Ah comme j'ai envie de râler un bon coup !
Comme j'ai envie de dire ce qui va déplaire !
On nous dit maintenant qu'on a sauvé les retraites, qu'on a suspendu la réforme et qu'on partira toujours à 62 ans comme avant grâce à l'action concertée du PS du RN (!) et des syndicats ! On a ainsi sauvé notre vieillesse et garanti nos vieux jours grace à l'union des contraires, au rassemblement des frères ennemis ! Quelle réussite !
Une réussite ?
Tu parles ! Un drame oui !
On a sauvé les retraites nous dit-on ! Mais lesquelles ?
Bien sûr qu'on partira de moins en moins souvent à 62 ans dans le futur ! Bien sûr qu'on devra travailler plus tard, bien plus tard , c'est écrit et c'est écrit depuis des décennies maintenant !
Enfin, rendez vous compte : nos jeunes entrent sur le marché du travail alors qu'ils ont déjà en moyenne 22, 25 ans ! Mieux certains trainent jusqu'à des trente ans dans le système universitaire et sans garantie au surplus de n'y jamais retourner par la suite ! Comment voulez vous qu'ils partent à la retraite à 62 ans ?
C'est de la science fiction ! Attendez comptez un peu 42+22 çà fait déjà 64, alors excusez moi mais franchement comment peut on encore croire que la borne des 62ans va tenir ? çà n'a aucun sens !
Cà en a d'autant moins que dors et déjà cette fameuse borne des 62 ans est obsolète pour beaucoup de gens. L'objectif d'un grand nombre d'aspirants retraités, ce n'est plus 62 ans mais 67 comme en Allemagne !
Comment çà 67 ?
Bien sûr, 67 ans, 67 ans parce que comme beaucoup de gens, un grand nombre en fait, je n'ai pas les annuités nécessaires pour partir à la retraite, retraite qui d'ailleurs ne me permettra jamais de vivre correctement !
Alors franchement, il faudrait quand même arrêter avec ce psychodrame de malheur, cette intox permanente qui nous est mise sous les yeux pour cacher le drame social qui se joue au quotidien dans notre pays !
Ah les retraites, ah les retraites...
Mais qu'importe que ce soient les femmes, les précaires, les plus fragiles, qui paient les pots cassés derrière ! Empêchés de rentrer sur le marché du travail du fait de charges sociales délirantes, ponctionnés dés leur première heure de boulot, au point de ne percevoir que des salaires de misère, oui nombre de précaires et de chômeurs permanents paient les pots cassés, et çà personne n'en parle jamais !
Vous me direz qu'ils sont pauvres, tant pis pour eux !
RETRAITE, RETRAITE, RETRAITE !
Très bien mais expliquez moi quand même : comment ce qui vous est insupportable, c'est à dire de continuer à bosser jusqu'à 67 ans, deviendrait tout à fait acceptable pour les plus en difficulté ? Comment justifiez vous, à vos yeux, que des gens pauvres au travail ou dans la vie quotidienne, sombrent dans la misère à la retraite, alors même que vous prétendez vivre dans la tranquilité ? Comment expliquez vous (ce que j'ai découvert il y a peu ) que des retraités dans le besoin ne soient secourus qu'en contre partie d'une garantie sur leurs biens (quand ils en possèdent ) alors même que le système retraite n'existe que du fait d'un principe de solidarité ?
Tiens, en voilà des questions qui dérangent, et que personne n'aborde !
On veut défendre les retraites mais on se garde bien d'assurer un minimum digne aux plus fragiles, et on ne se préoccupe pas du fait que plus on descend dans l'échelle sociale plus la "ponction retraite" représente un coût croissant ! On ne s'interroge même pas, pour savoir pourquoi on ne dit plus bonjour à nos caissières !
Il. n'y en a plus.
Retraite, retraite, retraite...
En fait, j'ai un peu envie de paraphraser quelqu'un de célèbre en réponse à nos suppliques : on pourra brailler, retraite, retraite, retraite, et même se rouler par terre, rouge de colère, çà ne veut plus rien dire çà ne signifie rien !
De quoi aurons nous l'air demain si, faute d'une réforme très large du financement de la protection sociale, nous n'avons plus de cotisants pour remplir les caisses ? Comment nos mômes pourront ils gagner leur vie si à moins de mille kilomètres de nos frontières on se rue sur un travail à 450€/ mois ?
Et d'ailleurs, comment expliquons nous cette "obsession retraite", alors même que dans ce groupe social, la proportion de pauvres y est moins élevée que dans les catégories en âge de travailler, et que les retraités eux mêmes ne montrent aucune solidarité envers leurs homologues les plus fragiles ?
Allez, j'dis çà, j'dis rien, mais ce serait bien quand même que quelqu'un l'dise !