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Billet de blog 27 avril 2022

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Un endroit pour déposer du sensible

Mardi 22 mars 2022, 19h, Théâtre de la Cité. Des verres se bousculent sur le bar, des bouchés sont engloutis, des étreintes sont partagées. Dans le Théâtre de la Cité il y a du monde. Ce soir-là, comme chaque mois, une scène ouverte se tient, et cette fois-ci c’est sur le thème : « travailler ». Un verbe, plusieurs interprétations. Des définitions, des contournements.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La scène ouverte, c’est un endroit pour déposer du sensible. J’y ai recueilli des bribes de mots que j’ai entendu. Je les ai fait résonner en moi. Pour garder une trace de ce qui se joue dans cet endroit et le faire fructifier à chacune de ses floraisons.

Il y a la lumière, le parquet, les corps silencieux et les âmes qui s’ouvrent. Ce soir-là, il y a des regards complices, des yeux qui se libèrent, des mains qui se serrent. 

« Entre l’astre et la terre, moi j’ai choisi la lune” : ces mots nous parviennent avec une voix mélodieuse, une voix de slam, une voix qui scande. Cette image, puissante, c’est celle de vouloir être un brin de lumière dans la nuit, d’être quelque part dans le ciel. Pour observer, pour s’extirper. D’être ailleurs, depuis et grâce à notre ici. Être satellite.

Les voix se succèdent, s'enchaînent et on entend une voix nous dire : « ne laissez personne vous traiter d’erreur ». Ce que j'en comprends, c’est que ce qui se partage ici c’est de l’émotion dans sa forme la plus brute. On vient déposer ce qui nous a frappé en plein corps, en plein cœur. Le voir, c’est entendre toutes les résonances qui se tissent entre nous en dehors de ce théâtre, de cette cité. Entre nos trajectoires il y a cette « roue qui tourne, qui prend son temps », qui n’offre pas à qui veut la liberté tant espérée. Cette rou(te) sinueuse fait escale, le temps d'une soirée, au théâtre de La Cité. 

J’entends toutes ces voix et cela suite chez moi de grands sentiments : de l'empathie, d'abord, de l'admiration, ensuite. Ces voix me rassurent et me montrent quelque chose de puissant : il y autour de moi, de nous, plein de gens qui doutent, qui composent, qui réunissent des bouts de vie, de soi pour exister. Il y a beaucoup de tentatives, de dévoilements. Tout cela donne quelque chose de friable et de vivant. Ces voix on les entend toutes dans celle de celui qui nous dira ce soir-là : “je n’ai que des vers, je n’ai pas de solution”.

Le printemps se présente à nous et la scène ouverte dessine des paysages de souvenirs, des « pellicules de soleil couchant » qui se tiennent aux assises de nos êtres. « Une lumière de complicité » qui s’ouvre à l’entrée du Théâtre. Venez la voir, l’observer, l’allumer.

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