle volonté hégémonique Nord-Américaine, qui se fait les muscles vis-à-vis de la Corée du Nord mais destine ses coups les plus rudes à tout mouvement démocratique comme on le voit avec ce qui se trame au Venezuela, la volte -face amorcée vis-à-vis de Cuba etc….
On ne sache pas que ces aspects lourds de menaces préoccupent beaucoup le Président Macron et sa « divergence » sur la question climatique est une farce. Quant à la médiacratie, même alignement obsessionnel et obscène ; on lit dans la presse comme Nice Matin – qui certes n’est pas la voix de la France – que les violences au Venezuela font, par jour, plus de morts qu’en Syrie … Il y a à dire sur tous ces sujets que je n’aborde ici que bien trop furtivement.
Mon attention a été attirée par la réaction de Dominique Vidal sur Facebook relativement aux déclarations du Président Macron sur sionisme et antisémitisme. J’aurais aimé approuver sans réserve ce que dit Dominique Vidal et je me trouve dans l’impossibilité de le faire ; avant de développer je voudrais dire que je partage son indignation ; pas pour les mêmes raisons, comme on le verra, mais je la partage ; il n’est simplement pas admissible que l’on décrive l’antisionisme comme le nouveau visage de l’antisémitisme. L’antisémitisme n’est pas une « opinion » mais un délit ; le signe d’égalité vise à rien de moins que de criminaliser toute critique de la politique israélienne actuelle ; jamais on ne sera monté aussi haut dans la gamme ; la circulaire ignoble de M Alliot Marie permettait déjà une « base légale » pour traduire en justice des compatriotes ne faisant qu’exprimer leur opinion, qu’on la partage ou pas, mais ce n’était qu’une circulaire . La campagne de boycott de l’Afrique du Sud au temps de l’apartheid, à défaut d’être soutenue au plus haut niveau fut irrépressible et personne n’aurait eu l’idée d’y voir un appel à liquider la population ultra minoritaire de ce pays.
Au-delà de ces considérations il est nécessaire d’aller beaucoup plus loin et ce qui suit a deux parties distinctes ; la première expose mon point de vue sur « sionisme « et « antisionisme » ; comme tout point de vue, il ne prétend pas « être LA vérité » ; la seconde vise à discuter de certains aspects proprement politiques relatifs à la situation actuelle dans le but si possible de contribuer à la manifestation d’un courant populaire majoritaire en France et au-delà pour un règlement pacifique, juste et durable au Proche Orient .
1) Dominique Vidal écrit que « le sionisme est une idéologie comme une autre « ; je ne partage pas ce point de vue.
Le sionisme est certainement une idéologie ; comme une autre, non. Ses fondateurs si l’on ose dire, firent des emprunts divers et contradictoires à des courants de pensée multiples et il est notoire que parler DU sionisme n’a strictement aucun sens. Il n’existe aucun rapport entre le sionisme des Bundistes (avant Octobre et ensuite) et celui de Jabotinsky et ses émules ( Begin et autres ) ; Ben Gourion était certainement sioniste mais considérait avant 1967 Begin à l’égal de Hitler .
Mais quelles que soient les influences diverses qui ont constitué ce qu’on appelle indûment LE sionisme, cette idéologie était en soi dangereuse et devait être combattue par les forces démocratiques avancées (la façon de la combattre est une toute autre question).
L’idéologie sioniste part de l’idée d’un mythe : celui du « peuple juif » dont je pense et ne suis pas seul, que cet objet n’existe pas. Au demeurant, après les travaux puissants de Shlomo Sand , l’affaire devrait être considérée comme close ; à l’évidence elle ne l’est pas. Cela suffit à ne pas faire « du sionisme » une idéologie comme une autre et très franchement les écrits de ses fondateurs ne sont pas d’une telle élévation intellectuelle qu’on puisse leur faire l’honneur d’en parler comme d’une nouvelle « Weltanschauung » .
On pourrait faire des analogies avec l’idéologie nazie où l’on voit une vision « volkiste », essentialiste, du peuple allemand ; mais cela ne mènerait nulle part, sauf à vouloir à toute force établir des parallèles très sujets à caution.
De plus, c’est l’essentiel, à partir de ce mythe commence l’histoire politique du petit groupe de fondateurs du « sionisme » qui, au travers de tribulations intellectuelles sans aucun intérêt dirigèrent en fin de compte leur activité vis-à-vis de la Grande Bretagne et finirent pas extorquer la Déclaration Balfour.
Il est plus qu’étrange que les commentateurs savants dont je ne suis pas, ne commencent pas par dire que ce texte n’a aucune sorte de signification ; « autoriser ou favoriser l’établissement d’un foyer national juif en Palestine » n’a aucun sens.
Sans la Deuxième Guerre Mondiale pas d’Etat d’Israël, Déclaration Balfour ou pas. Le mythe du « peuple juif » se poursuivit donc avec le brandissement de ladite déclaration qui n’était qu’un chiffon de papier ; en la signant, il est probable que la classe dirigeante britannique avait quelqu ’idée en tête et utiliser « les Juifs » comme masse de manœuvre au Proche Orient qui, à l’époque était déjà une poudrière, et un souci pour l’Empire ne pouvait , tout compte fait , qu’être utile, mais ce n’est pas la question.
Colonialiste, l’idéologie sioniste l’était dès le départ. Cela n’explique pas tout.
La création de l’Etat d’Israël résulta de la défaite du nazisme et de son legs testamentaire et ne dut RIEN à LORD BALFOUR. On peut toujours se poser la question de savoir si cette décision de l’ONU fut ou non une « erreur » ; cette question est vide de sens à mes yeux ; on ne peut pas reconstituer même par la pensée la situation de l’époque ni les arrières pensées diverses qui conduisirent à cette décision ; l’ONU créa sur le territoire de la Palestine historique DEUX Etats, l’un existe, l’autre est dans les limbes ; voilà de quoi il convient de partir. Mais cela anticipe sur la seconde partie de mon propos.
Le sionisme n’est PAS définissable et son contraire non plus. De plus il est tout aussi notoire que si idéologie sioniste il y a, et si tant est que les dirigeants actuels d’Israël s’en réclament, il s’agit très précisément de la version la plus ultra du « sionisme » tel que préfiguré par Jabotinsky dont il faut rappeler constamment que les premières décennies de l’Etat hébreu la vomirent. Elle rompait avec la Déclaration d’Indépendance qui, (faute d’adopter une Constitution) est le seul texte qui puisse faire référence. Ce texte LIE la politique israélienne aux Résolutions de l’ONU que l’Etat hébreu s’engage à respecter.
Il faut maintenant examiner aussi les avatars de l’ « antisionisme » ; l’ « antisionisme » combat ou prétend combattre un mythe, en l’adoptant nolens volens .Ce n’est pas le moindre de ses défauts mais l’Histoire a écrit aussi quelques pages à ce sujet ; pour ne parler que de l’URSS il est notoire que l’ »Antisionisme »d’Etat qui y prévalut notamment dans la période post Guerre des Six Jours , n’était qu’un cache sexe d’un antisémitisme d’Etat . Avec un pareil pedigree, on comprendra que je ne considère pas l » Antisionisme » avec faveur.
Qu’en est-il en France aujourd’hui ? On ne peut que constater avec regret que, faute d’une définition introuvable, l’« antisionisme « à la française est lui aussi parcouru d’influences diverses et l’antisémitisme banal en fait hélas partie. D’ailleurs je note que mon cher ami Taoufik Tahani cite sur Facebook une tribune de l’AFPS qui signale la même préoccupation en passant.
Celles et ceux de nos compatriotes qui le brandissent sont constitués de courants radicalement opposés ; pour le premier, il s’agit d’une terminologie pratique qui vise à condamner la politique israélienne actuelle ; c’est un courant démocratique, peu clair, peu élaboré, mais démocratique. L’autre courant est dangereux. Le second courant vomit Israël comme tel ; le second courant voit en tout « juif » un sioniste déclaré ou non etc… Il n’est pas possible de nier ce fait et redoutable de le minimiser.
Quant à mettre un signe d’égalité entre « antisionisme » et antisémitisme » il y a là un fossé à ne pas franchir. A fortiori s’il s’agit de criminaliser toute critique de la politique israélienne, on l’a dit.

2) L’ONU créa donc deux Etats à l’issue de la Seconde Guerre Mondiale ; le fait que les Etats Arabes non seulement s’opposèrent à cette décision – et cela n’avait pas grand-chose à voir avec la moindre solidarité avec le peuple palestinien mais décidèrent d’y opposer une action armée qui , côté israélien porta le nom de Guerre d’Indépendance , et Nakba côté palestinien ne change rien ; de deux choses l’une : ou bien on considère que les résolutions de l’ONU ont force de loi et établissent une sorte de Droit Des NATIONS ( lequel évidemment est par nature évolutif) ou on considère l’ONU comme un « machin » ; mais on ne peut pas se prévaloir de la première option pour mettre en cause la légitimité d’Israël comme Etat, qui fait partie de la seconde ( Dans les frontières de 1967, il va de soi ; je laisse volontairement de côté encore d’autres conditions connues ) .
Reste à examiner quelles contributions, dans sa diversité, le mouvement progressiste en France peut apporter à un conflit intolérable qui tôt ou tard s’achèvera par une négociation qui ouvre de toutes autres perspectives.
Mais auparavant, il me semble indispensable de débarrasser la question d’un autre mythe ; en décidant la création de deux Etats sur le territoire de la Palestine historique, il me semble absurde d’entretenir l’idée selon laquelle les « Etats européens se sont débarrassés des crimes commis et de leurs complicités sur un peuple qui n’y était pour rien » ; le peuple palestinien paierait le génocide hitlérien en quelque sorte . D’abord, les Etats occidentaux ne furent pas les seuls à voter pour la décision de l’ONU ; en votant cette résolution l’URSS caressait sans doute des arrières -pensées liées à des considérations géopolitiques diverses qui ne se trouvèrent pas réalisées, mais il demeure qu’elle approuva et il est vraiment insupportable de laisser penser qu’elle s’acquittait d’un génocide où elle n’était pour rien.
Ensuite, persister dans l’attitude consistant en fait à innocenter complétement le Royaume Uni au point de n’en faire mention au mieux qu’à la marge est surprenant pour le moins. Ce n’est pas de la Déclaration Balfour, qu’il s’agit mais de son attitude après-guerre dans un territoire qui était « sous son mandat » ; du conflit prévisible à venir il se lava les mains en escomptant en toucher les dividendes. Laisser de côté dans les débats actuels la responsabilité première du Royaume Uni est me semble t-il suspect pour ne pas dire coupable .
Quant à recourir à la théorie du « remord » , seuls des naïfs peuvent croire à cette fable ou s’ils ne sont pas naïfs, on ne sait pas ce qu’ils visent avec l’acharnement à propager cette thèse que je trouve inepte ; aucun des peuples européens ne fut réellement consulté ; quant aux dirigeants desdits Etats , leur prêter des « remords » est vraiment se moquer du monde ; la chose se dénoua au travers de considérations diverses où les stratégies d’après-guerre jouèrent un rôle essentiel mais en aucun cas le « remord » . Les grandes Puissances de l’époque comme il est convenu de les appeler pratiquaient toutes, avec des motifs différents un cynisme absolu et à aucun moment elles ne firent retour sur leur attitude qui précéda la catastrophe mondiale que nous savons. Münich ne fut jamais dénoncé ; pas plus que la Non-intervention.
Il n’est pas politiquement correct de se demander ce qu’aurait fait Macron en ce temps-là mais si l’apaisement tient lieu de politique étrangère française aujourd’hui il est loisible de penser que c’eût été le cas hier.
Revenons à la question.
Aujourd’hui l’intervention de l’opinion mondiale est devenue un facteur incontournable ; aucun gouvernement ne peut durablement l’ignorer ; et relativement à la question des Droits fondamentaux du peuple palestinien, contribuer à l’orienter de sorte que l’on puisse espérer peser devant des choix durablement contraires et lourds de danger suppose à mon sens de prévenir toute pollution exposant aux artifices et aux mensonges de la propagande israélienne.
Je prends justement très au sérieux ce qui vient de se produire alors même que le gouvernement israélien continue ses provocations et ses exactions ; je le dis avec gravité ; ce que je lis en ce moment, les déferlements tous azimuts et notamment la fameuse identification « antisionisme = antisémitisme » ressemble à s’y méprendre à un scénario déjà joué au moment du déclenchement de la Guerre des Six Jours avec une immense différence ; à l’époque, le gouvernement israélien avait encore des scrupules vite balayés par une « victoire inattendue » , mais aujourd’hui plus rien ne le retient dans l’annexion , la colonisation et l’instauration d’un Etat d’exception dont le spectre de l’Apartheid en bonne et due forme se rapproche.
Aussi est -il indispensable de revoir les méthodes et les axes qui sont aujourd’hui en débat en France notamment . On écrit souvent que la campagne BDS, sans préjuger des nuances très importantes véhiculées par ce sigle (boycott des produits et services liés aux Territoires Occupés et aux colonies ou boycott intégral ) gêne considérablement le gouvernement israélien actuel qui craindrait son extension.
Je ne suis pas en mesure de juger de l’ampleur de ce mouvement à l’échelle planétaire et je sais que des voix israéliennes fortes se font entendre régulièrement pour dire qu’au point où en sont les choses, seul le boycott total peut être une arme efficace.
Vu de France je n’en crois rien. Beaucoup de nos compatriotes sont las ; ils ne veulent pas savoir ni démêler l’écheveau des responsabilités ; c’est absolument différent du cas de l’Apartheid en Afrique du Sud ; la propagande médiacratique en faveur des thèses israéliennes qui jouent constamment sur le registre de l’agressé n’explique pas tout.
Personne ne saurait trouver scandaleux le boycott des produits services, entreprises (travaillant pour le compte de), productions issues des Territoires Occupés et/ou des colonies . Sa mise en œuvre n’est pas d’une grande aisance mais à ce qu’on peut savoir cette campagne a porté ses fruits et même si son succès en est modeste, il n’y a pas de motif de ne pas poursuivre ; notons au passage que la venue du premier Ministre Indien en Israël n’est pas de nature à renforcer ce type d’action ; même minoritaire, même vouée à la demeurer elle est juste.
Le Boycott total c’est une autre question. Non seulement une telle action est de nature à demeurer minoritaire mais elle ne peut par essence être ressentie comme juste par une large majorité de compatriotes ; que ceux-ci approuvent ou non les déclarations du Président Macron.
Cette action n’est de surcroît pas exigée de voix palestiniennes aussi puissantes que celle de Leïla Shahid qui non seulement ne s’y joint pas, mais dénonce son caractère absurde : il existe des campus progressistes en Israël, par exemple, qu’un tel mot d’ordre ne pourrait qu’isoler.
S ’ajoute à cela une curieuse formulation :« tant qu’Israël ne respecte pas le droit international » ; ce qui à proprement parler ne veut rien dire : si demain des négociations s’ouvraient, qu’en serait-il de ce mot d’ordre ? Soyons clairs : il y a là une façon déguisée et honteuse de mettre en cause la légitimité de l’Etat hébreu comme tel. Ne soyons pas hypocrites : ceux qui animent ce type de mot d’ordre n’hésitent pas à le dire mezzo voce .
Il n’est pas sain à mon sens du point de vue même de la Lutte pour faire respecter les Droits Fondamentaux du peuple palestinien de ne pas faire la clarté sur les objectifs que l’on poursuit en prônant une unité faisant fi des contenus politiques. Un tel mot d’ordre ne peut que semer la confusion.
Mais tout cela à mes yeux n’est rien en considération de ce qui suit : le conflit ne peut trouver de solution durable et juste que par des voies PO-LI-TI-QUES et cela passe nécessairement par des actes au plus haut niveau ; en France , par la reconnaissance immédiate de l’Etat de Palestine dont le Président Macron ne dit mot alors que même l’Assemblée nationale précédente avait adopté une Résolution en ce sens ; mais cela passe surtout et peut-être d’abord par une intervention au niveau de l’Union Européenne ; faute de diriger l’action de l’opinion la plus large en ce sens , on exonére en fait les principaux responsables politiques de la complicité avec une situation intolérable ; c’est lâcher la proie pour l’ombre ; je ne veux pas spéculer sur la possibilité de certaines voix prétendument radicales qui tout en n’ayant pas de mots assez forts pour condamner verraient avec épouvante une véritable négociation s’engager .
Elle ne s’engagera pas en laissant aux prises les seuls protagonistes. Elle pourrait s’engager si dès à présent l’Union Européenne suspendait l’accord d’Association faisant de l’Etat d’Israël un quasi membre de l’UE. La politique actuelle de l’Etat hébreu contrevient à tous les principes proclamés. Elle indigne une énorme quantité de compatriotes , croyants ou non ; mais ces mêmes compatriotes ne veulent pas concourir à une entreprise qui serait entachée par le flou sur ses objectifs . Je ne mésestime nullement les efforts nécessaires à déployer pour que cela advienne et que cette exigence devienne incontournable ; mais cet objectif a un mérite fondamental par rapport à toute autre action ; personne, de bonne foi ne peut s’y opposer ; personne ne saurait y voir une campagne antisémite masquée. Et le courant opaque des « antisionistes » qui cachent mal leur antisémitisme réel en serait écarté de lui-même ; un tel objectif ne l’intéresse pas.
Dans ce conflit, même si on ne rejoint pas la thèse « du remord payé sur le dos d’un peuple qui n’est pour rien dans le crime sans nom », l’Union Européenne a une lourde responsabilité. La France a la sienne qui n’est pas mince. S’il existe dans ce pays un courant progressiste, démocratique, alors il doit en faire un cheval de bataille permanent. Comment peut-on, à gauche, écarter ainsi la possibilité d’un mouvement majoritaire, lequel de surcroît ne demande pas un engagement de nature à créer des hésitations ?
NOTE FINALE : au moment où ces lignes étaient écrites je prenais connaissance des déclarations de JL Mélenchon qui tonne contre la reconnaissance de la responsabilité de la France dans la rafle du Vel d’Hiv ; ce sont les mêmes arguments que ceux de l’extrême droite ; à sa place je me poserais des questions mais je ne suis pas à sa place et il est notoire qu’il ne se pose aucune question ; il finira mal .

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