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« La terre, c'était le charbon »
Ces montagnes façonnées des mains ouvrières n'arrivent pas à attirer le regard des passants. Alors que la mémoire des travailleurs de la houille risque de s'éteindre avec ses derniers représentants, la nature reprend ses droits sur ces montagnes noires oubliées. La solution : mettre en place une politique publique à la hauteur des monuments ici présents pour raviver l'économie touristique du nord.
Les « oursins », ce sont les terrils, ces montagnes à côté des mines, que l’on dessine sur les cartes en forme d’oursin. La « cabale », c’est Moullet lui-même qui la lance, considérant le mépris dans lequel on tient ces montagnes de déchets retirés du sous-sol par des générations de mineurs. Il en entreprend l’ascension, la recension et l’éloge, à sa façon lyrique et acharnée, nous amenant de la manière la plus rigoureuse et loufoque à la fois à les aimer.
Notre avis :
Le documentaire est pour Moullet le moyen de questionner radicalement et obsessionnellement nos actions les plus simples : aimer (Anatomie d’un rapport), manger (Genèse d’un repas), marcher (La Cabale…), nager (Ma première brasse), prendre le métro (Barres), visiter (Foix). Il nous fait rire en se mettant dans tous ces états (amant, mangeur, marcheur, nageur, voyageur, touriste), en donnant de sa voix, de sa personne pour désosser les évidences, explorer les lieux communs, arpenter les territoires oubliés. Dans La Cabale des oursins, Moullet sait à la fois être le plus terre à terre et prendre le plus de hauteur, littéralement, en grimpant en haut des terrils pour dénoncer l’indifférence qui les entoure.