thierry caron

Abonné·e de Mediapart

413 Billets

1 Éditions

Billet de blog 9 février 2025

thierry caron

Abonné·e de Mediapart

Le beau ennemi du bien

Que çà me préoccupe, vous le comprendrez aisément. C'est irrespectueux, sans doute. Mais je vais poser la question autrement, les enfants doivent ils avoir un droit de regard sur le remariage de leurs parents dans la mesure où le beau peut devenir alors l'ennemi du bien ?

thierry caron

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J'ai cru entendre que notre "ami" Nicolas S était à l'origine d'une partie de ces règles st...visant à protéger le conjoint survivant. Si c'est bien le cas voilà que ces lois prennent encore plus un aspect immonde à mes yeux, mais laissons l'homme politique à ses  préoccupations du moment Intéressons nous plutôt à nous : héritiers spoliés, et insultés !

C'est vrai quoi : il aura suffi à des parents en "mal d'amour" d'oublier leurs enfants pour les déshériter et les jeter dans l'embarras le cas échéant ? Il aura suffi à des parents en. mal de rupture, d'aller papillonner à droite à gauche, pour créer un peu plus de tensions et de haine irréfléchie, irréconciliable ? 

La mort devrait être un moment où on lâche prise, un moment où l'on transmet à ceux qui vous suivent , l'instant où comme j'ai cru le lire dans un commentaire  on laisse au monde un ultime message d'amour, surtout quand on a bien vécu ! Pourquoi donc faut il que le mort puisse s'autoriser à perpétuer, accentuer, exacerber les haines au point que celles ci aient l'occasion de s'étaler au grand jour sur la place publique ? Pourquoi faut il que le Beau reste à jamais l'ennemi du bien et que le mort se sente encore le droit d'exprimer son désamour vis à vis de ceux qu'il a pourtant mis au monde ? 

Alors c'est trop facile ! La haine, la rancoeur vis à vis d'un passé qui ne passe pas, suffirait à un mort pour pourrir à jamais la vie de ceux qui doivent naturellement lui survivre ? La Toute Puissance d'un père l'autoriserait à se marier, remarier, avec des gens qui pourraient être ses enfants pour qu'à jamais ses enfants justement ne puissent exercer leur prérogatives légitimes ? Et il suffirait au "beaux" de multiplier les enfants pour accroitre sans cesse leur emprise  sur ce qui reste, sur ceux qui restent, pour que tout finalement parte à veau l'eau ?

J'en appelle à Tout ce qui compte de pouvoir pour changer ces règles félonnes qui laissent les enfants dans le désarroi le plus total ! J'en. appelle à ce que le pouvoir a de plus intéressé à la chose publique pour rendre aux enfants LEUR DROIT, leur droit d'être, malgré le souhait parfois affirmé de certains de maintenir une autorité qui n'a plus court !

Faudra t-il un jour que les enfants soient autorisés à s'exprimer sur le droit de leurs parents à refaire leur vie, sans contrôle ni contrepartie ? 

Pas d'obligation alimentaire vis à vis des beaux enfants, mais l'omnipotence sur l'ensemble des biens qui devraient leur revenir de plein droit  ?

Pas d'obligation de contact, de consultation sur la vie de ces biens, d'entretien même de ces biens qui peuvent "mourir d'abandon" parce qu’au fond « c’est aux enfants d’en assurer l’entretien « , mais le droit d'en user et presque d'en abuser à sa guise ad vitam aeternam ? 

Comment mieux organiser en toute puissance la ruine des héritiers ainsi spoliés ? 

Comment mieux transformer celui qui doit transmettre en dieu tout puissant capable de renier ceux qui en sont pourtant les fruits ? 

Et d'ailleurs puisqu'on en parle comment mieux renforcer de manière scandaleuse l'inégalité flagrante entre les héritiers, égalité pourtant posée comme fondement de règles d'héritage, en opposition à la bonne vieille loi de primogéniture ? Est il républicain de faire du Beau le dieu indépassable du bien au point d'en préparer la ruine ?

Il est temps, à mon sens, au moins pour les générations futures, de changer ces lois qui autorisent les parents félons à ignorer ceux qui les suivent et qui devraient être en retour appelés à perpétuer leur mémoire dans le respect et l'apaisement des passions passées ! Si les parents doivent un jour passer leur tour, il est temps qu'ils soient amenés à lâcher prise y compris par l'autorité publique au seul profit de ceux qui doivent les suivre  naturellement : leurs enfants, tous leurs enfants !

Non, je ne dis pas çà, contrairement à ce que certains diront, pour les millions en jeu. En ce qui me concerne lorsque ces sommes faramineuses auront été divisées en huit, elles seront tout à fait moyennes peut être même insignifiantes

Non je dis çà, encore une fois, pour interdire à des parents d'exprimer la haine qu'ils peuvent ressentir envers leurs enfants au delà même de la mort. Je dis cela pour obtenir que le beau ne soit pas l'ennemi du bien, bien qui pourrit, bien qui vit, lui, à l'abandon, et qui meurt finalement de n'être à personne, parce que le beau ne possède pas, il jouit. Je dis cela pour que des enfants parfois délaissés retrouvent le droit de rencontrer qui ils sont et d'où ils viennent, pour interdire aux parents et beau parents survivants de faire table rase du futur !

Oui, je suis le fils de, le fils ainé même, pourquoi n'aurais je jamais le droit de l'exprimer ? De le faire valoir ? De posséder la moindre photo, le moindre objet qui me rattache à mon passé, moi qui dans une chronique précédente affirmait qu'il était plus fondamentale pour l'être humain d'appartenir à, que de posséder... 

Juste parce que le beau est l'ennemi du bien ?  

Au fond il est peut être injuste que certains puissent hériter, mais dans la mesure où cet héritage est inscrit dans nos gènes, à un tel point qu'on en reçoit parfois le reproche, qu'est ce qui autorise les parents à briser cette chaine selon leur bon plaisir ? Leur rancoeur passée ? 

L'amour ? 

Mais alors que fait on de l'amour que l'on doit à ses propres enfants, et partant, pourquoi pas : à ses petits enfants ? 
Que fait on de sa propre postérité définitivement détruite par des caprices ?

Rien parce que le beau doit rester l'ennemi du Bien ? Est ce que l’amour retrouvé doit rimer avec le reniement  ?

Rien, au point qu'on puisse condamner une partie de ses enfants à ne jamais vraiment connaitre ce qu'ils sont ? Rien en les privant délibérément d'une grande partie, même symbolique de leur passé ? Rien au point qu'on puisse se venger de ne pas avoir vécu plus longtemps sur ceux qui ne demandent qu'à vivre précisément ? Rien au point qu'on puisse condamner une partie de ceux qui suivent à l'indigence la plus totale, parce que l'Amour, ce sacro saint Amour devrait être éternel et PROTEGE ?

Mais de quel Amour parle t-on ? 

Peut on ne parler que d'amour ? 

Et cet amour n'est il pas profondément égoïste en fait ?

Dura Sed Lex disaient, parait il, les romains...C'est vrai que le fils de César s'appelait Auguste...

Mais justement, même César consacrait la valeur sacrée de la lignée fut elle fictive. Au nom de quoi la République peut elle interdire à des enfants, à des petits enfants, ce droit fondamentale ? Ce droit d'être à travers leurs parents. Parfois même de les rencontrer Enfin !  Au moment même où l'on parle de restaurer l'autorité, que valent la parole et l'enseignement même des pères, s'ils ne sont pas également transmis à ceux qui les suivent  au travers de l'héritage?    
Si comme on le laisse entendre si souvent «  on ne peut déshériter ses enfants » il est grand temps d’en réinscrire le principe fondamental dans la loi, et d’en tirer les conséquences au regard des évolutions actuelles de la société ! Peut être faut il protéger le beau mais si celui ci doit devenir roi de fait, il doit en assumer toutes les conséquences en particulier en terme de soutien familial ! 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.