Même si je le regrette, le fait que nos concitoyens se soient mobilisés autant sur la question du prix du carburant, est révélateur d'un malaise bien plus large !
Peut être d'ailleurs que ces derniers auraient suivi mon instinct écologique si leur situation avait été analogue à la mienne.
Mais puisque ce n'est pas le cas, je crois qu'il faut quand même regarder au delà de la simple question de l'essence et s'interroger sur l'évolution de notre pays depuis au moins trente ans !
Ceux qui manifestent aujourd'hui, sont en effet les victimes de ces trente dernières années d'évolution, et de choix politiques !
Nous avons choisi une politique de chômage fort, en écrasant notamment les bas salaires de charges sociales qui auraient du reposer sur la richesse nationale et non sur le travail. Il est logique qu'en contre partie la colère sociale s'exprime à travers ceux qui sont exclus, ou qui ont peur de l'être !
De la même manière nous avons refusé de voir à quel point la question du prix du logement était une question cruciale, et malheureusement nous avons transformé nos maisons en machine à cash !
Comment s'étonner que dans ces conditions ceux qui ont été condamnés à la banlieusardisation forcée soient furieux de ce qui leur tombe maintenant sur le dos ?
La voiture, déesse voiture, c'était la clée de la liberté pour beaucoup de gens, et çà reste pour l'essentiel des Français un outil de travail. Dessiner maintenant un monde sans voiture c'est donc sonner, dés aujourd'hui, la fin d'un univers que les gens modestes et la petite classe moyenne avait constitué avec une forte détermination !
Oui, la fin de la bagnole, que j'appelle personnellement de mes voeux : c'est la mort d'un monde, et pas seulement d'un monde industriel !
C'est la mort d'un monde qui va se voir condamné à une réorganisation massive, à une sorte de révolution copernicienne : non demain le monde ne tournera plus autour, ni grâce à la voiture particulière !
Cà n'a peut être l'air de rien, mais c'est une manière de sonner la fin de la récréation en matière de logement par exemple : le rêve de la petite maison dans la prairie, entretenu par chaque français est peut être terminé !
Comment ne pas susciter un vrai désarroi en se positionnant d'une telle manière ?
Peut être que c'est là que se trouve la question essentielle : E Macron s'est contenté jusqu'à présent de ne présenter qu'une version punitive de l'écologie : celle qui consiste justement à "faire payer le conducteur pollueur", et à restreindre la "liberté de circulation", mais il n'a pas proposé de solution de rechange !
Disons le tout de go : si la transition écologique consiste uniquement dans un bânissement de la voiture, alors, E Macron se trompe de combat. Individuellement parlant aucun automobiliste n'est responsable de la folie collective que nous vivons encore aujourd'hui.
Il ne pourra donc y avoir de transition écologique digne de ce nom sans une réinvention totale globale du monde qui nous entoure : autrement dit sans une révolution au sens propre du terme ! Une révolution qui ne saurait se limiter à une hausse massive du prix des carburants !
Ce qu'il nous faut aujourd'hui, faute d'avoir plus, c'est d'avoir mieux :
des transports collectifs sans reproche et à un coût abordable
Des logements accessibles et proches des centres d'activité (au premier rang accessible financièrement, bien sur )
Et, et j'ose le dire : la fin de la voiture en tant que moyen de transport individuel pourra survenir. Celle ci, pour survivre devra s'adapter à une socialisation massive, ce qui ne va pas aller sans perturber lourdement nos comportements !
Disons le encore, rien que ces quelques points suscitent déjà de lourdes inquiétudes, programmer l'obsolescence de la déesse "bagnole" c'est un peu comme détruire le monde !
On voit bien là que çà ne va pas se faire sans mal, et que nos gouvernants vont devoir faire preuve d'une véritable imagination, pour nous proposer un monde, sans carbone...acceptable !