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Billet de blog 2 septembre 2018

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Réfractaire ? J'en avais révé !

Monsieur le Président je veux içi vous remercier du compliment que vous m'avez adressé il y a quelques jours, même si je regrette que vous ayez eu la timidité de me le délivrer de l'étranger ! Merci néanmoins monsieur le Président votre petite phrase me va néanmoins droit au coeur : "c'est un joli nom : réfractaire" !

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Merci monsieur le Président !
Vous m'avez qualifié il y a quelque jour de réfractaire, et à l'inverse de beaucoup de mes concitoyens : je vous en remercie parce que jamais un président de la République ne m'avait fait un aussi beau compliment !
Oui monsieur le Président : je suis réfractaire, ou tout au moins j'aimerai tellement l'être que je me flâte à l'idée de m'approcher de cet état !
Indifférent au feu, à la glace, indifférent au monde tel qu'il me déplait, J'aime l'idée d'être réfractaire !
 Je serai donc indifférent au monde tel que vous semblez le proposer, indifférent à vos réformes, parce que je me sentirais assuré d'être encore là après demain ?
Mais monsieur le Président, si vous en avez le pouvoir : rendez moi réfractaire !

Réfractaire aux invasions, réfractaire aux bottes ennemis , réfractaire au monde tel qu'il dé-tourne et tel qu'il se dirige vers un drame ?

 Comment ne pas percevoir vos propos comme une marque d'estime, fut elle adressée à celui que vous considérez à tort comme votre adversaire ?
Oui, je veux être  réfractaire à ce monde tel qu'il tourne, parce qu'à l'instar de beaucoup de vos concitoyens je m'en sens exclus, montré du doigt, réprouvé ! Je suis donc réfractaire à ce monde productiviste qui prive les plus fragiles de l'essentiel !

Et alors ?
 

Je suis certes un réfractaire "privilégié", mais comment ne pas être réfractaire à un monde qui croule sous les richesses au prix d'un pillage permanent, et qui oublie en chemin tant de gens y compris au sein de son propre espace ?
Comment ne pas être réfractaire à un ordre qui se contente d'attendre une croissance hypothétique pour redistribuer les richesses dont il dispose déjà, comme si pour donner un peu, un tout petit peu, il fallait attendre d'être beaucoup plus, infiniment plus riche ? Comment ne pas être réfractaire à un univers économique qui cache ses milliards en surplus en les dissimulant sous un taux de croissance qui ne veut rien dire ? Comment ne pas être réfractaire à une nation qui accepte que certains des concitoyens les plus privilégiés viennent cracher dans la soupe avec mépris  alors même que ceux ci leur doivent leur bonne fortune (merci monsieur D). Ma France n'est elle pas trop bonne fille avec ces traitres économiques et sociaux, et n'y a t-il pas quelques raisons à être réfractaire à ce monde ?  

Et d'ailleurs monsieur le Président : comment pouvez vous me le reprocher alors même que cet esprit réfractaire est à la base de l'engagement politique ? Politique, vous savez : le métier que vous pratiquez aujourd'hui ?


Oui, monsieur le Président je suis réfractaire, sans doute un peu comme vous d'ailleurs, vous qui, il n'y a pas si longtemps, vous êtes payé la tête de celui qui l'avait fait roi !
Vous avez oublié ?
Bah voilà sans doute votre drame réel : celui d'avoir à faire à un peuple encore plus oublieux que réfractaire. Ou pire encore de vous trouvez confronté à un peuple qui vous ressemble plus que vous ne l'auriez souhaité ! Comme si, "tuer le père" était une malédiction incontournable pour le peuple comme pour celui qui le "dirige" !

Tuer le père : une obsession ?

Vous passerez monsieur le Président, comme celui qui vous a précédé, et là, sans doute que vous nous reprocherez plus notre indifférence, quitte pour le coup : à vous contredire une nouvelle fois !

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