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Billet de blog 8 mai 2012

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France ! France !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J'ai vu tomber la dernière feuille, comme un papier bien mort. Je n'y croyais sans doute pas encore, ce n'était pas possible, çà ne se ferait pas. L'hivers durerait me disais je. Il est vrai qu'au moment où je tournais le dos,  d'autres feuilles tombaient encore, nonchalamment, sans passion.

Je suis sorti alors.

Il pleuvait, de ces pluies fines, de ces pluies que l'on a en automne et qui annoncent des temps plus durs encore. Je savais que ce serait la rigueur, le froid, l'économie sans coeur ! Il faut dire que même les thermomètres baissaient violemment, comment donc, pourrait il en être autrement ?

Le Petit resterait. Le Petit agresserait. Le petit aboierait...

J'ai vu ce dimanche là comme çà : L'expression d'une France égoïste, d'une France qui réussit, et qui n'offre aux autres en partage que la grisaille des jours sans espoirs. J'ai vu cette France encore comme çà, petite, rabougrie sur ses sous, prise de tout coté par l'angoisse sourde d'avoir à partager ! Comme si ceux qui étaient riches, étaient sans cesse pillés !  France petite, petite France faisant déjà ses valises, prête dans l'angoisse à partir vers Stadt, cette petite France de là bas où l'on cultive l'entre soit, l'entre égoïsme. Partir,  quitte en cas de besoin, à revenir sans honte vers la mère patrie pour se faire soigner à bon compte !

Puis d'un coup, je me suis dit que Ma France était grande ! Qu'elle n'avait pas peur, elle, de voir partir ses mauvais fils, ceux de l'autre france ! Je me suis dit qu'elle avait raison et qu'elle ne pouvait pas se laisser dicter la loi par la bourse et les marchés ! FRANCE, FRANCOIS ! Il fallait que ce soit cette France là ! Prête à dire non, encore une fois ! En élisant l'arrogance, elle avait fait preuve de modestie et, dit on : de raison. Comme on avait eu tort, comme elle avait eu tort de croire en ces sornettes et ces tours de passe passe qui ne servaient à rien qu'à enrichir ceux qui avaient déjà ! France combien de temps encore, aurais tu supporté çà, me disais je, en ce jour de grisaille. Etait ce possible que le printemps ne vinsse pas ?

Alors, comme piquée au vif, voilà qu'à ton tour tu t'es voulue arrogante : l'Argent n'aurait qu'à bien se tenir ! Les riches devraient, sans doute, un peu plus réfléchir, et même la rigueur se verrait infléchir !

Et voilà que France, mère patrie, tu es revenue à nouveau: Folle, comme tu l'étais autrefois.Passionnée, comme tu sais l'être parfois.

Et étrangement je te préfère comme çà ! Brandissant le drapeau de la lutte et de l'espoir. promettant, même à tort, l'illusion des grands soirs !

Cà n'est pas, tu as raison, avec du rutabaga, que la vie on enchante ! France, tu n'as jamais aimé qu'on te dicte ta loi, et de surcroit, de ce président là, sans doute étais tu làs. Il fallait que çà change ! Il fallait d''autres voies ! La rigueur, le pain sec,  le chômage chaque jour, ne pouvaient être notre lot pour toujours !

France, nous voilà donc, à nouveau, redevenus François ! François, comme nous l'étions tous autrefois ! Il y avait des moments durs et des peurs partagées, la guerre elle même pouvait nous submerger, mais nous avions alors le sentiment d'être fiers, et l'idée même folle de rompre avec hier !

On nous dit encore que le trésor est vide, parce qu'il fut vidé cette fois là, mais n'est ce pas aujourd'hui, plutot le fait de gens avides ? N'est ce pas aujourd'hui le fait de gens qui trichent  et qui ne partage que les choses à prendre sans jamais rien donner ? Il faudra bien que ces gens entendent raison, comme naguère le fit l'Emigration !

Oui, France, tu abolis naguère les noblesses d'antan, il te reste aujourd'hui, France, à mettre au pas l'aristocratie d'argent ! L'oeuvre est certes gigantesque, et le combat ingrat, mais n'es tu pas la France, ne sommes nous pas François ? Nous avons, tous ensemble, à faire, pour raisonner le monde des affaires. Le temps n'est plus à une reculade, tant on sait que l'argent a une odeur si fade !

Le monde n'est pas qu'argent, et ce dernier salit tout, et tellement !

Il n'y a pas à voir que rentabilité, il nous faut encore apprendre, ensemble, à partager ! Nous savons tous que le monde est fini. Que diront nos enfants, si nous leur avons tout pris ? France n'est il pas  temps d'inventer d'autres temps ? Un temps plus généreux, et un peu moins peureux ? Nous avons une grande oeuvre encore à accomplir, la misère, ici même, à abolir ! Le partage et la prudence à instaurer pour qu'un monde demain puisse encore exister !

Voilà pourquoi  France généreuse, il te faut pardonner à l'autre France, peureuse ! Il y a une oeuvre à faire et nous aurons besoin de monde ! Il faut maintenant marcher, sans du profit  présent ici trop se soucier; l'oeuvre est trop gigantesque pour qu'elle puisse produire à court terme ses effets nourriciers ! Il faut voir l'état délabré dans lequel la petite france nous a laissé La France ! Nous avons ici besoin d'une longue renaissance !

François !  Saisissons à nouveau cette superbe chance !

Qu'un monde nouveau réapprenne le mot : FRANCE !

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