Voilà çà c’est passé comme çà : un jour où je prenais le train, j’étais monté à l’étage supérieur, parce que depuis que ce deuxième étage existe, allez savoir pourquoi, j’préfère être « en haut ». C’est bête, mais c’est comme çà, même de nuit quand on y voit rien, j’ai un peu l’impression de « voir le paysage » !
J’étais donc « en haut », tranquillement plongé dans mes « non pensées » pas très loin de chez Orfée en fait, bercé par le ronron du train, quand une « énorme explosion » me tira de ma torpeur !
Le temps que j’ouvre les yeux, j’entendis soudain un crétin s’écrier : « y a une bombe dans le train !».
Allez savoir pourquoi, dans les quelques secondes qui suivaient, j’étais déjà entassé avec les autres, près à tomber, dans l’escalier qui devait me mener à la sortie !
Je dis qui devait parce que le train roulait déjà à vive allure et que les portes étaient naturellement verrouillées !
Il fallu bien deux bonnes minutes pour immobiliser ce foutu train, un temps infini dans ces circonstances là, d’autant qu’une fois immobilisé, il était encore impossible de descendre du wagon !
Lorsque l’affaire se dénoua, nous étions enfin descendus sur la voie ( sauvés ?) et nous commencions à nous compter, comme des survivants peut être…Heureux d’être là, malgré « la catastrophe » !
Il n’y eut ce jour là qu’un blessé léger, et ce malgré le drame réel qu’aurait pu entrainer la panique provoquée par le cri de ce crétin absolu : « y a une bombe dans le train » ! Mais ou donc était le terroriste ai-je encore envie de lui demander aujourd’hui ?
Voilà, l’histoire ne pourrait passer que pour une anecdote sans intérêts, s’il n’y avait pas certaines analogies avec la situation que nous vivons actuellement : Nous sommes tous dans ce train qui roule à vive allure. Depuis la gare de départ, à l’échelle biologique, nous avons à peu près parcouru, la même distance que ce train de banlieue, et nous avons paradoxalement largement changé de paysage, de condition de vie. Ce que nous appelons le progrès nous garantit même aujourd’hui que, pour la plupart nous resterons dans ce train, bien plus longtemps qu’auparavant !
Et pourtant, quelques morts (sans aucun doute, dramatiques quand on les prend individuellement) sonnent aujourd’hui parfois comme ce « y a une bombe dans le train », d’autant que ce cri semble relayé à des millions d’exemplaires qui se croient plus malins les uns que les autres !
Alors, faisons comme ces passagers !
Précipitons nous vers ces « portes de sorties » !
De quoi aurons nous l’air quand nous nous apercevrons que nous ne pouvons pas descendre parce que le train continue à rouler et que de toute manière il n’y a nulle part où aller ? Pas de porte de sortie !
Les tenants du « No future » et du complot « Sinojecépakoi » ont raison sur un point : notre monde est fini (au sens ou il aura une fin). Seulement voilà, eux pas plus que moi, ne sommes en mesure de déterminer à quelle gare se situe le terminus ! Ceux qui comptent les morts cachés ou supposés ont raison ! Ils disent "LA VERITE" ! Contre la DESINFORMATION !
Et alors ?
Alors, en matière d'épidémie généralisée, même "s’il y a une bombe dans le train", tant que celui ci continue à rouler…çà vaut peut être mieux que de l’arrêter à tout prix !
Non ?
De toute manière : on irait où ?