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Billet de blog 13 mai 2022

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Pas assez de candidats au concours ? Mais pourquoi donc ?

J'ai longtemps cru que les choses étaient apaisées et qu'on ne parlait plus de M, mais devant le démentis qu'on m'a asséné suffit à expliquer à mes yeux les désintérêt des jeunes pour la fonction de "punch in ball" !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

C’est étrange mais trente ans plus tard je peux encore mettre un nom sur ma citation, mais…Ce serait nécessairement diffamer, alors..

« -De toute manière j’en ai marre de ce collège de M vous êtes tous des…

- Mais moi aussi je t-emm »

Bien sûr que je n’aurais pas du répondre comme çà à cette jeune gamine de 15 ans, elle avait toutes les raisons d’être furieuse, victime qu’elle était déjà de l’arbitraire proffessoral . On l’avait je té dehors, et voilà que maintenant je lui manquais de respect, non mais je vous jure !

Et d’ailleurs n’en doutez pas elle se vengerait de l’outrage qu’elle venait de subir : « tu verras à la fin de l’année » me dit elle encore sous le choc de mon indécence et de ma grossièreté…

A l’époque je travaillais 32 heures au collège et je me devais dans le même temps d’assister à mes cours en tant qu’étudiant, et c’est vrai que comble de malchance le niveau d’exigence aux concours ne cessait de s’accroitre, alors peut être qu’on aurait pu en d’autres temps trouver des excuses à mon attitude insupportable.

Là cependant : Contrat était pris et contrat fut respecté. Il n’était pas question à l’époque qu’un adulte se permette la moindre remarque déplacée à l’égard d’une gamine qui avait quasiment insulté toute l’institution :

-« t-as insulté ma sœur » me dit-il devant tous le collège assemblé dans la cours de récréation avant d’asséner son coup bien placé »

Je n’étais là que la xième victime de ces règlements de compte de ces explications « franches et constructives » que ces élèves accordaient à leurs enseignants récalcitrants. C’est vrai que nés victimes ces enfants avaient de toute manière tous les droits. On oublierait les coups portés, les rackets et même’ les incendies volontaires (pardon monsieur Pailleron) parce qu’il ne fallait pas faire de vague !

-Encore ?- me dit un jour le conseiller d’éducation quand je lui disais qu’il y avait le feu dans l’escalier

Bah oui, encore, il fallait bien que jeunesse se passe, même si les plus fragiles servait de terrain de jeu, de champs d’expérience abjecte à la racaille

Oh certes on en coinçait certains, on les voyait alors partir entre deux policiers, menottes aux poings, mais 48 heures plus tard ils revenaient comme si de rien n’était, mieux comme si leur rite d’initiation (la garde à vue) avait fait d’eux des héros, les membres d’une caste entièrement dédiés à la colère !

« t-es qu’un bouffon, tu vas voir comment on traite les balances chez nous » disait-il alors à celui qui avait osé se plaindre !

Combien étaient-ils élèves, ou même enseignants, à venir travailler la peur au ventre ?

Que fallait-il dire à ce gamin qui avait « perdu » l’argent qui devait lui servir à payer la cantine l

Je ne sais pas, mais preuve que quelque chose dysfonctionnait déjà dans l’institution, un jour dix ans après les faits j’entendis qu’on m’appelait : « Thierry – Thierry » disait la voix sans que je puisse l ‘identifier.

Puis un jeune homme s’est avancé vers moi en disant

« Tu t’appelles bien Thierry n’est ce pas ?

  • Oui et alors ? –
  • J’étais à MLJ en 1990 à AC, c’est là que je t’ai connu…On a déconné à l’époque, hein ?

Trente ans plus tard, rien ne semble avoir changé.

Dommage un des plus beaux métiers du monde, faute de fermeté et d’exigences, a perdu tous ses attraits 

C’est étrange mais trente ans plus tard je peux encore mettre un nom sur ma citation, mais…

« -De toute manière j’en ai marre de ce collège de M vous êtes tous des…

- Mais moi aussi je t-emm »

Bien sûr que je n’aurais pas du répondre comme çà à cette jeune gamine de 15 ans, elle avait toutes les raisons d’être furieuse, victime qu’elle était déjà de l’arbitraire proffessoral . On l’avait je té dehors, et voilà que maintenant je lui manquais de respect, non mais je vous jure !

Et d’ailleurs n’en doutez pas elle se vengerait de l’outrage qu’elle venait de subir : « tu verras à la fin de l’année » me dit elle encore sous le choc de mon indécence et de ma grossièreté…

A l’époque je travaillais 32 heures au collège et je me devais dans le même temps d’assister à mes cours en tant qu’étudiant, et c’est vrai que comble de malchance le niveau d’exigence aux concours ne cessait de s’accroitre, alors peut être qu’on aurait pu en d’autres temps trouver des excuses à mon attitude insupportable.

Là cependant : Contrat était pris et contrat fut respecté. Il n’était pas question à l’époque qu’un adulte se permette la moindre remarque déplacée à l’égard d’une gamine qui avait quasiment insulté toute l’institution :

-« t-as insulté ma sœur » me dit-il devant tous le collège assemblé dans la cours de récréation avant d’asséner son coup bien placé »

Je n’étais là que la xième victime de ces règlements de compte de ces explications « franches et constructives » que ces élèves accordaient à leurs enseignants récalcitrants. C’est vrai que nés victimes ces enfants avaient de toute manière tous les droits. On oublierait les coups portés, les rackets et même’ les incendies volontaires (pardon monsieur Pailleron) parce qu’il ne fallait pas faire de vague !

-Encore ?- me dit un jour le conseiller d’éducation quand je lui disais qu’il y avait le feu dans l’escalier

Bah oui, encore, il fallait bien que jeunesse se passe, même si les plus fragiles servait de terrain de jeu, de champs d’expérience abjecte à la racaille

Oh certes on en coinçait certains, on les voyait alors partir entre deux policiers, menottes aux poings, mais 48 heures plus tard ils revenaient comme si de rien n’était, mieux comme si leur rite d’initiation (la garde à vue) avait fait d’eux des héros, les membres d’une caste entièrement dédiés à la colère !

« t-es qu’un bouffon, tu vas voir comment on traite les balances chez nous » disait-il alors à celui qui avait osé se plaindre !

Combien étaient-ils élèves, ou même enseignants, à venir travailler la peur au ventre ?

Que fallait-il dire à ce gamin qui avait « perdu » l’argent qui devait lui servir à payer la cantine l

Je ne sais pas, mais preuve que quelque chose dysfonctionnait déjà dans l’institution, un jour dix ans après les faits j’entendis qu’on m’appelait : « Thierry – Thierry » disait la voix sans que je puisse l ‘identifier.

Puis un jeune homme s’est avancé vers moi en disant

« Tu t’appelles bien Thierry n’est ce pas ?

  • Oui et alors ? –
  • J’étais à MLJ en 1990 à AC, c’est là que je t’ai connu…On a déconné à l’époque, hein ?

Trente ans plus tard, rien ne semble avoir changé.

Dommage un des plus beaux métiers du monde, faute de fermeté et d’exigences, a perdu tous ses attraits 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.