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Billet de blog 15 avril 2020

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Une révolution en fait

Vous avez vu ? Vu et entendu devrais je dire ? Il parait (du moins c'est ce que l'on m'a dit) que du ciel on voit la terre !

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Bah oui la nouvelle parait incroyable et on s'étonne encore qu'elle ne fasse pas la une de nos quotidiens : du ciel, on voit la terre. Oui, oui, on la voit, on ne l'aperçoit pas, on ne la devine pas...on  la voit, et on la voit nettement avec ses belles nuances de bleu et devant ce spectacle incroyable on a presque envie de pleurer tellement on est touché par la poésie du spectacle.

Je sais, vous allez me dire en retour que vous, nous, les terriens çà ne nous touche pas vraiment de voir la terre...du ciel ! Cà nous laisse même assez indifférent qu'on puisse apercevoir la tour Eiffel à dix milles mètres d'altitude. Gigi elle dit même que : "c'est un spectacle juste bon pour les rupins qu'on suffisamment de fraiche pour se faire la malle en zinc d'l'émotion à cent biffetons la seconde ! Moi tan con m'ora pas mis la 7G dans mon appart pour que j'puisse téma la dernière saise des feux d'l'amour, j'verêt mon bob comme  une décharge" . 

Bon les commentaires de Gigi...

N'empêche, çà ne m'est pas indifférent qu'on puisse "visiter" la tour Eiffel à dix kilomètres d'altitude, qu'on puisse en voir nettement les angles admirer son incroyable prétention à tutoyer les étoiles. Non, çà pourrait même, devrait être l'Annonce de quelque chose, d'un autre monde en fait. Nous qui pleurons sur le Corona nous pourrions tout autant nous réjouir ainsi du surgissement de la tour Eiffel dans le concert interstellaire !

Non non, pas pour pouvoir vendre des billets de visites à nos amis martiens qui pourraient être intéressés, mais bien pour valider un programme politique, social, économique novateur pour les prochaines années. En effet ce qu'aucun homme politique de haut rang n'était parvenu à imposer, une petite m... de quelques microns, uniquement vivante lorsqu'elle s'installe dans un corps hôte", a réussi à nous l'imposer sans condition. On a ainsi assisté de manière spectaculaire à la reddition de l'homme moderne, sommé d'éteindre son moteur, invité à faire du surplace, assigné à résidence de manière radicale, sans  que pour cela l'Etat ou quelconque autorité n'ait à menacer de mesures coercitives qu'il n'aurait jamais mis en place !

Résultat, et même si c'est à dose homéopathique : on respire ! Mieux on envisage même de pouvoir traverser les rues et, et de s'y promener en vélo sans danger !

Bref, à mon professeur d'histoire qui me disait qu'il fallait nécessairement une guerre pour provoquer une révolution, je serai tenté de lui dire qu'un bon petit virus peut faire l'affaire et comme on le voit aujourd'hui : "faire trembler les plus grands, et menacer des pires fièvres les plus ...

Sacré leçon d'humilité quand même.

L'Homme renvoyé à sa condition animale, saisi de frayeur à l'idée qu'il a affaire à un ennemi qu'il ne peut pas saisir, et contraint, contraint de redécouvrir non seulement la solidarité entre nation, mais aussi, et c'est encore plus dur : la solidarité interpersonnelle. Plus personne n'est à l'abri, en fait, et les déplacements massifs auxquels on a assisté en début d'épidémie n'ont sans doute servi qu'à la propager un peu plus ! Voilà ainsi l'homme contraint à prendre soin de l'homme, parce que de la santé de l'autre dépend la sienne et celle de ses proches !

Nous qui croyions être des dieux et qui pensions que nous pourrions un jour nous priver de financer une sécurité sociale collective, nous qui pensions que nous pourrions nous dissocier des malheurs de l'autre, et réussir sans, voir contre lui .Voilà que les meilleurs tenants d'un monde privatisé redécouvre les vertus d'un collectif qui leur sauve la mise dans des services hospitaliers, et voilà que ces mêmes "réussissants" comptent maintenant sur l'école pour réapprendre à leur petit les gestes basique de la prophylaxie :"vive la maternelle où l'on apprend à nos enfants les bases des règles d'hygiène et du vivre ensemble !" -chantent ils- Vive l'école et ses professeurs à la patience d'ange !

Voilà donc l'homme saisi (mais pour combien de temps ?)  par une crise d'humanité (embrassant bientôt celui qui nettoie ses rues et lui décernant une légion d'honneur à titre collectif ? ). Vous vous rendez compte : même Emmanuel Macron se voit contraint de proroger et d'étendre les mesures de protection des plus fragiles ? Qui aurait pu penser cela il y a seulement quelque mois alors même qu'il affirmait qu'il suffisait...Voilà donc que la France, pardon j'allais dire une bonne part du monde développé se voit frappé par cette même crise et qu'on imagine bientôt E Macron se penchant sur le lit des malades  et la condition même hospitalière, pour, à l'instar de Saint Louis, les soutenir dans leur souffrance  et leur misère matérielle! Dans cette révolution il ne manque plus qu'une intervention du continent Africain volant au secours des pays riches pour leur apprendre, par l'expérience qu'il a acquis,  à lutter contre les pandémies, et le monde aurait même changé le sens de rotation de la terre, le sud nous ré-indiquant bientôt le nord, et nous réapprenant paradoxalement le "sens social".

Oui, le Corona Virus est un drame, une catastrophe (surtout pour les plus pauvres sans doute) mais, à l'instar de toutes les autres catastrophes, il pourrait bien faire ressortir ce que l'homme a de plus positif, de plus généreux, et provoquer une véritable révolution dont on a pas encore saisi toute la portée, mais dont on peut tirer déjà quelques signes d'espoir !  

Vous vous rendez compte vous : le libéralisme ambiant frappé par le corona virus et se voyant obligé d'appeler à l'aide la sociale démocratie ? Sacré programme !

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