PORTRAITS EN PIED D’HOMMES DU GOUVERNEMENT VALLS II
Mon accusatrice attend que l’on fasse un portrait d’hommes de gouvernement ; et spécialement de celui-ci, celui de la « clarté et de la cohérence » : elle a raison, mais c’est trop simple, beaucoup trop simple.
Commençons par Valls, Manuel :
De lui on savait qu’il « aimait la France » ,on sait maintenant qu’il aime » l’entreprise » ; il l’aime deux fois dans le même discours et pour lui l’entreprise ce sont ses chefs. Mais tout cela ne présente pas ce personnage étonnant.
Son regard fulgurant est celui d’une certaine Espagne mais pas celle des combattants de la République ( et combattantes, oh Dolorès Ibarruri, de toi on ne pourrait pas dire autre chose que d’être à tout jamais le visage de la dignité et du martyre du peuple d’Espagne ; quand on a dit « Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux » , plus un mot n’est possible) .
C’est le regard des matamores, pas des toréadors lesquels savent que l’habit de lumière cache un drame sans fond.
C’est le regard d’un homme de pouvoir, de l’ambition personnelle et de l’assurance que son heure – croit-il – est enfin venue. Si le sourire en est quasi absent c’est qu’il est pénétré de l’importance grandiose de la charge qu’il porte ; pas de tics, pas de gestuelle, « el Re ».
Emmanuel Macron : surnom « ENFIN ! » qu’en dire ? Cet homme –là a le goût de l’ombre ; ce n’est pas un phraseur. Ce n’est pas qu’il n’ait pas d’idées …….. Mais il les distille rarement et une fois. Dans son regard bleu délavé se lit la bonne farce qu’il est appelé à jouer – en se jouant. Pas de tics, pas de gestuelle, un sourire parfois et ce sourire- là si on le capte au bon moment est celui du cynisme. Mise en accord avec le standard de la City , chic sans ostentation , Auteuil , Neuilly , Passy s’en régalent à l’heure du Thé.
Michel Sapin : on ne saurait évoquer le premier sans le second ; bras dessus bras dessous ; là, par contre, gestuelle et sourire ; le sourire est fréquent ; il est pincé. Les questions l’ennuient prodigieusement même venant de JP Elkabbach dont on ne saurait dire qu’il est malveillant à son encontre. La gestuelle est celle de l’homme important et la façon qu’il a de porter ses dossiers rouges et de ployer sous leur fardeau montre que le rencontrer n’est pas donné à tout le monde. Une exception au sourire pincé, sa rencontre avec Emmanuel Macron : on a les bonheurs qu’on peut ; sa mise est simple, un rien négligé, un homme au travail .
Stéphane Le Foll : cet homme-là est triste ; sa charge lui est pénible et son visage porte une souffrance infinie mais secrète ; la vie lui pèse ; la langue de bois n’a pas de secret pour lui ; l’humour lui est inconnu. Fait irrésistiblement penser à la chanson de Yves Montand sur l’ « Homme triste » mais il m’est impossible d’en donner la conclusion, trop risqué.
Je viens de lire tombant de sa bouche " Il faut clarifier ce que nous sommes en train de faire" ; il est porte parole du Gouvernement et a un besoin profond d'être clarifié . décidément cet homme triste a de quoi.  
Jean-Yves Le Drian : pendant du précédent mais c’est plus concevable ; être à la tête de la Grande Muette n’est pas une affaire de rigolo.
Les deux hommes sont des représentants typiques de l’appareil de la rue Solferino ; jamais visibles mais toujours là.
Laurent Fabius : ah celui –là, c’est une autre affaire, cas de le dire : lui au moins parle ; avec le sourire ; un sourire inimitable , celui de l’homme qui sait , n’en dira pas trop , juste assez pour que vous compreniez, enfin si vous en êtes capables ; affable à midi et dur sans forcer le soir c’est le prototype de l’homme qui se joue de tout ; pas un dilettante , pas un dandy , pas Auteuil, Neuilly, Passy , non, plutôt le Marais .Il ne transige pas sur les principes quand ceux-ci viennent de l’OTAN. Et son regard, avez-vous croisé son regard ? La ruse politique s’y lit à cœur ouvert, la ruse, pas la malice, pas non plus la tromperie de bas étage. Je ne connais pas la couleur de ses yeux.
Bernard Cazeneuve : question caractère, c’est le seul de cette galerie que j’ai envie de sauver ; sa politique est celle qu’on connaît et n’a rien pour plaire mais il fait avec le sentiment évident de servir ; c’est un serviteur d’État, un serviteur de l’État.
Parle- t-il ? Oui ; de façon mesurée, placide, sans excès ; il n’y a pas un mot qu’il prononce sans y croire ; comme il parle peu, il croit à peu de choses.
Sourit-il ? Jamais. Il n’en a pas sujet, il est vrai. Sa mise ? Simple, sans affectation, sans négligence, on ne le voit pas. Mais pour autant ce n’est pas l’homme qui joue au mystérieux.
Quelle erreur ! Aujourd'hui je lis sa déclaration ( 01/09) - elle est peut être d'hier: "ou on la ferme ou on part" dit-il en langage fleuri ; voilà pourquoi il se tait le plus souvent et la seule appréciation correcte de ma part à son sujet c'est :" il n'y a pas un mot qu'il prononce sans y croire ; comme il parle peu ,  il croit à peu de choses" ; voilà un Ministre de l'Intérieur ........ Du gouvernement   
François Rebsamen : Impossible d’en rien dire ; il est au Ministère du Travail et ……. Travaille ; c’est encore un représentant typique de l’appareil de la rue Solferino.
Terminons par François Hollande : tout le monde s’y est donné à cœur joie …….
Cet homme –là a retenu la leçon de F Mitterrand : dire le contraire de ce qu’on pense , penser le contraire de ce qu’on fait et faire le contraire de ce qu’on dit mais l’élève n’arrive pas à la cheville du maître ; aussi il bégaie , pas à la façon de Bayrou qui surmonte un défaut avec volonté et brio , mais il bégaie en buttant sur ce qu’il va dire ; en fait il se mélange les pinceaux . Aussi dit-il les textes préparés par d’autres. C’est beaucoup lui accorder de dire qu’il les lit.
C’est un exemple de féminisme achevé ; il les aime toutes, et s’en lasse vite. On le dit blagueur ; en Corrèze, sans doute.
Son regard n’inspire rien, ni d’ailleurs ses propos, évanescents.
Il est obstiné jusqu’à l’absurde ; ça lui nuira. A grossi.
Je ne dis rien de Montebourg ni de Hamon , disparus dans les oubliettes d'Ubu.
 
                 
             
            