Le samedi 24 septembre au Théâtre La Cité, j'ai assisté à une étape de travail du spectacle À La Ligne mis en scène par Michel André avec le comédien Julien Pillet, à partir du texte Joseph Ponthus. Un apéro-repas avait été cuisiné par une bénévole sur le thème de la sardine en boite, pour faire écho au monde de l'agro et de la conserverie très présent dans À La Ligne...
À la Ligne de Joseph Ponthus dans une version théâtrale made in La Cité nous renvoie à nos propres expériences sordides et transcendées au travail. Les affres de l'usine agro alimentaire, la roulette russe de l'intérim, la précarité des petits boulots remontent à la surface tandis que des lambeaux de chair animale pleuvent. Et c'est au milieu des carcasses que surgit l'œuvre avec une touche de Soutine et un zeste de Zola. Le texte est incarné par Julien Pillet qui, main dans la main, nous guide dans des méandres où la joie surgit malgré tout grâce à la gouaille de l'auteur et la finesse de la mise en scène. Le spectateur sort de cette abyssale odyssée rincé mais riche car ce n'est ni la violence du karcher, ni la critique au vitriol de certains abus au turbin qui restent. C'est la profonde humanité et le touchant hommage aux classes populaires qui surnagent.
Frédéric Vincent
Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
