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Réalisé par Cyril Berard, Samuel Picas
56 min, 2020 - Film soutenu par Tënk et Mediapart
Disponible en location VOD - 2 euros pour les abonné·es de Tënk
Le résumé : En suivant jour après jour la campagne électorale des élections municipales de Predappio, ville natale de Mussolini, “Grano Amaro” raconte le parcours de deux candidats amateurs dans une élection dont l’enjeu les dépasse. Très vite la campagne est phagocytée par la grande question de l’héritage mussolinien : que faire de la tombe du dictateur ? Le film retrace le combat pour la mairie qui, administrée par la gauche depuis 1945, risque de tomber aux mains de l’extrême droite.
Notre avis : Que faire avec les ombres, celles qui nous encombrent, celles qu’on refuse ? C’est la question posée en creux par "Grano Amaro", au long de cette campagne municipale, qui rejoue à son échelle des problématiques politiques européennes. Passant d’un candidat à l’autre, on sent petit à petit grandir la présence de ceux que la gauche sortante tente d’évincer de la campagne : Mussolini, d’abord, et la persistance du fascisme, mais aussi le maire de gauche sortant, monstre politique local, paternaliste assumé.
Chaque camp, à sa manière, est chargé de sa figure tutélaire. Se pose alors la question de l’héritage, et la droite semble aujourd’hui plus à l’aise avec ses bagages…
Alors que faire avec les ombres ? Il semble qu’il faille les prendre à bras le corps. Sans cela, elles ressurgissent, jusqu’à prendre toute la place.
Alizée Mandereau
Sélections et distinctions
- 2020 • États généraux du film documentaire • Lussas (France) • Section Tënk

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Un homme médiocre en cette époque de prétendus surhommes
Réalisé par Angelo Caperna
78 minutes, 2012
Le résumé : Un jeune intellectuel italien assiste au triomphe du fascisme et décide de vivre en retrait de la société. Quand l’État lui ordonne d’être le guide culturel d’Hitler pendant son voyage en Italie, il envisage de se faire sauter avec lui. Finalement, il accepte et note tout ce qu’il voit sur un petit calepin… parvenu jusqu’à nous.
Notre avis : À notre époque où l’idéologie fasciste reprend de la vigueur, il est utile de faire retour vers la pensée de ceux qui l’ont approchée de très près et surtout qui l’ont combattue.
Voici un étonnant témoignage, il est de première main. Des images d’archives tournées en 1938 à Rome et à Florence ouvrent le film. Un choix de musiques réunies par le cinéaste dans un judicieux enchevêtrement porte le récit de bout en bout. Trouées de profonds silences elles établissent la distance nécessaire à l’écoute de cette voix au bel accent étranger. On pourrait penser à une composition originale tant cet assemblage est cohérent. Seuls quelques rares bruits sortent d’un flashback. Tous ces éléments forment une entité sonore. La quasi-absence de son direct, ainsi que le ralenti des images, assurent sa lenteur à un effet de mémoire parfois perforé par quelques plongées dans le présent.
Daniel Deshays
Sélections et distinctions
- 2014 • Traces de Vies • Clermont-Ferrand (France) • Sélection
- 2012 • CInemed - Festival International du Cinéma Méditérranéen de Montpellier • Montpellier (France) • Sélection

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Réalisé par Amos Gitaï
51 minutes, 1994
Disponible en location VOD - 2 euros pour les abonné·es de Tënk
Le résumé : Tourné à Naples et à Rome en décembre 1993, le film dresse une cartographie du paysage politique italien à l’occasion de la campagne pour les élections présidentielles et municipales. À Naples, les principaux candidats sont la petite-fille du Duce, Alessandra Mussolini et son rival progressiste, Antonio Bassolino.
Notre avis : Troisième volet de la trilogie de Gitaï sur la montée de l'extrême droite en Europe dans les années 90. Phénoménologie politique (sans commentaire) et road movie électoral tourné en quatre jours. Dans ce journal filmé à budget réduit, Gitaï dévoile peu à peu le réel qui domine encore le parti néo-fasciste italien : l'icône et le souvenir de Benito Mussolini, dont les militants du MSI essayent de cacher le poster face à la caméra. Dans une sorte de psychanalyse sociale, Gitaï rétablit via le cinéma une vérité historique enfouie. Il met en dialectique la mémoire des vieux juifs napolitains persécutés et le présent du MSI, pour la première fois au gouvernement après 1945 (avec Berlusconi) et prêt à s'ouvrir politiquement à Israël. Un film sobre pour se battre contre la violence de l'oubli et la rhétorique du pardon.
Federico Rossin
Sélections et distinctions
- 1994 • Taormina FilmFest • Taormina (Italie) • Sélection
- 1994 • Festival do Rio de Janeiro • Rio de Janeiro (Brésil) • Sélection
- 1994 • Festival internazionale del film Locarno • Locarno (Suisse) • Sélection