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Un homme arrive chez une analyste qu’un ami lui a conseillée. Il la voit chaque semaine, lui parle mais très vite il se renseigne sur elle : elle est écrivaine, elle habite une maison en bois dans un asile de fous. Au bout d'un an, il rassemble ses forces, lui dit qu'il en a marre de parler de ses problèmes, que ça l'emmerde. Il veut faire un film sur sa parole, à elle.
Regardez Sur le quai de Stefan Mihalachi, portrait de Marie Depussé, écrivaine et psychanalyste française, décédée ce mois-ci.
Dans ce portrait, l’indistinction est le motif de mise en scène. La parole qui circule entre Marie Depussé et ses anciens patients nous perd régulièrement, parfois précise et informative, parfois poétique et transcendante : est-elle toujours leur thérapeute ? Est-elle leur amie ? Sont-ils toujours en institution ? Mais avons-nous vraiment besoin de le savoir ? Marie est sur le fil : femme sans âge, aux désirs insaisissables, à l’univers indéfinissable. Et dans l’objectif de Stefan Mihalachi, l’image en clair-obscur la rend magnétique. Le cadre est flottant, fantomatique. Elle est sur le quai, pas encore tout à fait prête au départ, mais déjà nous échappe.
Sur le quai était présenté ces derniers jours aux États généraux du film documentaire à Lussas dans la programmation de la SCAM.
Stefan Mihalachi est photographe et réalisateur. Ethnographe de formation, depuis quinze ans qu’il vit à Paris, il marche à travers la ville en photographiant les foules du métro, de préférences silencieuses et sans regard, mais aussi les périphériques avec la violence et l’immobilité des êtres qui se tiennent là parce qu’ils ne peuvent pas être ailleurs. Ses photographies ont été présentées dans plusieurs expositions collectives à Paris et ailleurs. Sur le quai est son premier film documentaire.
•• Sur le quai de Stefan Mihalachi (65 minutes, 2016)
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