Quand Raoul Marc Jennar tente de penser …….
Le billet de Raoul Marc Jennar a attiré l’attention de plusieurs de mes camarades communistes qui m’ont fait part de leur stupéfaction ; j’essaie ici de lui faire amicalement quelques observations.
Raoul Marc Jennar semble avoir trouvé la cause ultime pour laquelle selon lui les choses n’avancent pas comme elles devraient.
Cette cause est simple : c’est la nature du PCF ; il n’est pas utile de citer son propos, il suffit de s’y référer.
Le PG nous aurait, en somme d’abord, fait la grâce d’accepter notre proposition lors de la constitution du Front de Gauche dont il faut quand même lui rappeler que c’est le PCF qui en lança l’idée. Le PG nous tendit donc une perche sous réserve que nous ayons le bon goût de cacher ce qui nous rend infréquentable ou de faire en sorte que nous cessions de l’être ……..Le « productivisme » dont il nous affuble étant l’un des grands sujets, comme on le sait . Ce n’est d’ailleurs pas pour évacuer cette question mais son billet dit d’autres choses et c’est sur elles qu’il convient de porter son attention d’abord.
Le PCF ne fit pas que lancer l’idée du Front de Gauche, il accepta aussi l’idée d’une campagne présidentielle dont la personnalité de proue ne soit pas issue de ses rangs. Et je ne crois pas que dans cette campagne, il fit les choses à moitié en termes de mobilisation.
Pour Raoul Marc Jennar, ceci fait en somme partie d’un petit calcul politique, autre dimension qui nous colle à la peau, selon lequel nous aurions pu ainsi cacher notre influence devenue misérable. Il rappelle le score de Marie George Buffet et comme nous aurions tendance à l’oublier, on doit le remercier pour ce rappel fraternel.
Comme toujours dans un tel cas, Raoul Marc Jennar ne confond pas le PCF et ses militantes et militants pour lesquels il ne tarit ni d’amour ni d’éloges.
On pourrait s’appesantir longuement sur cet aspect qui ne laisse pas d’interloquer : comment une force politique insignifiante ou devenue telle et obligée de « cacher son sein » peut-elle contribuer à un score à deux chiffres , voilà un grand mystère que l’on ne demande pas à Raoul Marc Jennar d’éclaircir ; peut-être songe-t-il que ce score est dû pour l’essentiel à la personnalité du candidat ; sans en diminuer le moins du monde les mérites , on peut quand même se demander si dans ce cas il était bien utile de faire campagne avec une force politique insignifiante et infréquentable ; mais ce n’est pas non plus l’essentiel .
L’Essentiel serait « la trahison » ; chacune et chacun voit là ce dont il est question ; pas besoin de dessin.
Là non plus, on ne voit pas où elle gît, le PCF n’ayant jamais, où que ce soit voté de texte qui implique ou dise que toute alliance ultérieure avec le PS sous quelque forme que ce soit lui est proscrite.
Il en tire la conséquence que le PG doit dorénavant regarder ailleurs et « faire sans le PCF » .Le Front de Gauche aurait vécu ; est-ce de sa part un souhait ou un constat, on ne sait et on se perd en conjectures.
C’est l’affaire du PG après tout. Je n’ai pas l’intention de m’immiscer dans ses affaires ni sa ligne politique.
En revanche une autre question me préoccupe et celle –là devrait aussi intéresser Raoul Marc Jennar.
Quel était donc le but du Front de Gauche ? Un nouveau parti politique ? Le PCF avait dit qu’il n’en serait pas et au demeurant il n’est personne hors de quelques têtes brûlées dont Raoul Marc Jennar a dépassé l’âge de beaucoup pour le demander. Il est avéré que nos compatriotes et en tout cas celles et ceux qui firent campagne en 2012 n’ont que faire de cela.
Le but, accepté, il semble m’en souvenir, par toutes les composantes, y compris le PG, consistait à créer un rassemblement ayant vocation à devenir le cœur d’une gauche rassemblée pour une politique de gauche dont le Programme « l’Humain d’Abord » donnait les traits fondamentaux.
Le PG de son côté y vit une occasion de faire que ce rassemblement qui présentait des candidatures communes aux élections présidentielles et législatives – c’était même une condition si je m’en souviens ( « le paquet ») – passe devant le PS aux législatives ; mais cela ne se produisit pas .
Après tout, le PG pouvait avoir sa propre lecture de ce rassemblement ; il n’y a là rien de choquant. Un rassemblement, par sa nature même, n’efface pas les différences de point de vue entre ses composantes.
Cette conviction du PG selon laquelle le Front de Gauche dépasserait le PS et qui, on l’a dit, ne se produisit pas, se transforma rapidement en objectif seul unique et exclusif si l’on en croit les déclarations de ses principaux responsables pendant des mois.
C’était évidemment tordre l’objectif initial mais là encore, il n’y a pas de quoi être offusqué ; les composantes d’un rassemblement développent, chacune, leur politique et si la charte qui forme l’accord sur lequel se fonde le rassemblement est respectée par tous, tout va bien.
Mais que l’une des composantes veuille à tout prix, à marches forcées, imposer son point de vue aux autres, cesse absolument de faire partie du contrat.
Mais le PG ne se contenta pas de cette démarche ; pour la faire absorber, il eut recours à toutes sortes de pressions politiques notamment et principalement sur le PCF en recourant à des insultes d’une violence inouïe visant ses principaux dirigeants et à des formes de procès d’opinion que l’on pouvait penser révolues.
Mais ça n’l’amusa pas ; il pré-fé (accent sur fé) -ra ba-lan-cer ….
Comme précédemment, relativement au score, cet objectif échoua. Paris conserva une Municipalité de gauche ; ce n’était pas gagné d’avance et il aurait fait beau voir que le PCF prête la main pour quelque motif que ce soit à faire basculer la capitale à droite ; je dis, pour quelque motif que ce soit, et je pourrais développer mais lire le programme sur lequel la majorité de gauche a été élue dispense en outre d’un discours plus général ; au demeurant, l’élu et adjoint communiste Ian Brossat , la victoire acquise avec un groupe communiste sérieusement renforcé , n’est pas rentré dans ses foyers en attendant des jours meilleurs ; il ne se passe pas de jour sans innovation politique qui donnent aux parisiennes et parisiens le sentiment qu’ils ont fait le bon choix . Que le PG n’ait pas voulu en être est bien regrettable mais après tout c’est son problème et pas celui de la population de Paris.
Le PG, pour autant, ne se posa aucune question ; la réalité ne lui donnant pas raison, c’est qu’une force nuisible l’en empêchait et cette force nuisible, on l’a deviné, c’est le PCF ; comment une force politique devenue insignifiante et obligée de « cacher son sein » peut-elle avoir un tel pouvoir de nuisance, c’est ce qu’on se demande, mais sans doute Raoul Marc Jennar a-t-il la réponse et on conçoit qu’il la tienne soigneusement cachée.
Mais cette critique –là n’est pas nouvelle ; on l’entendit même du temps où justement le PCF n’avait aucun besoin de « cacher son sein » et où, à gauche, il était déterminant ; en un mot, puissant, le PCF est nuisible car son propos est d’empêcher la révolution prolétarienne, « insignifiant » il est nuisible car il empêche par ses tractations de basse-cour le Front de Gauche d’apparaître comme la seule issue à gauche.
Il devrait prendre envie de marcher à quatre pattes quand on lit de pareilles inepties mais comme il est permis et même à Raoul Marc Jennar de céder à des égarements, on n’y insistera pas.
On s’en doute, mon propos n’est pas uniquement de montrer que ce qu’écrit Raoul Marc Jennar est quelque peu sujet à caution ni de supplier le PG de ne pas céder à de pareilles injonctions.
Le Front de Gauche, en tant que rassemblement, porte une grande ambition et n’est pas la somme de ses composantes ; la question, l’unique question pour celles et ceux qui se sont inscrits dans sa démarche initiale est la suivante : ce rassemblement a-t-il épuisé ses capacités propulsives et sinon comment lui redonner l’élan et la dynamique qui, à ce jour lui font défaut ?
Raoul Marc Jennar n’ pas de temps à perdre avec une pareille question et sa réponse est simple ; Pierre Laurent osant s’exhiber à l’Université d’été du PS, le Front de Gauche serait mort.
Manuel Valls étrangle le Parti Socialiste et s’écrie qu’il y a péril de voir la gauche en France mourir ; décidément les enterrements sont à la mode dans notre pays, sauf à droite, doit-on le dire ?
Sans épuiser le sujet, beaucoup trop vaste pour mon esprit, j’en dis quelques mots :
Un enfant sur trois en France ne part pas en vacances ; le Secours Populaire Français permet à 50000 enfants de passer UNE Journée à la mer par an .On finira devant ces chiffres par hausser les épaules en disant que de toute façon les « vacances sont trop longues et les enfants s’ennuient » ; en tout cas, toute référence à cette situation est absente du billet de Raoul Marc Jennar.
Un ménage sur deux en France ne paie pas d’impôt ; on finira par en conclure que notre pays « vit décidément au-dessus de ses moyens » et qu’on y encourage l’ « assistanat » ; en tout cas, toute référence à cette situation est absente du billet de Raoul Marc Jennar
Il paraît qu’en France les inégalités sociales explosent ; mais même si, comme T. Piketty le souligne, on pense que les inégalités sociales ne sont « pas condamnables en soi, dès lors qu’elles sont justifiées », ladite explosion va finir par poser un problème, si elle ne le pose déjà. On ne donne pas de chiffres ; ils sont bien connus. En gros 1% de la population s’accapare plus de 80% de la richesse nationale.
De cela, pas un mot chez Raoul Marc Jennar.
Le chômage de masse est devenu la règle comme la précarité ; la précarité est la caractéristique de l’amour, c’est bien connu, et on ne voit pas pourquoi le travail en serait exempté, de la précarité, pas de l’amour… Quant au chômage de masse, que voulez-vous ma brave dame, on a tout essayé. Est-ce un drame après tout ? S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche.
De cela pas un mot chez Raoul Marc Jennar
Il n’est pas difficile de poursuivre à l’infini .Le grand problème social de Raoul Marc Jennar est l’Aéroport de Notre Dame des Landes …
En mot , le Front de Gauche avait pour objectif central d’enrayer par des mesures de gauche s’attaquant aux privilèges du capital , la descente aux enfers qui s’accélère , (que les communistes caractérisent comme la manifestation d’une crise de système au sens où celui-ci a épuisé ses capacités d’apporter des solutions fussent-t-elles partielles aux problèmes de l’humanité) , et en s’y attaquant , de faire une démonstration que notre pays attend et sans laquelle le désespoir ne peut qu’envahir l’horizon : cette démonstration consiste à prouver que des mesures de gauche amples peuvent permettre de nouveaux progrès pour la grande majorité de nos concitoyennes et concitoyens, des progrès sensibles dans leur vie quotidienne .
Tel était le défi du Front de Gauche, tel en tout cas que les communistes le comprirent lorsqu’ils en firent la proposition.
Ce défi est-il caduc ? Poser la question c’est y répondre.
Mais, si tel est le cas, pourquoi les communistes s’engagèrent-ils dans cette construction dont tout laissait entrevoir l’extrême complexité ? Il eût été infiniment plus simple et plus tentant de faire du PCF le seul porteur d’alternative de gauche ; il se trouve que le PCF réfléchît sérieusement à cette question. Sa démarche eût peut-être pu, mais c’est tout sauf certain, être débarrassée d’analyses de messages subliminaux, s’il avait été plus fort, mais en tout cas, son affaiblissement ne fut ni la première ni la principale raison de ce choix.
Devant la crise de système, le PCF réalisa qu’aucune force politique située à gauche de l’échiquier politique ne pouvait seule avoir la prétention d’offrir une alternative à laquelle l’immense majorité de nos compatriotes adhéreraient.
La constitution du Front de Gauche, au-delà du défi à relever, prend là sa source.
Un Front de ce type suppose des partenaires ; le PG qui venait de se constituer s’y offrait naturellement ; d’autres forces anticapitalistes le rejoignirent. L’ « anticapitalisme « était un atout et une question, mais ce n’était pas au Front de Gauche de la résoudre ni de s’y essayer.
Mais tout cela qui était prometteur ne faisait pas le compte ; et il ne s’agissait pas d’arithmétique électorale ; du côté du mouvement syndical et associatif, on nota une certaine réticence qui n’alla pas en se réduisant.
Cette réticence s’expliquait : tel que constitué, le Front de Gauche était un rassemblement de forces politiques et les partenaires éventuels du mouvement syndical et associatif ne voulaient pas de confusion des genres, ce qui était compréhensible ; il n’est pas certain que devant le problème posé, la réflexion collective, PCF inclus, ait, à l’époque, été à la mesure de l’enjeu. Mais quoi qu’il en soit, la question reste-t-elle posée ? Évidemment. Et soit dit en passant, ce n’est surement pas l’ »adhésion directe » qui serait le début du commencement de l’embryon d’une réponse.
Mais la réticence en question n’avait pas que cette composante tout à fait légitime et devant être respectée ; le mouvement syndical et associatif est lié de par sa composition même à des courants d’opinion dans le monde du travail et plus largement dans la population , courants d’opinion qui ne SONT PAS « ANTICAPITALISTES » ; et oserais-je le dire , il existe même des courants d’opinion de gauche qui pensent que le capitalisme n’a pas que le mode d’existence insupportable que nous lui connaissons , en d’autre termes , le capitalisme peut être compatible avec un « visage humain » ; et , soyons courageux jusqu’au bout , l’ensemble de ces courants d’opinion est aujourd’hui majoritaire à gauche .
Si les femmes et les hommes qui peu ou prou se reconnaissent dans ces conceptions ne sont pas partie prenante de la construction de l’alternative, celle –ci n’aura pas lieu.
Et elles et ils ne seront pas partie prenante si on leur demande de renoncer d’abord à ce à quoi ils croient.
Bien évidemment ces courants de gauche ont une représentation politique majoritaire – ils ne sont pas, loin s’en faut, épuisés par elle – et cette représentation s’appelle en France le parti socialiste.
Pour celles et ceux qui s’y rattachent, s’y reconnaissent tout en le critiquant, voire en le maudissant, toute idée faisant du Front de Gauche une sorte de bélier anti PS , voué à sa destruction , les fait bondir .
On trouve ici un dérivatif commode et politiquement insensé, consistant à opposer les militantes et militants socialistes, et lorsque la vue est plus large on parle des électrices et électeurs socialistes, aux « dirigeants » de ce parti. C’est se moquer.
D’abord parce que parmi ces dirigeants, il en est qui critiquent ouvertement et durement la politique gouvernementale faite en leur nom ; et surtout parce que chez le pire des dirigeants socialistes actuels il y a quelque chose qui fait que parmi les militantes et militants et chez les électrices et électeurs, il existe quelques atomes crochus ; dissocier est absurde, opposer, insensé.
Je me suis concentré sur celles et ceux de nos compatriotes qui peu ou prou votent en général pour le parti socialiste ; il y en a des foules qui , étant en dehors, partagent l’idée que le capitalisme est réformable dans un sens inverse à sa tendance visible et même s’ils critiquent durement les orientations du parti socialiste , et même s’ils sont tentés de s’abstenir , leur regard ne se porte pas vers les solutions du Front de Gauche tant qu’elles et ils perçoivent ce rassemblement comme une autre espèce de « machine politique » avec laquelle tout chemin commun est exclu . C’est d’ailleurs exactement ce dont les dirigeants socialistes, dans leur grande majorité, abreuvent leur parti.
Mettre le Front de Gauche dans cette impasse plonge à l’évidence Raoul Marc Jennar dans le ravissement, si seulement le PCF pouvait y aider. Comme tel n’est apparemment pas le cas et comme il n’y a pas apparence que ça le devienne, Raoul Marc Jennar a recours à la punition. Qu’on fasse donc sans lui.
Mais faire quoi ?
On a rappelé plus haut l’objectif initial du Front de Gauche et son programme l’ »Humain d’Abord » en fut une étape. Mais dès son origine le Front de Gauche supposait de devenir une « coopérative politique » comme l’appelèrent les communistes après la séquence électorale de 2012. Pour une part significative mais très partielle, avec son programme, il l’était déjà .Mais la notion de coopérative politique dans son acception la plus large ne vit pas le jour et il en résulta une perte de charge à laquelle vint s’ajouter des tentatives forcenées déjà rappelées de l’éloigner de ses objectifs.
Le dessin de la coopérative n’est pas sorcier à définir dans ses grandes lignes ; il doit comporter une Charte et un Programme ; le Programme, sous réserve de modifications d’actualisation est déjà connu ; c’est l’ »Humain d’Abord » .
Le Programme, à l’instar de certaines questions qui vont de soi, comme les décisions relatives aux séquences électorales, est du ressort non exclusif mais prioritaire des composantes politiques qui parviennent ou non à présenter une ligne commune, laquelle n’est pas forcément la même pour toutes les élections.
Ni les associations ni les organisations syndicales ne revendiquent d’en être partie prenante directe.
La Charte ensuite ; elle doit être d’une simplicité biblique et lisible par quiconque de bout en bout ; elle définit le cadre de l’action du Front de Gauche, ses objectifs , sa démarche , définit le statut des organisations ,associations et personnalités qui veulent être partie prenante de la démarche sans pour autant se reconnaitre totalement dans telle ou telle formulation ; la Charte sert au Front de Gauche à essaimer sur tout le territoire de façon souple et dynamique ; elle sert à créer des lieux territoriaux de rassemblement du Front de gauche.
La Charte définit les principes qui fondent la coopération ; celle-ci donne des droits et des devoirs dont celui de contribuer y compris financièrement.
La Charte précise que le Front de Gauche, coopérative politique, sociale et citoyenne ne peut être enjeu de pouvoir par quiconque et pour quiconque.
La Charte précise le périmètre et le processus par lesquelles formations politiques, associations et organisations syndicales, personnalités sont associées aux décisions.
La Charte précise que au sein des principes adoptés communément, le débat est libre, non contraignant, et que les composantes politiques, associatives ou syndicales restent constamment maîtresses de leurs choix.
La Charte précise le périmètre des litiges éventuels dont le Front de gauche peut débattre et les modalités de ce débat.
Il n’y a pas mille articles à écrire ; je n’ai pas l’intention d’en fournir un modèle et si j’en avais l’intention, elle serait contraire à la dimension contributrice mais non exclusivement décisionnelle.
Dans tout ce qui précède on ne voit pas que soit traité le problème que pose le Parti socialiste qui, sans être l’alpha et l’oméga n’est pas quantité négligeable.
D’une part on peut penser que nombre de celles et de ceux qui sont attirés peu ou prou ou demeurent attachés au parti socialiste trouveront dans l’application des principes de la Charte de quoi leur permettre de venir débattre sans craindre ni l’opprobre ni la pression.
D’autre part, le parti socialiste est maître de ses choix ; on l’a déjà vu brûler en moins de 24 heures ce qu’il adorait la veille ; ainsi en va-t-il de la souveraineté populaire qui impose ses choix. Mais beaucoup plus important est le fait que ce parti ne s’imagine pas une seconde être privé de l’accès au pouvoir ; il se préfère hégémonique mais faute de grives il mangera des merles, peut- être devra-t-il être encore plus frugal. La question de savoir si c’est encore un parti de gauche fait partie de la rhétorique du sexe des anges ; savoir s’il peut adopter des mesures de gauche est capital.
Si les choses suivent les idées qui précédent, conduisant à créer PARTOUT des incontournables d’une politique de gauche, ce sera avec lui s’il en a la lucidité, sans lui sinon. On ne le voit pas à dire vrai décider que les choses se fassent sans lui. Mais c’est secondaire, très secondaire.
Que faire ensuite de Notre Dame des Landes, grand sujet de préoccupation de Raoul Marc Jennar ? La réponse est aussi simple que d’aller à la fontaine : dans la coopérative décrite plus haut aucun sujet d’intérêt collectif ne se heurte a priori à l’absence de solutions majoritaires. Aucun point de vue ne pouvant exciper a priori d’un accès à la vérité révélée, laissons à l’alchimie de la discussion populaire le soin de faire son travail. Soit dit en passant, bien que cette question fondamentale intéresse tous nos compatriotes, s'agissant d'un Grand Equipenent , il devrait sembler évident que la dite alchimie doit attribuer un poids spécifique aux populations directement concernées.
Je laisse volontairement de côté la question du « productivisme » ; non qu’elle soit sans intérêt mais ce qui précède devrait suffire à démontrer que si quelque chose de neuf, de révolutionnaire doit naitre et se développer dans ce pays c’est bien la démarche du Front de Gauche ,qu’il garde ou non son étiquette ; on doit être convaincu que le PCF n’en démordra pas.