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Billet de blog 4 février 2017

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Fillon doit démissionner

Non, Fillon n'est pas un homme politique comme les autres, s'il a des responsabilités il a aussi un rang moral à tenir. Son affirmation, à maintes reprises de son appartenance à la tendance chrétienne de la Droite lui interdit certains procédés politiques, dont le mensonge. Son attitude actuelle est donc incompatible avec son engagement morale et il doit en tirer les conséquences.

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Il n’y a pas à tortiller, l’ancien premier Ministre doit quitter la vie politique. Non seulement il doit quitter la vie politique mais en plus son affaire doit, très certainement, créer une « jurisprudence Fillon », quoi qu’il nous en coûte.

On pourra en effet me rétorquer que le retrait de l’ancien Premier Ministre et favoris de la Présidentielle sonnera comme un coup de tonnerre, mais çà suffit, l’affaire est, sinon illégale, du moins totalement intolérable, et l’idée d’avoir à faire à un menteur pour diriger notre pays me semble tout à fait impossible !

Je sais : vous me direz que l’exercice du pouvoir recèle sa part de mensonge, et que vous y êtes habitués !

Peut être mais vous n’aurez certainement pas oublié les propos de l’intéressé en matière de moralité. Fillon, non seulement c’était l’homme du travail, mais aussi l’homme du courage et du refus de l’assistanat ! Oui c’était lui qui à longueur de propos ne cessait de stigmatiser ces Français qui se considéraient eux mêmes comme découragés ! Mais Fillon c’était aussi l’homme du volontarisme et de la dureté à l’égard des plus fragiles qu’il se proposait déjà de sanctionner ! Derrière l’affirmation de son appartenance à la tendance chrétienne de la Droite, il y avait bel et bien une intransigeance qui transparaissait dans chacune de ses phrases !

Alors ?

Alors franchement là, les soupçons ne passent plus, la seule idée que derrière cette façade bien policée il puisse y avoir un autre Fillon, un Fillon si soucieux de la charité chrétienne qu’il l’applique à toute sa famille aux dépend d’entreprises et de fonds publics, là çà devient intolérable !

Si François Fillon ne s’était pas affiché en compagnie des parangons de la morale conservatrice lors des manifestations contre le mariage homosexuel, on pourrait sans doute passer l’éponge.

On pourrait, peut être.

On pourrait si, si et seulement si, F Fillon et Péneloppe sa femme se voyaient condamnés enfin à subir les affres du travail ! Oui, chassés du paradis politique, même à tort, même de manière injuste (surtout injuste), on pourrait retrouver du charme à ce François Fillon (enfin condamné à effectuer un travail réel !). Victime expiatoire de pratiques dont il n’a certainement pas le monopole, Francois Fillon pourrait alors défiler devant nous, en procession, revêtu de sa seule bure, pied nu , se flagellant  à espaces réguliers, et nous accorderions alors sans doute ce pardon public. Notre Pardon Public !

Seulement voilà FF est il capable de se conduire de cette manière : en héros « post chrétien » subissant le supplice pour sauver ses ouailles ? Est il capable d’admettre qu’il lui faille devenir l’arbre qui cachera la forêt, ou la chêvre que le berger sacrifie aux loups pour sauver le troupeau ? Est il capable de nous démonrer qu'il sait se plier à un travail réel, imposant des contraintes importantes, et ne rapportant bien souvent que peu d'argent ?  

Pas sure.

Et pourtant, pourtant, il ne faudrait pas qu’il insiste, qu’il fasse comme ces gamins coléreux qui dénoncent les autres pour atténuer ses fautes !

J’ai envie de lui dire : François arrête ! Il y a des abandons honorables, des peines acceptables dés lors qu’elles sont intégrées ! Ils sont, peut être, insupportables sur le coup, mais ces grands sacrifices sont aptes à changer les choses, à choquer les opinons, et à créer des reconnaissances, à postériori !

Jeter l’éponge, pardon : abandonner la tête haute face à la calomnie, à l’éventuel mensonge, à l’acharnement n’a rien de déshonorant, au contraire. Cà peut apparaitre à contre temps justement comme une action exceptionnellement courageuse : un modèle de retrait, vertueux justement  !

Et d’ailleurs, si tu avais ce courage François, là maintenant. Tu nous rendrais service, tu sais. Au moins on parlerait un peu de ce qui nous intéresse : pas de tes petites affaires, bien minables, bien tristes en fait, mais de nous, rien que de nous. Bref on aurait le sentiment que la vie politique a un sens, une noblesse…

Et là encore, en partant, tu ferais sans doute une très grande action !

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