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Billet de blog 25 avril 2022

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Et sur une mer de larmes, naviguer

Vendredi 18 mars 2022, 20h, Théâtre de la Joliette. Prévu initialement dans la programmation de l’édition 2020 de la Biennale des écritures du réel du Théâtre La Cité, Fado dans les veines nous parvient avec densité et émotion. Ce billet a été écrit à partir de ce que j’ai retenu, compris et ressenti lors de la pièce.

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« Un cercueil en bois c’est la forme du Portugal. » (Nadège Prugnard)

      Visualise les yeux fermés cette image, cet objet, ce pays. Devant toi se dessinent alors des silhouettes qui migrent, qui meurent, qui survivent, qui pleurent, qui s’éteignent, qui chantent, qui dansent.

      Dans cette pièce, Nadège Prugnard trace des traversées sonores et clame depuis son corps une parole-poésie. Depuis les recoins de sa nostalgie, sa voix se déroule, trébuche et circule avec une grande physicalité. De ce plateau, on entend une humanité qui a subsisté dans les silences. Ces mêmes silences qui transpirent sur les peaux qui se tiennent sur scène. On entend les cauchemars et les errances. Les cris et les douleurs. Mais aussi, la joie, précieuse, d’être débout depuis des fondations en ruines.

      Ici, les instruments sont des humains : ils racontent par la mélodie, le rythme et le détour ce qui se trame dans les âmes de l’exil. On y voit que les blessures ne guérissent pas toujours, que les cicatrices se ravivent. Qu’on peut tenter de vivre entre tout ça.

      Dans l’espace-temps de Fado dans les veines, la vie, le réel se tissent dans le souvenir douloureux, chuchoté, inavoué. Il y a des visions, des chants, des confessions. Et c’est sur tout cela qu’on navigue. Sur une mer de larmes.

Myriam Rabah - Konaté - 21.03.2022

Illustration 1
© Jean-Pierre Estournet

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