À Mme la Rectrice de l’Académie d’Orléans-Tours
Madame,
Un mouvement lycéen, touchant tant les lycées généraux que professionnels, a démarré le vendredi 30 novembre et s’est poursuivi dans plusieurs villes de l’académie les lundi 3, mardi 4 et mercredi 5 décembre.
Ce mouvement porte des revendications précises concernant la fin de Parcoursup, le retrait des réformes Blanquer, l’arrêt des suppressions de postes et dénonce des frais de scolarité de plus en plus élevés ainsi que la baisse des bourses. Il est urgent d’y apporter des réponses.
Les lycéennes et lycéens de l’Académie d’Orléans-Tours usent ainsi de leur plus légitime liberté d’expression, répondant à l’appel de plusieurs organisations syndicales lycéennes.
Nous avons pourtant recueilli plusieurs témoignages attestant d’entraves graves à cette liberté d’expression, fondamentale dans une démocratie, de la part de Chefs d’établissements : les intimidations et menaces de sanctions à l’égard des lycéennes et lycéens mobilisé·es sont inadmissibles, tout comme l’éventuelle transmission de leurs identités à des administrations extérieures à l’Éducation nationale ou encore la diffamation en les accusant de faits qu’elles ou ils n’ont pas commis.
Nous dénonçons avec force ces pratiques illégales et répréhensibles et vous demandons instamment de les faire cesser au plus vite.
Si les lycéennes et lycéens doivent pouvoir jouir, comme tout un chacun·e, de leur droit constitutionnel à la liberté d’expression et de manifestation, ils et elles doivent également avoir le droit de s’organiser : pour cela, il est nécessaire de demander à l’ensemble des chefs d’établissements de mettre à disposition des lycéennes et lycéens mobilisé·es les salles et moyens nécessaires pour le faire.
Enfin, madame la Rectrice, plusieurs de nos militant·es ont constaté la violence des interventions policières ayant frappées les lycéennes et lycéens, jusqu’à l’intervention des forces de l’ordre dans l’enceinte d’établissements scolaires.
Nous ne pouvons pas l’accepter et nous vous demandons d’interpeller au plus vite les services des préfectures pour que ces graves violences policières soient punies et bannies des prochaines journées de mobilisation.
Soyez assurée, Madame la Rectrice, de notre plus sincère et dévoué attachement au service public d’éducation, à la défense de ses personnels comme de ses usager·es.
Théo Roumier, secrétaire académique de SUD éducation
Avec les lycéen·nes, SUD éducation appelle les personnels des lycées à la grève le vendredi 7 décembre
Lancée le vendredi 30 novembre, la mobilisation des lycées d’Orléans et de son agglomération est depuis lundi 3 décembre sans précédents. Mobilisé·es contre la sélection à l’université et Parcoursup, contre les réformes du lycée, les frais de scolarité et la baisse des bourses, les lycéen·nes étaient 1500 en manifestation à Orléans lundi. Des militant·es de SUD éducation Loiret ont depuis chaque jour été dans la rue, jouant un rôle d’observateurs et d’observatrices et de protection des lycéen·nes mobilisé·es.
Nous dénonçons la gestion policière et violente sans cesse accrue de la mobilisation : usages immodérés des gazs lacrymogènes, interventions violentes de la Brigade anti criminalité, forces de l’ordre pénétrant les établissements scolaires.
Mercredi 5 décembre, un lycéen de Jacques Monod a été blessé à la tête suite à un tir de flashball et hospitalisé selon plusieurs sources de presse, usage totalement illégal et disproportionné d’une arme potentiellement létale. La situation est grave et il est plus qu’urgent de répondre aux revendications des lycéen·nes, et pour les personnels de rentrer dans la mobilisation.
C’est pour cela que SUD éducation appelle les personnels des lycées et lycées professionnels d’Orléans et de son agglomération à se mettre en grève et à manifester aux côtés des lycéen·nes, pour leurs revendications, lors de la prochaine journée d’action appelée par l’Union nationale lycéenne (UNL) ce vendredi 7 décembre.
Orléans, le 6 décembre 2018

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