Un jour, ma mère s'est levée en constatant qu'elle aurait quasiment passé autant de temps à la retraite que dans son travail.
Elle était certes une exception (six enfants : respects) mais elle révélait à l'époque (milieu des années 1990) qu'il valait peut être mieux être retraité que travailleur. Et de fait , à l'époque nombre de journaux pointaient déjà du doigt l'idée que les retraités étaient globalement plus riches que les actifs !
On comprend pourquoi dans ces conditions la retraite en générale a gardé cette image de paradis, de (excusez le terme) printemps hivernal, permettant aux heureux bénéficiaires de partir en vacance (par exemple) en lieu et place des actifs, ou mieux encore de se relancer dans une activité économique, à bon compte !
Oui, je le dis sans hésiter il y a sans doute eu une période bénie pour les retraités et je comprends maintenant pourquoi les actifs sont de plus en plus inquiets à ce sujet !
La retraite de demain risque d'être plus dure, moins favorable aux actifs actuels, et d'ailleurs on commence à s'en apercevoir en constatant que de plus en plus de cheveux gris peuplent les défilés revendicatifs, signe d'un malaise évident !
Alors, fort de ce constat, on pourrait bien sûr continuer à hurler au scandale, mais pourquoi faire ? L'argent dépensé ne reviendra pas !
Peut être qu'au contraire il faudrait poser les armes et rappeler quelques évidences
Une, par exemple, qui m'a heurté ces derniers mois : qui repose sur l'idée qu'il y a de plus en plus de cheveux gris à l'abord des poubelles dans Paris ! Sans doute y a t-il des anciens, déjà, qui ne mangent pas à leur faim, et peut être faudrait il que l'on s'intéresse à leur sort en priorité !
Dans un pays qui dépense autant pour sa couverture sociale : est ce normal, ou au contraire ne sommes nous pas collectivement responsables de cette indignité ? La retraite est un système profondément inégalitaire : il faut la réformer de fond en comble !
L'urgence sociale est peut être déjà à nos portes, voire dans nos centres villes.
Et justement, ces quelques évènements "marginaux" sont, sans doute, hélas, annonciateurs d'une catastrophe d'une bien plus grande ampleur. Nombre de travailleurs actuels comptabilisent des trous béants dans leur CV. Quantité de salariés ont été ou sont encore victimes du chômage ou d'une inactivité forcée qui les écarte du système de retraite, or dés leur reprise d'activité, ils sont ponctionnés comme les autres. Ecartés de manière quasi certaine de tout droit à la retraite (parce qu'ils n'auront jamais assez cotisé), ils sont pourtant invités à financer le système et à travailler de plus en plus tard, au nom d'un Nirvana inaccessible !
Pas assez salariés pour vivre...On les rappelle à leur devoir de solidarité, sans aucune promesse de soutien pour l'avenir !
Comment ce système peut il perdurer ? A menacer les jeunes et les plus fragiles dans leur certitude, ne met on pas en danger les bases de notre contrat social ?
A l'évidence si, et c'est un vrai problème dans la mesure où l'on compte sur ces derniers pour "passer à la caisse" le moment venu.