J’avais d’autres idées d’occupation ce Dimanche mais trop c’est trop. On a beaucoup parlé et beaucoup trop à mon sens des « trahisons » du PS (comme si celui- ci pouvait « trahir » une pensée qui n’est pas la sienne) , mais entendre Mr Castaner donner des leçons de morale à Jean-Luc Mélenchon , c’est trop . Du « Tribun » on reparlera, mais Mr Castaner, là , non ; pas vous, pas ça. Mr Castaner a tout trahi dans sa vie politique ; tout et constamment. Ne manque rien à son palmarès. M Valls était insupportable mais il était conforme à ses idées ; Mr Castaner n’a qu’une « idée » : la soupe. Il partage cela avec d’autres de son gouvernement mais lui c’est la Palme d’Or du Festival. Cet homme-là mérite ce que Chateaubriand disait de Talleyrand (le talent diabolique en moins) ; il est le mensonge incarné. Son cynisme est absolu.
J’écoute ce matin Mme Pénicaud ; autre style. Elle n’a pas besoin de rhétorique ; elle se scandalise d’une phrase très maladroite, disons-le, de Mr Quatenens qui déclare à l’Assemblée Nationale que « le dialogue social c’est de la foutaise » ; le journaliste la reprend timidement et lui fait remarquer que c’est de SON dialogue social à elle qu’il parle. Foin de ce détail. Tout de même cette hâte, reprend le Journaliste ; elle répond que la rapidité est la preuve attendue par nos compatriotes du fait que le gouvernement agit sans attendre. Autre merveille. La scélératesse est devenue dans sa bouche une vertu. Elle se lance ensuite dans un discours sur la qualification des jeunes et la formation qui pourrait ressembler au Chœur des Soldats de Faust, n’était le soupçon très fondé que sous ce discours se cachent de nouvelles monstruosités.
Que sont donc ces gens ? Des « oligarques » ??? Nous voici venu au « Tribun » . Mais ce petit monde n’est pas constitué d’« oligarques » , dénomination étrange renvoyant à « ploutocrates » , il est constitué de fidei- commis de la classe dirigeante, la plupart d’une médiocrité qui fait frémir ; ça écorche de dire ça ?
Mr Macron lance un défi aux fainéants ; on s’émeut à bon droit ; qui vise-t-il ? Il suffit qu’un micro complaisant se tende pour que le propos jupitérien soit rectifié. Mais non, mais non, les fainéants ce n’est pas vous .
Voilà le « Tribun » qui trébuche sur la rue. Crime. Il eût mieux fait de songer plutôt que d’expliquer que ce n’était évidemment pas ce qu’il voulait dire. Mais ce n’est surement pas ce que je lui reproche de pire ; un homme politique aussi pétri de rhétorique que lui ne devrait pas déraper. Il demeure que sa kyrielle d’exemples sur « la rue » laisse rêveur. « La rue » pour décrire la révolution française ? On se pince un peu. Mais soit, un tourbillon est un tourbillon et emporte tout sur son passage. Quoi qu’on pense de son initiative, on attendait quelque chose qui ne vint pas.
La dénonciation des Ordonnances et de la casse consécutive du Code du Travail faisait partie du passé : le pays savait à quoi s’en tenir. Sur cet aspect, le discours n’apporta rien.
Sur « la rue » et son rôle, Pierre Laurent à la fête de l’Humanité avait tout dit. On ne pouvait que dire les choses plus platement- et avec en outre des analogies discutables- en dépit des effets oratoires.
La manifestation en était une ; pas de doute. Mais ce n’était pas – et de loin – ce que le « Tribun » en attendait ; c’est sans doute pourquoi le souffle fut court.
Alors vint l’épisode des « casserolades » ; on n’en dira rien. C’était à pleurer.
Puis au final, l’incantation au gigantisme du déferlement envisagé à la veille du vote à l’Assemblée Nationale avec une forme d’instrumentalisation des organisations syndicales dont il est très douteux que cela soit de leur goût malgré les précautions convenues.
C’était la Journée Mondiale de la Paix ; il est douteux de pouvoir trouver dans l’après-guerre une situation mondiale aussi dangereuse mis à part peut-être la Crise des missiles à Cuba et on pourrait épiloguer ; ni Kennedy ni Khrouchtchev n’avaient l’intention de pousser les choses au point de non-retour. Aujourd’hui c’est très différent. On ne sait pas. En tout cas, pas un mot là-dessus du « Tribun ». Quel rapport avec les ordonnances vous écrierez vous ? Peu si on regarde au ras du sol, beaucoup si on lève le nez. Les ordonnances sont conformes au monde invivable qui se construit sou nos yeux chaque jour sous l’égide d’une finance devenue sa propre fin ultime. On peut dire aujourd’hui qu’on va faire disparaître un pays entier sans qu’il y ait autre chose que quelques hoquets. Comme le disait Mme Parisot laquelle a aujourd’hui des états d’âme, « la vie , l’amour sont précaires , pourquoi le travail ne le serait-il pas ? »
Donc revenons à nos affaires. Il est maintenant établi que sur la suite , le « Tribun » n’a rien à nous dire .
Vers qui alors se tourner ? On pourrait d’abord songer à se guérir de cette maladie consistant à « nous tourner vers…… » Il n’y a pas d’aventure solitaire qui ait apporté ce à quoi aspire une large majorité de nos compatriotes, c’est-à-dire des choix politiques qui apportent du mieux -être au grand nombre. S’il y a dans ce pays une formation politique qui se donne comme objectif de rendre acteur – actrice – des choix qui décident de l’avenir chacune et chacun de nos compatriotes, il est urgent de l’y aider. Alors il sera possible de chanter l’Internationale sans l’amertume d’un chant glorieux du passé.
Billet de blog 24 septembre 2017
LES MORALISTES ET LE "TRIBUN"
J’avais d’autres idées d’occupation ce Dimanche mais trop c’est trop.
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