J'en ai connu des ouvriers
Des fiers à bras, des exploités
Ils étaient si souvent à la peine
Que je voulais qu'ils rompent leur chaine
Mais ils n'avaient pas d'autres envies
Que de paraitre en patrons enrichis
Alors ils travaillaient à perdre haleine
Ne comptant plus leurs heures leurs semaines
Ils étaient si fiers de leur oeuvre accomplie
Qu'ils ne percevaient plus qu'ils étaient soumis
A un monde sans scrupule, un univers sans parole
L'argent roi qu'ils avaient acclamé
Irait maintenant les décimer
Hier si fiers du beau nom "d'ouvrier"
Ils voyaient maintenant leurs usines fermer
Leurs fils un à un plus désoeuvrés, désorientés
Sentaient, impuissants, leur colère monter
Et laissant les luttes de naguère pour un monde meilleur
Ils n'avaient plus en leur bouche qu'un discours de rancoeur