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Billet de blog 10 mars 2017

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l'étrange silence

C'est étrange quand même, il y a à peine une semaine, on nous parlait matin midi et soir de l'affaire ! On découvrait alors avec stupeur ce que l'on devait bien savoir sans vraiment chercher la vérité sur le sujet et chaque jour allait avec sa nouvelle révélation ! Aujourd'hui pourtant, plus rien ou presque, que se passe t-il ?Notre état de sidération, nous interdit il tout droit à l'expression?

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Vous avez vu et entendu ?

Aujourd'hui plus rien, plus un mot plus une phrase ou presque, sur le sujet ! Comme si Pénéloppe était repartie à ses travaux d'éguilles et "François Ulysse" s'était éloigné, à la conquète d'un monde d'illusions !

Oui, François nous promet à nouveau des lendemain qui chantent, des "entreprises libérées" de l'étreinte des finances publiques et un Etat plus sobre. Oui, il est reparti pour compter le nombre de fontionnaires à abattre et pour battre la campagne, et nous, de rester comme deux ronds de flan comme si presque rien ne s'était passé !

Nous avons vécu une période allucinante, celle dans laquelle le principal candidat à la magistrature suprème s'est vu accusé des pires choses, et soudain : silence, silence assourdissant...

Une sorte de paix des "pas braves" semble s'être imposée d'elle même comme si tout à coup les principaux acteurs de la vie politique avaient pris peur du vide qu'ils étaient en train de créer ! La vacuité des discours, l'absence de renouvellement de cette classe politique, le sentiment d'impuissance des citoyens, la frustration des chomeurs sont brutalement revenus au centre des préoccupations !

Malheureusement cette sorte de parenthèse que nous a offert Cahuzac, euh pardon : Fillon, n'a pas constitué la véritable pause nécessaire au renouvellement du discours politique !

On aurait pu attendre qu'à l'issue de ce désastre,une discussion de fond s'engage. On aurait vu alors les vrais sujets revenir sur le devant de la scène, et peut être que des innovations auraient émergé ! Oui, on aurait pu enfin parler de la place du travail et surtout du non travail dans notre société (on aurait ainsi déculpabilisé les chomeurs), et nous arrêter sur la nécessité de donner "à chacun selon ses besoins" (au fond, même madame Fillon aurait pu trouver le programme à son gout, non ?) ! On aurait pu discuter des problèmes de logements, et s'intéresser aussi aux nouveaux revenus que génèrent la nouvelle économie pour redéfinir les modalités de calcul de nos cotisations sociales !

On aurait pu dire ainsi, non pas à tout le monde comme semble le préconniser un bon nombre de candidats, mais à ceux qui en ont vraiment besoin : qu'on ne les laisserait pas tomber ! Mieux : qu'on s'engagerait à leur coté pour faire en sorte que même sans travail, ils puissent avoir un rôle, une place, une dignité dans notre société ! Contre l'idée d'un revenu universel, la France aurait pu inaugurer à sa manière un social libéralisme dans lequel aurait émergé l'idée de donner à chacun selon ses besoins (parce que nous en avons les moyens ), sans pour autant rompre avec les principes de la libre entreprise et de la propriété privée !

Malheureusement l'aveuglement de nos concitoyens et la politique spectacle qu'on leur propose les empêchent de regarder au delà ! Pire le vieu moralisme ouvièriste et bourgeois paralise une bonne partie de la classe politique qui n'ose pas dire ce que nos ingénieurs et techniciens nous préparent depuis maintenant au moins trois décennies :  un monde sans emploi !

Alors que reste t-il des enjeux politiques à venir, dés lors que l'on occulte la portée de la révolution industrielle et commerciale que nous sommes en train de vivre ?

Comme sidérés par la crise des années 1970, nos hommes politiques (dont certains n'ont pas connu ces années) nous proposent de vieilles solutions (comme la baisse des charges, qu'ils ne financent pas d'ailleurs) sans comprendre que notre monde a changé et que les deux tiers des flux économiques aujourd'hui sont des flux financiers, indépendants donc du travail humain ou presque !

La finance n'aura que faire de nos débats, si nous ne la mettons pas au pas.

Pourtant, contrairement à ce qu'elle voudrait laisser croire, elle a besoin des Etats pour survivre, et la faillite de ces derniers annoncerait innévitablement l'éfondrement de cette éfrontée (vous ne me croyez pas? Lisez Attali, ou rappelez vous des fameux Rois Maudits !). Elle n'a pas osé réellement laissé la Grêce faire faillite, comment imaginer qu'elle abandonne la France sans dommages collatéraux ?

Voilà ce qu'il faut dire : nous sommes depuis une trentaine d'années maintenant dans une période de révolution culturelle, sociale, et économique. Nous vivons, oui : une nouvelle ère industrielle, probablement celle que nous annonçaient des socialistes comme Paul Lafargue, et mieux encore depuis le XIV° siècle nous avons vu surgir des économistes comme J M Keynes auquel nous devons une des périodes de prospérité les plus longues de toute notre histoire ! 

Alors, notre modèle est il indépassable ?

Notre déficit chronique est il vraiment un désastre (dans la mesure ou il finit essentiellement dans la poche de nos concitoyens ) ?

Et puis, et puis, j'ai envie de dire : qu'aurions nous fait, nous Européens, sans les milliards de dollars que les Etats Unis ont déversé après guerre sur l'Europe de l'Ouest, démontrant ainsi que pour redémarrer il fallait parfois consentir à sacrifier des sommes folles ?

Le non travail des uns, déjà abondé par une période de long enrichissement, peut il être mieux considéré, mieux traité que le non travail des autres ? Autrement dit, les anciens peuvent ils capter plus que les jeunes, alors même que ces derniers ont tout à fonder, tout à démontrer, tout à prouver et à reconstruire ? 

Non le revenu universel n'est pas une bonne idée, c'est au contraire une manière de ne pas choisir, de ne pas aider. L'égalité forcée, l'identicité, n'est pas l'égalité et les jeunes ont infiniment plus de besoins et d'aspirations à satisfaire que les anciens ! C'est normal et légitme, et le rafus qu'ils provoquent à chaque réformes de l'enseignement, à chaque réformes du milieu du travail est d'abord et avant tout l'expression la plus évidente de leur angoisse ! 

Il nous revient, à nous, de leur répondre en cessant de nous abriter derrière des non évênements, ou un conservatisme de mauvais aloi : dont le revenu universel est le dernier colmatage ! Non, nous ne reverrons pas revenir le bel été du plein emploi ! Non nous n'aurons pas demain de nouvelle organisation tournée essentiellement vers le travail ! Notre société est en plein bouleversement et s'il en était besoin il suffirait de se tourner vers les évolutions en cours dans le monde la musique, de la littérature ou même du spectacle pour s'en convaincre !  Bref : il est temps que çà change, et pour celà : sans doute est il temps aussi que nous prenions ou reprenions la parole, le pouvoir !

Pourquoi, en effet, conserver àd vitam eaternam, la même organisation politique, alors même que les deux derniers quinquénats en ont dessiné les limites et les insuffisances ? 

Une révolution s'opère sous nos yeux, ne la laissons pas nous échapper !

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