Ce n’est sans doute pas à moi que l’on rappellera les millions de jeunes gens tombés au combats durant les années 1914/18 ou 1939 ! Je signalerai d’ailleurs qu’en rythme journalier la Seconde Guerre mondiale a tué autant de jeunes français, que la Première, fait que l’histoire passe trop souvent sous silence !
Alors pourquoi dans ces conditions devrais je m’interroger sur ces guerres et le rôle qu’elles occupent dans l’inconscient collectif !
Et bien peut être parce qu’elles posent ou reposent la question de la place de la jeunesse dans nos sociétés !
En effet, depuis les Grecques au moins, la guerre était un « excellent moyen de canaliser, d’encadrer, de contrôler la jeunesse, et parfois même « d’héroïser » nos enfants. Que ce soit au sein des Phalanges ou de groupes à la réputation sulfureuse : les jeunes trouvaient une occasion de se placer, de se couvrir de gloire, et parfois même d’argent. La période héroïque de notre beau pays, celle de l’épopée Napoléonienne était peuplée de généraux d’une trentaine d’années seulement ! Bonaparte lui même a été par de nombreux côtés, un des symboles de cette prise de pouvoir par des jeunes, fondateurs d’un nouveau monde !
Ainsi, malgré les massacres, malgré les désastres et les exactions inimaginables de la Grande Armée, celle ci reste entourée d’une aura qui dépasse, et de loin, l’espace National ! Malgré les drames, gros des menaces futures, peu de villes, et de villages de France passent sous silence les noms de Bonaparte ou pire de Napoléon ! Mieux, ce sont ses soldats et leurs enfants qui ont fait la fortune de son successeur !
La guerre comme une manière de grandeur et de puissance ?
Comment la France pourrait renier cette idée et surtout comment peut elle faire maintenant pour trouver un cadre à sa jeunesse, alors même que celle ci se trouvait être jusqu’alors, à la base de cette puissance justement ?
En fait la question est sans doute de première importance : Naguère, il y avait la guerre ! Mais aujourd’hui que reste t-il, alors même que les usines, que les emplois disparaissent et que 30% de nos jeunes sont desoeuvrés ?
Retirer à nos jeunes ( mis à part à ces quelques 22 joueurs de baballe) toute occasion de faire valoir leur valeur, et de se couvrir de gloire, n’est il pas le pire crime que l’on peut commettre à leur encontre ?
Non, non, on ne me reprochera ni mon nationalisme, ni mon militarisme, exacerbé, je ne mange pas de ce pain là et je suis un des premiers à dire : « merde à la guerre ! »
Reste qu’une nouvelle fois je me repose, encore et encore, la question de savoir si l’exclusion sociale des jeunes n’est pas une nouvelle manière de les sacrifier ?
Certes, ils ne meurent plus au combat.
Certes, ils ne s’épuisent plus, attachés à l’araire
Autrement dit : les lettres bordées de noir et couvertes de l’emblème français ne parviennent plus aux familles, provoquant à espaces réguliers des chagrins infinis.
Cependant, ce monde de paix que l’on dit « fabriqué pour eux » leur laisse si peu d’espace de vie et d’expression qu’on est en droit de se demander si çà n’est pas encore le meilleur moyen : de livrer aux jeunes un combat sans merci ! Ils ne sont, certes, pas morts, mais leur beauté et leur dynamisme que l’on célèbre à toute occasion, sont comme interdits d’expression, de passion ! Bref nos sociétés leur livrent maintenant un combat dans lequel ils sont comme interdits de se défendre, d'exister !
Comment assassiner plus surement toute aspiration légitime ?