La période de Noël est une période cruciale pour le secteur ferroviaire, marquée par une demande accrue de billets de train, les voyageur·euse·s cherchant à rejoindre leurs proches pour célébrer les fêtes de fin d’année. En 2023, l’ouverture de la vente des billets a même engendré une interruption temporaire du site web “sncf-connect” le 4 octobre durant 2 heures environ, illustrant l’ampleur de l’engouement pour l’acquisition de ces billets.
Derrière cette période festive se cache une réalité complexe: la tarification des billets de train. Chaque année durant cette période, les voyageur·euse·s sont confronté·e·s à des défis liés à la disponibilité, à la variation des prix et à la complexité des tarifs, ce qui soulève des questions sur l’équité, la transparence et l’accessibilité du transport. Cette année encore, plusieurs équipes de journalistes ont réalisé des reportages dans les trains et des analyses des billets mis en vente pour décrypter cette politique tarifaire de la SNCF.[1]
La SNCF annonce mettre à disposition de nombreux billets à petit prix, mais ne communique pas sur le nombre de billets dans chaque train. Plus généralement, la SNCF ne communique pas sur l’ensemble des tarifs disponibles pour un train donné, empêchant de savoir si ceux-ci sont disponibles en grande ou petite quantité. L’objectif affiché de la SNCF [2] est d’optimiser le chiffre d’affaires en fixant “les prix en fonction de la propension des voyageur·euse·s à payer pour circuler sur le réseau.”[3]. Cette technique de tarification est appelée Yield Management et est appliquée depuis les années 80 en France. Ainsi, pour décoder cette politique tarifaire, il est nécessaire de comptabiliser le nombre de billets accessibles à chaque tarif. Or cette information est uniquement connue de la SNCF, et l’entreprise ne souhaite pas communiquer sur cette information considérée comme stratégique (on note quand même des vidéos explicatives vulgarisant le système).
Néanmoins, à un instant T, seul un tarif est disponible par train (pour une classe de confort), et cette information est accessible au public, afin de permettre l’achat d’un billet. Dès lors, il est possible d’extraire régulièrement les tarifs afin de connaître les paliers de tarifs pour chaque train, ainsi que le moment où un palier a été franchi. Il est ainsi possible de reconstituer une partie de la stratégie tarifaire de la SNCF et comparer nos résultats aux croyances populaires et aux déclarations de l’entreprise.
Les données utilisées dans cette analyse ont été extraites de manière légale et éthique à partir du site web de la sncf-connect, une ressource publiquement accessible et gratuite. Cette extraction a été réalisée à des fins exclusivement privées et aucune donnée brute n’a été diffusée ou revendue. Cette approche a permis d’obtenir un ensemble de données complet et représentatif pour une analyse approfondie des tarifs ferroviaires pendant la période des départs à Noël.
Une interview a été donnée pour l'émission Zone Interdite, diffusé le 6 mai 2024. Le contenu de ce billet a servi de base pour répondre lors de l'interview de l'équipe de production. Sans présumer du contenu de l'émission, qui n'était pas disponible au moment de la rédaction de ce billet, celle-ci sera forcément trop courte pour restituer l'ensemble des résultats de l'étude, voilà l'objet de ce billet. Il est important pour moi de préciser que le but de cet article n'est pas de critiquer la SNCF en tant que service public ni de suggérer des réformes radicales telles que la privatisation ou d'autres mesures libérales. L'objectif de cette analyse est purement de comprendre et de dévoiler les mécanismes de la politique tarifaire actuelle de la SNCF. En mettant en lumière ces pratiques, mon intention est de contribuer à un débat éclairé sur l'accessibilité et la transparence des tarifs pour les usagers, et non de remettre en question la structure de propriété ou la gestion globale de l'entreprise. Cette démarche se veut constructive, visant à renforcer la confiance et la compréhension entre les consommateurs et le fournisseur national de services ferroviaires, qui joue un rôle crucial dans la mobilité quotidienne de millions de Français·e·s.
[EDIT : après visionnage et lecture de quelques retours sur Twitter, il s'avère qu'il y a une erreur dans les résultats présentés. Le fuseau horaire n'était pas celui de Paris dans mes données et tous les horaires de collecte de données sont donc à décaler de deux heures. La première récupération des données le matin du 4 octobre 2023 a donc eu lieu à 6h et non à 4h du matin comme annoncé ici ou dans l'émission. Cela ne change rien au reste de l'analyse, et sur la vente rapide des billets et la non disponibilité de certains tarifs.]
Les données concernent un ensemble de 503 trains desservant les trajets aller et retour entre Paris et cinq grandes villes françaises : Lille, Lyon, Strasbourg, Rennes et Marseille. Ces trains sont programmés pour des départs tout au long des journées du 23 et du 24 décembre, des dates où de nombreux voyageur·euse·s cherchent à rejoindre leurs destinations pour célébrer les fêtes de fin d’année. Afin d’obtenir un point de comparaison avec une période plus classique de vente de billets, j'ai également inclus les trains au départ du samedi 27 et dimanche 28 janvier 2024.
L’une des principales caractéristiques de cette analyse est la recherche des meilleurs tarifs pour ces trains, en 2ème classe et 1ère classe de confort, au moins une fois par jour, depuis le 4 octobre (date de mise en vente des billets) jusqu’à la date de départ des trains. Cette recherche exhaustive a permis de collecter un ensemble de 100 000 prix. Ces données offrent l’opportunité d’explorer les tendances de tarification, la disponibilité des tarifs et les défis auxquels sont confrontés les voyageur·euse·s pendant la saison des fêtes. Ces données permettent également de comprendre, en partie du moins, la politique tarifaire actuelle mise en place par la SNCF.
Je commence par explorer le scénario d’un·e voyageur·euse qui, souhaitant faire le trajet Paris-Lyon le 23 décembre, se lève à trois heures du matin le jour de l’ouverture des ventes de billets. Quel est le premier tarif qu’iel peut espérer ? Cette question initiale me mène à examiner comment le tarif évolue une heure plus tard, puis tout au long de la journée. Cette approche chronologique permet de comprendre non seulement la disponibilité des tarifs les plus bas, mais aussi leur extrême volatilité.
Au-delà du cas spécifique de Paris-Lyon, ce billet se penche également sur d’autres trajets effectués le même jour pour déterminer si les tendances observées sont uniques à ce trajet ou reflètent une stratégie tarifaire plus large de la SNCF. Enfin, j'étends mon analyse au lendemain, le 24 décembre, pour voir comment les tarifs et la disponibilité évoluent à l’approche même de Noël.
Tarifs et disponibilité des trains pour départ à noël
Réaliser un Paris-Lyon le 23 décembre
Partons de ce scénario simple : Je souhaite retourner chez moi pour Noël, donc je choisis de voyager de Paris à Lyon le 23 décembre 2023. Je n’ai pas le choix de la date, mais je suis flexible sur les horaires. Je sais que cette date est très demandée, donc je m’attends à une forte concurrence pour les billets. Selon les médias, et la communication de la SNCF, je sais que les trains sont ouverts à la vente tôt le matin du 4 octobre 2023.
Afin d’augmenter mes chances d’obtenir le tarif le plus bas possible, je prévois de me lever tôt le jour où les réservations s’ouvrent. En me connectant au site de la SNCF dès l’ouverture des ventes, j’espère accéder aux tarifs les plus économiques. Ces billets, généralement les premiers vendus, sont ce que je vise, avant que les tarifs moyens et élevés ne deviennent la norme.
En faisant trois requêtes pour des départs à 8h, 12h et 16h, je peux obtenir des billets pour 18 trains (la liste est indiquée ci-dessous). À trois reprises, il y a deux trains disponibles pour le même trajet. Il s’agit de deux lignes de réservations possibles sur le site web, pour un voyage identique. Ils sont donc fusionnés ici par simplification, car en tant qu’usager, cela ne change rien pour mon scénario de réservation.
Lors d’une requête effectuée sur le site web de la SNCF à 3h40 du matin le 4 octobre 2023, les billets n’étaient toujours pas mis en vente. 10 minutes plus tard, je trouve le premier billet Paris -> Lyon pour le 23 décembre. Il s’agit du OUIGO de 16h49. Et le tarif est de 89€ pour la seconde classe (il n’y a en réalité que des secondes classe dans les trains OUIGO). Ce tarif, nettement plus haut que ce qui est souvent annoncé par la SNCF (les trains OUIGO Paris -> Lyon peuvent avoir des billets à 10€). Est-ce que les billets peu chers ont déjà été vendus ? Ou est-ce que, pour ce train, le tarif de base est celui-ci ? Je ne peux le savoir ici.
Sachant que je suis flexible dans mes horaires, je peux regarder les autres trains. Le tableau ci-dessous indique le premier tarif capté pour tous les trains disponibles pour faire mon trajet entre 4 et 5 heures du matin le 4 octobre. Dès leur premier tarif, aucun OUIGO n’est accessible à moins de 60€, et, hormis un INOUI de 19h, aucun train INOUI n’est accessible à moins de 68€ en seconde et 80€ en première classe. Trois trains affichent déjà des tarifs de 104€ en seconde classe et 146€ en première classe. Quelle que soit ma flexibilité horaire, il est donc impossible de voyager à moins de 50€ le 23 décembre, du moins je n’ai pas su obtenir un tel billet malgré la recherche matinale.
Il faut noter que la liste des trains est moins grande que celle précédente. En effet, pour certains trains, je n’ai obtenu aucun tarif avant 13h, ou 16h le 4 octobre. Je n’ai pas d’explication à cette absence de données pour les premières heures de ventes. Quoi qu’il en soit, les premiers tarifs sont également très hauts pour ces billets.
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Je n’ai pas pu effectuer d’autres recherches dans la matinée sur les tarifs pour ce voyage, car le site web sncf-connect a subi une panne durant quelques heures, pour cause de trop forte affluence. La dernière donnée collectée au matin est à 7h22, la première de l’après-midi est à 12h40. Il ne m’est donc pas possible de savoir ce qu’il s’est passé dans ce laps de temps. D’après les médias, le site web fut inaccessible de 7h30 à 10h environ.
Supposons donc que j’effectue une nouvelle recherche à 14h. Cette fois-ci, il est impossible de trouver un billet à moins de 69€ en OUIGO et de 89€ en INOUI seconde classe. On remarque que pratiquement tous les trains ont vu leur tarif augmenter, et certains billets sont déjà à 104€ en seconde classe et 146€ en première classe, tarifs maximum observés pour le tronçon.
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A l’issue de la première journée de vente des billets, le tarif minimum des trains INOUI était de 89€, puis de 104€ après 2 jours de vente (donc le 6 octobre au matin). Concernant les tarifs OUIGO, le tarif minimum était de 65€ après 1 jour de vente, puis le tarif minimum est progressivement passé à 99€ en 12 jours de vente. Ces tarifs minimum sont ensuite globalement restés identiques pour tous les trains qui n’affichaient pas encore complet. J'ai observé quelques exceptions pour les trains INOUI, lorsque les billets en seconde classe affichaient complets, le tarif minimum était alors 146€ pour la première classe.
Poursuivons l’analyse des tarifs en deuxième classe jusqu’au jour du départ des trains le 23 décembre. Des tendances claires se dégagent. De manière significative, 50% des trains étaient déjà indiqués comme complets seulement quelques jours après la mise en vente des billets, et cette proportion est montée à 75% après 40 jours et 100% des trains étaient complets après 50 jours de vente environ (1 mois avant le départ du train). Les tarifs les plus bas n’ont pas fait leur réapparition une fois disparus et seuls les tarifs de 99€ pour les OUIGO et 104€ pour les INOUI sont restés constamment présents tout au long de la période de vente.
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Généralisation de l'analyse
Poursuivant mon analyse, j’ai étendu l’étude à d’autres trajets : Marseille -> Paris, Paris -> Bordeaux, Paris -> Lille, Paris -> Lyon, Rennes -> Paris et Strasbourg -> Paris, toujours pour un départ le 23 décembre. Pour les trajets impliquant Marseille, Bordeaux et Strasbourg, les patterns observés sont très similaires à Lyon : une forte proportion de trains rapidement complets et des tarifs élevés qui sont restés constants tout au long de la période de vente, tant pour les OUIGO que pour les INOUI. Cependant, il est à noter que certains trains en provenance de Marseille et de Strasbourg étaient encore disponibles à la vente le jour du départ.
Par contraste, la ligne Paris-Lille a montré une tendance différente. Les tarifs bas sont restés disponibles bien plus longtemps, avec certains maintenus jusqu’au jour du départ. Il y a eu également un nombre relativement faible de trains signalés comme complets, suggérant une demande moins intense ou une meilleure disponibilité des sièges sur cette ligne.
En ce qui concerne la ligne Rennes-Paris, environ 25% des trains étaient complets à l’approche du départ. Les tarifs plus élevés sont devenus progressivement la norme, bien que cette transition vers des tarifs supérieurs se soit faite moins rapidement que pour les quatre autres trajets analysés. Cette évolution indique une demande significative, mais pas aussi intense que pour les lignes reliant Marseille, Bordeaux, ou Strasbourg à Paris.
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Pour finir, observons ce qu’il se passe pour des trajets identiques à une période plus calme. L’analyse des trajets pour le 27 janvier 2024 révèle des tendances distinctes par rapport à la période de Noël. Attention tout de même, ces trains sont toujours en vente à l’heure de l’écriture de ces lignes, la situation peut toujours évoluer. Mais je compare ici après autant de jours de ventes (environ 80).
Globalement, il y a eu une pression moindre sur les tarifs les plus bas, qui sont restés accessibles pendant une durée bien plus prolongée. De plus, après 80 jours de mise en vente, un nombre bien moins important de trains étaient complets, indiquant une demande moins soutenue par rapport à la période festive.
Malgré cela, certains trajets, notamment Strasbourg-Paris, ont vu leurs tarifs monter significativement, dépassant parfois les 100€. Cette hausse suggère une demande spécifique ou des contraintes sur certaines lignes, même en dehors des périodes de pointe.
Une situation particulière a été observée sur la ligne Marseille -> Paris, où la disponibilité des trains a été limitée en raison de travaux sur la voie[4]. Cette interruption a entraîné l’indisponibilité des trains depuis.
Tout comme pour les départs du 23 décembre, le trajet Paris -> Lille pour le 27 janvier a montré une tendance à des tarifs moins tendus, avec des prix plus modérés et une disponibilité plus étendue des tarifs bas, reflétant une demande constante mais moins intense que sur les autres lignes.
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Gamme tarifaire par tronçon
Plusieurs pages internet expliquent la tarification des différents tronçons (par exemple ici pour Paris-Lille) ou leur politique générale. Aussi, sur le site web d’open data, la SNCF communique sur les prix minimum et maximum par tronçon. C’est ainsi qu’on découvre qu’ils sont identiques par tronçon, et les données du site web sont cohérentes avec les données collectées pour cette étude sur l’ensemble des trains observés.
Pour les transports OUIGO, le tarif minimum pour ces tronçons est toujours de 10€. Il est entre 10€ et 29€ pour les transports INOUI. Néanmoins, dans l’ensemble des extractions que j'ai réalisées, je n'ai pas toujours obtenu ces tarifs de départ. Pour les transports OUIGO, les billets à 10€ étaient accessibles uniquement sur les tronçons Paris <-> Lille et Paris <-> Lyon. Pour les INOUI, le tarif le plus bas possible n’a été observé que pour le tronçon Paris <-> Marseille, sans pouvoir savoir si ce tarif minimum est ou non réellement proposé à la vente. Dans cette analyse, je considère que les tarifs minimums sont ceux observés.
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Chaque train propose une gamme variée de tarifs, et bien que la SNCF ne communique pas explicitement sur la diversité de ces tarifs, une extraction régulière permet de reconstituer cette gamme pour mieux comprendre les options proposées aux voyageur·euse·s. Cela inclut non seulement les tarifs minimum et maximum, mais aussi une grande gamme de tarifs intermédiaires. Nos données révèlent que pour chaque tronçon, la gamme tarifaire diffère en fonction du type de transport, mais elle compte généralement entre 10 et 15 tarifs distincts. Le ratio entre le tarif minimum et maximum varie de 4 à 6 pour la plupart des tronçons. Le nombre de tarifs différents est bien supérieur à ce qui était observé il y a 10 ans, où environ 5 tarifs étaient proposées pour chaque tronçon.
Par contre, réduire l'analyse de la gamme tarifaire des trains pour les 23 et 24 décembre révèle une réalité frappante par rapport au reste des données collectées. On constate une réduction significative du nombre de tarifs disponibles pour presque tous les tronçons. Cette diminution est notable, avec une offre de tarifs réduite de moitié par rapport à l'habitude pour les tronçons concernant Lyon, Bordeaux et Marseille. Par exemple, pour les trajets à destination de Bordeaux, seulement 14 options tarifaires étaient disponibles pour cette date, contre les 31 options habituellement proposées.
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Cette restriction de l'offre tarifaire soulève des questions sur la disponibilité réelle des tarifs les plus bas. Malgré une connexion matinale à 4 heures le jour de l'ouverture des ventes, il s'est avéré impossible d'accéder à ces tarifs les plus avantageux. Cette situation laisse planer un doute quant à la mise en vente réelle de ces tarifs ou s'ils ont été si rapidement épuisés qu'ils étaient pratiquement inaccessibles pour la majorité des voyageur·euse·s. Cette observation souligne la forte demande pour ces trajets à l'approche de Noël et met en lumière une stratégie potentiellement restrictive de la part de la SNCF concernant l'offre de tarifs abordables pour cette période de forte affluence.
Comprendre l'évolution des prix au cours de la période de vente
Maintenant que les possibilités d'achats de billets pour la période de Noël sont mieux comprises, je souhaite comprendre davantage comment le tarif de chaque train est fixé. A nouveau, l'information sur le nombre de billets disponibles et vendus est inaccessible, mais elle peut être estimée à partir des tarifs collectés régulièrement. L'objectif est de comprendre en profondeur comment la SNCF structure ses tarifs pour des trains individuels pendant une période de forte demande.
Trois trains au départ du 23 décembre
Je vais me concentrer sur deux voyages Paris -> Lyon le 23 décembre 2023 à 12h, un OUIGO et un INOUI. Le OUIGO partait à 12h26, le INOUI partait à 12h52. Le INOUI a une particularité supplémentaire : il s'agit de deux trains couplés pour le même voyage.
Pour chaque train, je vais suivre l'évolution des tarifs depuis le premier jour de mise en vente jusqu'au jour du départ. Cette approche me permettra de documenter les premiers tarifs disponibles – même s'il est maintenant acté qu'ils ont été très faiblement accessibles – et d'observer comment et quand ces tarifs changent au fil du temps. Cela inclut l'identification des moments où les tarifs augmentent, quand ils atteignent leur maximum, et s'il existe des baisses de prix à certains moments.
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Train OUIGO de 12h26
Le train OUIGO au départ le 23 décembre à 12h26 a été mis en vente à partir du 4 octobre au matin. Le premier tarif a été collecté à 4h12. La tarification peut se résumer en quatre phases :
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- Période du 4 octobre de 04:12 à 19:29 : Tarif initial et premières augmentations (65€ à 75€)
Le tarif initial de 65€, disponible dès l'ouverture des ventes, ne dure que 8 heures, ce qui suggère une forte demande dès le début de la période de vente. Le tarif augmente ensuite à 69€, mais ce nouveau tarif ne reste présent que durant 6 heures, avant une nouvelle hausse à 75€ à 19h29 toujours le 4 octobre.
- Période du 4 octobre au 9 octobre : Progression graduelle du tarif (75€ à 95€)
Après ces deux premières hausses, le tarif se stabilise à 75€ pendant environ 19 heures. Cette stabilisation est de courte durée car le tarif passe à 85€ le lendemain après-midi. Le tarif reste stable à 85€ pendant presque 3 jours et demi, puis connaît une augmentation pour atteindre 89€, puis 95€ environ 8 heures plus tard.
- Période : du 9 octobre au 7 décembre : Stagnation et dernière augmentation (95€ à 99€)
La dernière phase montre une stagnation relative, où le tarif passe de 95€ à 99€ en l'espace de deux mois. Le tarif de 95€ est disponible durant 7 jours, puis le tarif culmine à 99€ pour une période de plus de 50 jours. Enfin, à partir du 7 décembre, le train affiche complet, jusqu'à son départ le 23 décembre.
Trains INOUI de 12h52
Les deux trains INOUI au départ le 23 décembre à 12h52 ont été mis en vente à partir du 4 octobre au matin également. Le premier tarif a également été collectée à 4h12. Cette fois-ci, la tarification peut se résumer en trois phases seulement :
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- Période du 4 octobre de 04:12 à 04:44 : Tarif initial et première augmentation (85€ à 94€)
Pour les deux trains, le tarif initial est de 85€, disponible seulement pendant 32 minutes, indiquant une forte demande dès l'ouverture des ventes. Rapidement, les deux tarifs montent à 94€, signalant une hausse simultanée pour les deux trains en réponse à cette demande (je ne peux savoir si les deux trains ont vu leur tarif augmenter en même temps, mais le changement de tarif est identique à 4h44).
- Période du 4 octobre de 04:44 à 07:22 : Tarif maximum (94€ à 104€)
En l'espace de seulement trois heures, les deux trains ont atteint leur tarif maximum, le plus élevé observé sur l'ensemble du tronçon Paris <-> Lyon. Bien qu'il soit impossible de déterminer précisément le nombre de billets vendus à chaque niveau de tarif, il semble peu probable que de nombreux·ses voyageur·euse·s aient eu l'opportunité d'acquérir des billets à des prix inférieurs pour ce trajet, étant donné la rapidité avec laquelle les tarifs ont grimpé.
- Période du 4 octobre à 07:22 au 5 octobre à 19:07 : Deuxième classe complète
En seulement 12 heures supplémentaires pour l'un des trains, et 1 journée et demi pour l'autre, l'ensemble des billets en seconde classe étaient vendus. Pour pouvoir encore voyager à cet horaire, il fallait se rabattre sur les billets en première classe de confort, disponible à plus de 120€.
- Période du 5 octobre au 25 octobre : Train complet
Les tarifs en première classe ont progressivement monté de 123€ à 146€ sur la période. Les tarifs des deux trains ne sont pas toujours identiques. Cette différence suggère des ajustements dans la tarification basée sur les derniers achats de billets, parfois non remarquée au moment des autres achats sur la plateforme. Après 20 jours, les trains affichent déjà complet et aucun billet supplémentaire sera remis en vente d'ici au départ du train.
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Comparaison avec les trains identiques au départ du 27 janvier 2024
En réalisant l'analyse pour les mêmes trains (Paris -> Lyon, INOUI et OUIGO) pour un départ le 27 janvier 2024, des différences notables ont été observées par rapport à la période de forte affluence de Noël. Une des constatations les plus marquantes concerne la durée prolongée de disponibilité des tarifs les plus bas. Au lieu d'une augmentation rapide et constante des prix, les tarifs ont progressé de manière beaucoup plus mesurée, restant souvent disponibles pendant plusieurs jours, voire des dizaines de jours, ce qui contraste fortement avec la frénésie des ventes de la période des fêtes. Aussi, après 80 jours de mise en vente, tous les trains étaient encore disponibles à l'achat.
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Trains INOUI de 12h52
Le premier train INOUI de 12h52 ne connait que trois tarifs en seconde classe (45€,48€,52€) avec une hausse progressive durant la période de vente.
Bien que le second INOUI de 12h52 connait les trois mêmes tarifs, un phénomène intéressant est à noter. Entre le 4 décembre et le 7 décembre 2023, le tarif oscille entre 45€ et 48€. Ce 'yo-yo' tarifaire, où le prix baisse à 45€ avant de remonter à 48€ à plusieurs reprises, suggère que les billets au tarif de 45€ étaient, à cette période, peu nombreux et pouvait être réservés au moment de l'extraction des tarifs, entraînant une hausse temporaire à 48€. Lorsque des réservations sont annulées ou non finalisées, le tarif redescend à 45€, avant d'augmenter à nouveau une fois ces billets vendus. En effet, durant cette période, les tarifs à 45€ étaient indiqués avec un faible nombre de places restantes (cette information n'est affichée qu'à partir de 10 places restantes). En représentant graphiquement l'évolution des tarifs de ce train, on se rend compte du phénomène assez marginal sur la période de vente.
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Train OUIGO de 12h26
Un aspect plus intrigant a été observé avec le train OUIGO de 12h26. Contrairement à la tendance générale d'augmentation des prix, il a été noté une baisse stable de son tarif. Cette situation est assez inhabituelle sur les trains que j'ai observés.
Le tarif commence à 19€ et reste stable pendant plus de 23 jours. Ensuite, durant un mois et demi environ, le tarif grimpe à 25€, puis 29€ et enfin à 35€, tarif stable du 7 décembre au 26 décembre. Le 26 décembre, de manière surprenante, le tarif redescend à 29€ et reste à ce niveau pendant 13 jours. Le 8 janvier, une nouvelle baisse amène le tarif à 16€. Cette réduction peut suggérer un ajustement de la stratégie tarifaire à une faible demande pour ce train. Le tarif est revenu à 29€ le même jour, et il s'agit du dernier jour de collecte des données.
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Baisse de tarifs pour certains trains
Le phénomène des baisses de tarifs présente une dynamique complexe, avec des réductions tarifaires qui varient en nature et en durée. Certaines de ces baisses semblent être temporaires, probablement dues à des annulations de billets, tandis que d'autres sont plus prolongées et progressives, comme celle du Paris -> Lyon illustré ci-dessus. Voici un autre exemple : le train INOUI de Rennes à Paris du 23 décembre à 15h20 a connu à la fois des baisses temporaires et des baisses plus pérennes de tarifs, tant en première qu'en deuxième classe. Le billet en seconde classe est passé de 63€ à 86€ entre octobre et fin novembre. On constate ensuite une baisse progressive jusqu'à 68€ après le 5 décembre, avec même des pics à 35€ entre le 18 et le 20 décembre. Les billets en première classe suivent relativement le même pattern.
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Sur l'ensemble des trains que j'ai observés, environ 18% des trains, tant en première qu'en deuxième classe, ont expérimenté au moins une baisse de tarif. Cette tendance varie selon le type de service : 15% des trains INOUI contre 30% des trains OUIGO ont connu des baisses de tarif. Ce phénomène est observé dans environ un tiers des trains partant le 24 décembre, en contraste avec seulement 8% des trains du 23 décembre. Par contre, l'heure de départ du train ne semble pas influencer ce phénomène.
L'observation des baisses de tarifs sur certains trajets de la SNCF soulève une question cruciale pour les voyageur·euse·s : est-il judicieux d'attendre dans l'espoir d'acheter son billet à un prix inférieur ? Bien que cette stratégie puisse sembler attrayante, elle s'avère risquée. En effet, il n'existe aucune garantie que ce phénomène de baisse de tarif se produira pour un trajet donné. Il est important de souligner que la majorité des trains connaissent des hausses de tarifs au fil du temps, rendant l'attente potentiellement contre-productive.
De plus, la SNCF ne communique pas activement sur ces baisses de tarifs, ce qui rend difficile pour les voyageur·euse·s de prévoir avec certitude quand ces réductions pourraient survenir[5]. Par conséquent, miser sur une baisse future des prix constitue un pari incertain sur l'avenir. Les voyageur·euse·s pourraient se retrouver dans une situation où les tarifs augmentent ou, dans le pire des cas, où les billets pour le trajet souhaité sont épuisés.
En résumé, bien que l'opportunité d'acheter des billets à un tarif réduit puisse être séduisante, il convient de peser attentivement le risque associé à l'attente. Dans de nombreux cas, il peut s'avérer plus sûr de réserver dès que possible, en particulier pour les trajets à forte demande ou pendant les périodes de pointe.
Conclusion
En conclusion, cette analyse détaillée des politiques tarifaires de la SNCF lors de la période critique des fêtes de Noël révèle une réalité souvent méconnue du grand public : une volatilité et une accessibilité des tarifs qui posent question. Malgré les affirmations de la SNCF sur la disponibilité de billets à bas prix, la réalité observée est celle d'une course contre la montre où les tarifs les plus abordables s'évaporent dans les premières heures de mise en vente, laissant place à des prix nettement plus élevés. Cette situation, loin d'être un simple fait du hasard, semble découler d'une application rigoureuse du yield management, où le prix d'un billet est plus un reflet de la demande maximale qu'un souci d'équité ou de service public.
Loin de vouloir dépeindre uniquement la SNCF comme une entité où la logique commerciale prime sur celle de service public, cette analyse se veut un plaidoyer pour une plus grande transparence et une meilleure équité dans la gestion des tarifs ferroviaires. Elle interpelle sur la nécessité d'un débat ouvert sur les pratiques de tarification et leur impact sur le droit à la mobilité pour toustes, surtout en des périodes aussi cruciales que les fêtes de fin d'année. Ainsi, tout en reconnaissant le rôle vital de la SNCF dans le tissu socio-économique français, ce billet invite à une réflexion collective sur les modalités de tarification, pour que le train reste ce lien accessible et fiable qui unit les territoires et leurs habitants dans la justice tarifaire et la transparence.
Annexes
Définition des termes
Tronçon
Un tronçon représente la liaison physique ou géographique entre deux villes, sans tenir compte de l'horaire ou du service spécifique du train. Il indique simplement le chemin emprunté, indépendamment du moment ou de la fréquence. J'indique le tronçon à l'aide d'un "<->" entre les villes, afin de ne pas spécifier dans quel sens ce parcours est réalisé.
J'utilise les noms des villes Paris, Lille, Lyon, Strasbourg, Rennes et Marseille, sans préciser le noms des gares. Pour Paris, il s'agit des gares Paris Est, Paris Montparnasse, Aeroport Cdg2 Tgv Roissy, Paris Gare De Lyon, Marne La Vallee Chessy, Paris Nord et Massy Tgv. Pour Lille, il s'agit des gares Lille Flandres et Lille Europe. Pour Lyon, il s'agit des gares Lyon Part Dieu, Lyon-Saint Exupery Tgv et Lyon Perrache.
Trajet
Le trajet se concentre sur l'itinéraire entre une ville de départ et une ville d'arrivée, sans spécifier le moment exact du départ ou l'identité du train. Ici l'intérêt est de savoir dans quel sens circule le train. Il est indiqué par une flèche "->" entre deux les deux villes. Pour limiter les extractions à réaliser et ainsi augmenter la fréquence des extractions, j'ai limité certains trajets à certaines dates de départ. Ainsi, les trajets pour le samedi 23 décembre 2023 sont les mêmes pour le samedi 27 janvier 2024, et ceux du dimanche 24 décembre 2023 avec le dimanche 24 janvier 2024.
Voyage
Un voyage inclut la ville de départ et d'arrivée, ainsi que le jour et l'heure de départ. Cela spécifie non seulement l'itinéraire, mais aussi le moment précis auquel le voyageur prévoit de réaliser ce trajet, par exemple un voyage de Lille à Paris le 23 décembre à 10h30. Je dispose de trains à toutes les heures de la journée pour chaque trajet.
Train
Le train est similaire au voyage en termes d'itinéraire et horaire, mais ajoute une information supplémentaire : l'identifiant du train. En effet, parfois, deux trains font exactement le même voyage. Pour l'usager, le service est identique, mais les tarifs peuvent être différents car il s'agit de deux lignes distinctes sur sncf-connect. Des trains doubles existent pour chaque trajet et chaque date de départ.
Différence entre prix et tarif
Les termes "tarif" et "prix" sont souvent utilisés de manière interchangeable, mais ils ont des nuances distinctes. Un tarif est généralement une grille de prix fixée pour des services ou produits spécifiques, souvent par une autorité ou une entreprise. Les tarifs sont souvent associés à des services réglementés ou standardisés, comme les transports en commun, les services postaux, ou les frais d'abonnement. Les tarifs sont généralement fixes et publiés, offrant moins de flexibilité pour des négociations ou des remises.
À l'inverse, Le prix est le montant d'argent demandé ou payé pour un produit ou un service. Le prix peut s'appliquer à une large gamme de produits et de services, dans divers contextes commerciaux. Le prix peut varier en fonction de plusieurs facteurs comme la demande, l'offre, les promotions spéciales, ou les négociations entre acheteur et vendeur.
En résumé, un tarif est souvent un barème fixe appliqué à certains types de services ou de produits, tandis que le prix est un terme plus général qui désigne le coût d'un produit ou service, pouvant varier en fonction de divers facteurs.
Pour les billets de train TGV de la SNCF, on peut parler à la fois de "tarif" et de "prix", mais chacun dans un contexte légèrement différent. La SNCF propose des tarifs standards pour différents types de trajets, classes et services (par exemple, première et deuxième classe, possibilité de remboursement et d'échange, etc.). Ces tarifs sont prédéfinis et publiés, même si les tarifs du TGV peuvent aussi inclure des catégories spécifiques, comme les tarifs réduits pour certaines catégories de passagers (enfants, seniors, familles nombreuses, etc.).
Mais, surtout depuis la généralisation du yield management, le prix d'un billet de TGV peut varier en fonction de la demande, du moment de l'achat, des promotions en cours, ou de la flexibilité du billet (remboursable, échangeable, etc.). Bien qu'il n'y ait pas de négociation directe sur le prix du billet, les promotions et offres spéciales peuvent effectivement modifier le prix final payé par le voyageur. Les voyageurs considèrent souvent le "prix" comme le montant qu'ils paient effectivement, qui peut différer du tarif de base en raison des facteurs mentionnés ci-dessus.
En conclusion, le tarif fait référence à la structure et aux catégories de prix standardisées établies par la SNCF, tandis que le prix désigne le coût final payé par le voyageur, qui peut varier en fonction de plusieurs facteurs. Dans ce billet, les deux termes peuvent être utilisés selon la notion véhiculée dans le propos, avec une préférence pour le terme "tarif".
Disponibilité des Données et Cadre Légal
Dans le cadre de cette étude sur la politique tarifaire de la SNCF, les données ont été collectées via le site web de l'entreprise à des intervalles réguliers. Il est important de noter que, conformément aux conditions générales du site internet, la structuration d'une base de données à des fins commerciales ou de revente est explicitement interdite. Cependant, la collecte de données effectuée pour cette étude se situe dans un contexte différent, celui de la recherche citoyenne et journalistique, exempt de toute intention commerciale.
En France, il existe une jurisprudence reconnaissant le droit d'utiliser certaines données dans un cadre de recherche, à condition que ces données ne soient pas utilisées à des fins lucratives [6]. Cette étude se conforme à cette perspective, en s'assurant que les données collectées ne sont pas vendues ni exploitées commercialement. Aussi, seule une fraction des données disponibles a été collectée et analysée. En me concentrant spécifiquement sur les tarifs les plus bas proposés par la SNCF pour chaque train, j'ai exclu volontairement une gamme étendue d'autres options tarifaires, notamment celles liées aux diverses cartes d'abonnement et aux tarifs spéciaux.
Aucune donnée brute n'a et ne sera diffusée, et seules les conclusions tirées de l'analyse sont partagées, respectant ainsi le cadre légal et éthique de l'utilisation des données. Cette approche s'inscrit dans une démarche de transparence et de contribution à l'intérêt général, en fournissant des insights pertinents sur des sujets d'intérêt public sans enfreindre les droits de propriété des données de la SNCF [7].
[1] TF1 a réalisé un sondage dans un train Paris <-> Strasbourg le week-end des fêtes de noël pour demander le prix demandé par chaque voyageur : “115 euros parfois, 9 euros pour un enfant, mais globalement, pour la grande majorité, 69 euros.”. Le Parisien s’appuie sur une analyse du comparateur de prix Liligo.com pour étudier l’évolution des prix des trains pour les fêtes, avec une approche comparable à la nôtre. Enfin, Numérama a réalisé une étude similaire à la mienne, quoi que de moindre envergure, en répondant à deux questions : “est-ce vrai qu’il vaut mieux réserver son billet de train trois mois à l’avance, pour le payer moins cher ?” et “comment les tarifs évoluent-ils à travers le temps, et à quel rythme les trains deviennent-ils complets ?”.
[2] Il existe des offres d’emplois spécifiquement dédiés à ce sujet : https://www.emploi.sncf.com/nos-metiers/analyste-revenue-management/.
[3] La construction des prix à la SNCF, une socio-histoire de la tarification, Jean Finez, 2014
[4] Voici le message affiché sur le site web pour prévenir des changements : “Du samedi 27 janvier 01h au dimanche 28 janvier 05h, Marseille Saint Charles sera en capacité très réduite. Les TGV INOUI pourront être limités à Aix en Provence TGV ou Avignon TGV ou supprimés. Les TGV INOUI au-delà de Marseille Saint Charles ne desserviront pas la gare.”
[5]: D'ailleurs, l'article de Numérama constate également une baisse de prix pour un train observé, bien que cette affirmation soit infirmée par la SNCF qui explique que les tarifs ne peuvent qu'augmenter.
[6]: Les actions condamnées en justice concernent des réplications de sites web à des fins commerciales. Même encore dans ce cas, le caractère substantiel de la base de données extraite et le fait que son contenu ait nécessité un "investissement financier, matériel ou humain substantiel" (article L.341-1 du Code de la propriété intellectuelle) sont souvent discutés par les cours de justice.
[7]: En ce sens, cette collecte des données respecte les critères indiqués dans cet article juridique.De plus, aucune donnée à caractère personnelle n'est collectée, donc ce travail n'entre pas dans le cadre du RGPD européen.