Faut que je vous dise, j'ai plus de 60 ans et je vis dans un petit studio au 8° étage d'un immeuble déjà ancien. Je mesure ma chance tous les jours au regard de la situation du logement à Paris et du nombre de sans abris qui y vivent ou, devrais je dire y survivent. Cependant je viens d'apprendre une nouvelle qui, au regard de la situation actuelle, me désarçonne.
En effet, dans un article du journal Capital, on peut lire que les bailleurs sociaux se disent opposés à l'installation de climatisation dans les logements. L'agence Nationale du Contrôle du Logement Social affirme en effet que des considérations écologiques les ont conduits a récuser ce type d'installation qui participe en fait à réchauffer l'extérieur. et risque à terme d'entrainer une augmentation significative des loyers.
L'idée est généreuse et sans doute que mes arrière petits enfants se féliciteront de cette décision courageuse. Renoncer au bien être personnel dans une optique de protection de l'intérêt général a, au regard de notre époque, quelque chose d'héroïque.
Reste quand même quelques menues difficultés qu'il faut bien évoquer.
En principe, un logement est fait pour protéger ceux qui y habitent des aléas du temps.
Alors disons le : Ces bouilloires thermiques remplissent elles encore leurs fonctions ?
Ceux qui y habitent et qui sont déjà victimes de ces températures sont ils efficacement protégés du froid certes, mais aussi et surtout aujourd'hui de la chaleur ?
La sécurité même des occupants est elle assurée ?
Sans doute. Enfin si l'on oublie l'essentiel : le nécessaire bien être minimum !
Mais me direz vous : "la couverture des toits en pure zinc n'est elle pas un gage de la protection des habitants, surtout quand le soleil frappe en plein midi ?
Vous avez demandé un habitant "à point" ?
On vous met des frites avec ?"
A combien de morts risque t-on d'assister impuissants si nous nous contentons de repeindre les toits en blancs ou d'ocutler les fenêtres ? Y aura t-il sur internet des tutoriels dédiés à l'utilisation de l'éventail ?
En attendant de breveter comme j'en ai l'intention un "ascenseur d'air froid" qui fera le bonheur, j'en suis sûr, d'une grande partie de l'humanité est ce qu'on peut se contenter sur plusieurs années de poser un cautère sur une jambe de bois et de fournir une bouteille d'eau à mamie en lui conseillant de boire toutes les deux heures ?
Je ne sais pas, par contre ce que je sais c'est que nous avons sacrifié quelques points de PIB pour sauver nos concitoyens du Covid. La dépense ne faisait pas débat à l'époque.
Alors pourquoi ne pas avoir le même courage par rapport à ces questions de dérèglements climatiques ? Papy qui a survécu (bien difficilement, il est vrai), à la vague Covid décèdera t-il brutalement d'un coup de chaud et, et... surtout sera t-il le seul ? Peut être que la seule mort des anciens apparaitra encore comme un risque acceptable, mais comment pourrons nous justifier le mal être de milliers de familles, souvent déjà frappées par ailleurs par la précarité ?
Le poète affirmait, je cite, que : la misère serait moins pénible au soleil.
Peut être avait il raison, mais çà n'était qu'un poète et d'ailleurs je crois qu'il n'est plus de ce monde...Depuis les choses ont changé et décidément même les alexandrins apportent bien peu d'air frais pour endormir des enfants au bord de la crise de nerfs...