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Billet de blog 27 août 2014

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A HAUTS RISQUES POUR QUI ?

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A HAUTS RISQUES POUR QUI ?

Je découvre avec stupeur – décidément ça n’arrête pas – le Billet de Blog de Pascal Maillard-(   http://blogs.mediapart.fr/blog/pascal-maillard/270814/najat-vallaud-belkacem-une-nomination-politique-hauts-risques   )  qui, suite à la nomination de Mme Najat Vallaud Belkacem écrit «  une nomination à hauts risques « ?
L’article commence par un moment d’extase ; la droite avait Rachida Dati, le PS a Mme Vallaud- Belkacem. Regard de diamant noir, sourire qui damne, l’un cruel, l’autre minaudant,  sommes-nous ici dans un concours de Miss ? Et l’extase – qui est aussi celle de Bernadette Groison – devant « enfin une femme !  » ….. Oublié le passage de Ségolène Royal ; il est vrai qu’elle n’était « que » Secrétaire d’État » et « coiffée » par Claude Allègre.

Eh bien ici, Mme Vallaud Belkacem sera coiffée de Emmanuel Macron qu’aujourd’hui chacun connaît un peu mieux  et qui a des « théories » voyez -vous. Comme si ce n’était pas suffisant, elle est coiffée de Manuel Valls sur sa droite et sur sa gauche par Michel Sapin ; un pas de travers, voilà Didier Migaud  qui se fera un plaisir. Sans parler de F Hollande qui orchestre ce spectacle avec gourmandise.

Qu’ai-je dit sur le « pas de travers » ? Mme Vallaud Belkacem n’est –elle pas une proche de G Collomb, ci devant maire de Lyon ? De quel pas de travers pourrait –elle avoir la velléité ?  Et comme si cela ne suffisait pas, qui peut oublier une seconde qu’avant sa nomination elle a passé – sans mal, l’examen de passage ; elle sera, avec le sourire, dans les clous d’une austérité d’acier (c’est le seul endroit où la France le fabrique encore)  . « Nous sommes dans une situation contrainte » ; le discours est prêt. Aussi sa jeunesse n’est pas un handicap : pour servir cette mauvaise  ne soupe, pas besoin d’être inventif. Au demeurant, Ministre du Droit des femmes elle s’est illustrée, on peut dire : tous les textes adoptés sont des oxymores ; pas touche à l’entreprise ; rien qui soit contraignant ; vous n’allez pas « casser la compétitivité ». Elle n’est pas une novice, a fait ses classes, a repoussé avec le sourire tout ce que pouvait proposer Mme Marie George Buffet.

Mais cela ne s’arrête pas là ; l’Enseignement supérieur, la Recherche, au fond du couloir, à droite, demandez Mme Fioraso.

Nous ne sommes plus au lendemain de l’élection de F Hollande où chacun pesait ses mots ; allez savoir, peut-être de cette fantasmagorie qui se nomme en France  élection présidentielle, pouvait-il sortir quelque chose, un peu quelque chose. Eh bien, non. La plaisanterie a donc assez duré et le ton sucré des gens raisonnables n’est décidément plus de saison.

On se demandera où je vais ainsi ? Qu’on se rassure il y a une bonne méthode pour ne pas sauter à pieds joints sur des formules toutes faites qui n’ont aucune portée ; il n’y pas besoin de dissolution ; à juste titre nos compatriotes de gauche n’en veulent pas ; il ne manquerait plus que de faire écho à Marine le Pen qui attend ce qu’elle croit être  son heure . Mais il est sûr  que si toutes les forces de gauche, sans exception, ni préalable,   ne trouvent pas le moyen de se parler et d’oser débattre sérieusement des mesures qu’une politique de gauche devrait prendre, c’en sera fini de la gauche pour longtemps.

En attendant, nous dit le Billet de Pascal  Maillard, qui ne souffle mot de ce qui précède et pour cause, il y a la Marche de l’emploi organisée par les Chercheurs ; loin de moi l’idée d’en minimiser la portée ni l’utilité ;   si les luttes ne se développent pas, si l’asphyxie Vallaud- Belkacem prend, ce n’est pas utile de parler. Mais se réfugier derrière l’ombre de ces luttes à venir ne fait pas contribution ; on attendait de voir présenté un plan d’urgence ; la différence entre un plan d’urgence et un plan pluriannuel  est que le premier s’engage dès la rentrée, dès la loi de finances et peut fournir une rampe de lancement pour le second si c’est cela qui est vraiment choisi comme déterminant ; la communauté sait ce qu’elle fait et elle décide elle-même de ses priorités mais comme on fait son lit on se couche paraît-il. La mémoire des ineffables de la période Allégre :«  Nous avons une difficile discussion avec nos collègues des finances » devrait pourtant rappeler à tous ce qu’il en est des « engagements » dans un univers « contraint ».

Un plan d’urgence mettrait sur la sellette le Crédit d’Impôt Recherche dès cette année ….

 Je me permets de citer  Jean d’Ormesson, » Un jour je partirais sans en avoir  tout dit ».   

En tout cas la question n’est pas « nomination à hauts risques » mais de hauts risques pour qui ? Ni de Mme Vallaud-Belkacem ni du gouvernement auquel elle participe, il n’y a à « attendre » ; le changement c’est moins que jamais pour maintenant ; raison de plus pour le préparer. 

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