Comment ne pas s'être senti scandalisé par la violence de ces manifestations ?
Pour tout dire, à un moment donné, j'ai eu peur, à la vue de certaines images, que nous soyons effectivement à la veille d'une véritable révolution, ce dont l'idée (eu aux égards aux désastres que cela provoque) m'horrifiait au plus haut point.
L'horreur devait être, devra être condamnée et réprimée, donc pour que règne l'ordre.
Mes propos de droite, voir d'une droiture extrême, me font cependant horreur, et au delà de l'épiphénomène que nous venons de vivre je voudrais rappeler à tout bon républicain cette idée centrale selon laquelle la violence fait partie intégrante, intégrale, de notre histoire politique, et qu'elle a pu constituer un élément moteur dans l'évolution de nos institutions -sacrée ambigüité quand même-
Nous avons tous grandi et nous avons tous été élevés au son de la Révolution Française. Bien peu de Français actuels ont en effet pu passer au travers de ce moment de l'histoire, un élément fondateur de la Nation France. Or a de nombreuses reprises dans cette histoire, les théoriciens de cette révolution ont donné un rôle centrale à la violence : on pourrait rappeler en effet la petite phrase de la Boétie sur ce peuple secouant le joug, dans son discours sur la servitude volontaire. : "...il fait mieux".
Voilà donc le rôle dévolu au peuple dans la révolution si l'on en croit la Boétie : secouer le joug.
Sacrée symbolique quand même qui fait que le peuple devient moteur et devient acteur de son histoire dés lors qu'il se lève et gronde !
Visiblement on ne lui en demande pas plus, au peuple, mais sa puissance dans la rue, putain de rue tout de même : c'est la promesse que les choses vont changer !
Et d'ailleurs que dire de l'iconographie, et de la filmographie actuelle sur l'Exécution de Louis XVI ou la révolution ?
On compte tellement d'images ou de séquences cinématographiques sur le thème qu'on est bien obligé de penser que la violence peut constituer un acte fondateur, ou voulu comme tel, comme cette tête que l'on sort de son panier pour la brandir aux yeux du peuple qui demande justice !
Mais, mais vous me direz que ce n'est pas une raison pour faire tout et n'importe quoi !
Possible mais il n'empêche : la violence est là et elle est omniprésente dans nos rapports sociaux et même dans nos débats politiques, j'irai presque dire qu'elle surgit parfois au sein même de nos familles : n'est ce pas Caran d'Ache ?
Alors ?
Alors quand on pense à la violence, à son histoire, et à notre société, on est forcé de reconnaitre que les rapports humains et surtout nos comportements de foule sont bien plus complexes, bien plus délicats, à analyser qu'il n'y parait...On est forcé aussi de reconnaitre qu'il peut y avoir une rage, une rage qui se contient, sauf accident, bien sûr !
De quoi sans doute donner à réfléchir à une opinion sainte nitouche, qui vit si bien qu'elle est devenue aveugle à son environnement immédiat, et à l'extrême violence qu'elle génère de manière quotidienne.
Une putain de violence, en fait, qui forcément surgit parfois en retour sans qu'on l'ait vue venir : Réveil !