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Billet de blog 19 avril 2018

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Tire l'aiguille, journal de la création (2)

"Ce serait beau si la dramaturgie arrivait à faire sentir comment s'est construite la chambre froide à l'intérieur de cette femme"

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il y a quelque chose comme un air du froid dans les chansons de Renée Lebas, une mélancolie, un cafard.

Juive roumaine à Paris pendant la guerre, Renée Lebas s'exile à Cannes en 1940 où elle continue de se produire avec son pianiste Michel Emer. En 1942 c'est le drame, son père et sa sœur sont emportés lors de la Rafle de Vel d'hiv - son père n'en reviendra pas. Renée Lebas part cette fois en Suisse où elle continue de chanter sur la radio suisse romande. En y enregistre notamment "La fontaine endormie" qu'elle dédie à son père et sa sœur - cela fait d'elle la première artiste à aborder la Shoah en chanson.

Extrait de répétition où l'on entend Elsa Granat parler des lucioles de Pasolini, du cœur sacré de Renée Lebas qui n'est plus innervé et de la nécessité de garder une lueur d'espoir.

Illustration 1

Claire Zalamansky est une nomade de la chanson, lancée sur les traces de toutes sortes de chants d’exils et de migrations. On avait découvert ses chants sépharades ; avec Tire l’aiguille, elle explore la tradition ashkénaze et sa fécondité. Le spectacle ressuscite Renée Lebas, chanteuse légendaire qui, avec Aznavour, fit découvrir à la France le son klezmer. Juive d’origine roumaine,
Renée Lebas régna sur la scène française des années cinquante, et distilla la musique yiddish dans la goualante. Célèbre pour sa diction perlée, elle brassait les influences de l’Est avec le musette, mêlait les cymbales à l’accordéon. Interprète d’aujourd’hui, Claire Zalamansky s’empare de ce répertoire qui fleure bon le cabaret enfumé et le Paris populaire, gouailleur et cosmopolite. Et « tirant l’aiguille », elle entremêle les fils de la légende Renée Lebas avec ceux de sa propre histoire familiale, tissée d’exils.

Découvrez Tire l'aiguille au Théâtre d'Ivry Antoine Vitez les 4, 5, 17, 18 et 19 mai à 20h!

Autour du spectacle : Éclairages à 18h au bar

Samedi 5 mai : Yvan Amar (producteur à RFI et France musiques) viendra nous parler des apports des musiques juives d’Europe de l’Est dans la chanson française.

Jeudi 18 mai : Paulette Greiner, de l’Association pour la mémoire des enfants juifs déportés d’Ivry, viendra nous parler du travail que fait l'association sur la transmission de l’Histoire de la déportation à Ivry.

Le Théâtre Antoine Vitez fait hospitalité à toutes formes d’expressions sensibles, savantes et populaires, qui témoignent de la diversité culturelle à l’œuvre dans une société joyeusement cosmopolite. Cette diversité s’exprime notamment par l’ouverture à l’international dans tous les domaines de la programmation mais, avant tout, par l’accueil d’artistes aux racines rhizomes, insoumis à toute assignation à identité.

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