
Travailleur de la langue, amoureux des mots, auteur de Vies minuscules (1984), Rimbaud le fils (1991) ou encore La Grande Beune (1995), Pierre Michon est une figure de la littérature française. Il affirme un style proche de la prose poétique et son écriture est profondément orale : c'est sans relâche qu'il élabore son texte comme un point de rencontre idéal entre signification et musicalité des mots.
« "Pendant longtemps, j’ai eu la terreur de tuer quelqu’un !" Dès les premières minutes de l’entretien, nous sommes plongés au cœur de la ténébreuse inquiétude d’écrire. On écrit comme on tue : pour exister enfin, et pour que quelque chose atteste de cette existence.
Tendu par une parole tout à la fois douce et lucide, le film - Pierre Michon, un portrait - nous plonge dans les obsessions de Pierre Michon, ce combat quotidien avec l’ange qui fait de l’écriture une tentative presque sacrée. Un monde à part "où le langage ne nous domine plus." Il est question du père ("cette place qui doit rester vacante"), de la mère (et son opacité : "que voulait-elle ?"), du doute et du mystère surtout : "Pendant très longtemps, j’ai cru que le secret du monde, on le trouvait dans les livres. De ça, ça y est, j’ai fait le deuil. Mais il y a un secret dans le monde… Je n’ai pas fait ce deuil-là." » (Arnaud Lambert, réalisateur et programmateur de notre plage Grands Entretiens)
•• Pierre Michon, un portrait de Sylvie Blum (60 minutes, 2004)
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