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Billet de blog 17 septembre 2023

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inflation : la bonne nouvelle ?

Bon, j'vous dirais que je ne suis pas surpris par ce qui se passe. Je n'y connais rien en économie, certes, mais çà fait longtemps que je sais que lorsque un pays ou une région est en proie à des déséquilibres économiques croissants, il rétablit la balance, par l'inflation...

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Alors bien sûr, vous me direz qu'une grande partie de mes lecteurs s'affolent maintenant de la hausse des prix, et qu'il n'y a pas de quoi en rire dans la mesure où cette inflation apparait à beaucoup comme une véritable catastrophe.

Certes, mais êtes vous certains que cette inflation soit avant tout une catastrophe pour tout le monde ?

Bien sur que non ! Il y a des gens qui se réjouissent sans doute, discrètement certes, mais sans doute, de la situation actuelle.

Oh je ne vous donnerai pas des noms, mais vous en connaissez tous et vous les croisez tous les jours. Ceux là, ils se frottent discrètement les mains et on les comprend ! Certes, ils paient leur baguette de pain de plus en plus cher, comme tout le monde, mais il ne vous a pas échappé que ceux là se soucient bien peu de leur caddie de courses quotidiennes. Le prix de leur nourriture a certes augmenté, mais comme le poids de celle ci dans leur budget global reste assez faible, ils peuvent sans peine absorber le choc. Même si leur baguette quotidienne (dont ils ne connaissent pas le prix) augmente, ils auront toujours les moyens de se l'acheter, parce que le prix de celle ci en unité de revenu passera simplement de 0,00001 à 0,000012, epsylone en quelque sorte.

Et l'affaire ne s'arrête pas là. Parce que si l'inflation frappe, elle apparaitra aux yeux de ces catégories sociales comme une aubaine dans la mesure où nombre de leurs représentants se sont endettés pour devenir propriétaires ! 

Depuis trente ou quarante ans les gouvernements se sont ingéniés à faire baisser les taux d'intérêt, or ces baisses (dues à des politiques monétaires plutôt strictes ) ont essentiellement profité, bien sûr, là  encore aux acquéreurs de biens, qui ont pu acheter à des conditions de crédits plus favorables et surtout avec une inflation immobilière conséquente, presque inquiétante ! Acheter c'était quasi immanquablement s'enrichir !

Alors bien sûr, vous allez m'affirmer maintenant qu'avec le retour de l'inflation les propriétaires vont "enfin" s'appauvrir, mais ce serait à mon sens compter sans d'autres phénomènes : à commencer par celui qui consiste à voir la dette des emprunteurs se réduire en valeur réelle du fait même de l'inflation ! Ceux qui ont acheté avec des taux d'intérêt à 2 ou 3% dans les années 2000, vont voir le poids de leur dette s'éroder naturellement si l'inflation persiste parce que l'argent perdra chaque année 4 à 5% de sa valeur réelle ! En d'autre terme il leur aura suffi de s'endetter...pour s'enrichir !

Voilà pourquoi le retour de l'inflation n'est pas une catastrophe pour tout le monde et les pouvoirs publics le savent bien, l'Etat qui a emprunté en "bonne monnaie" ces dernières décennies" va pouvoir se réjouir de rembourser en monnaie dévaluée : quelle aubaine !

Mais alors, qui donc va payer ce retournement de conjoncture que l'on présente de plus en plus comme structurel ?

Eh bien, naturellement, ceux qui ne possèdent rien ou pas grand chose : les petits retraités (?) ; ceux qui n'ont pas eu les moyens de s'endetter (les Smicars ?) ; ceux qui n'ont que de très loin profité des largesses du quoi qu'il en coute ou des subventions publiques (les chômeurs ?). Ceux en fait qui PAIENT LE PRIX DU PAIN, et qui connaissent par coeur le prix d'une baguette.

On dit déjà qu'une partie de la population saute des repas et que nombre d'étudiants, et de petits salariés, ne mangent pas à leur faim.   

Ainsi donc, par un simple phénomène monétaire, les riches s'enrichissent et vont continuer de le faire, les pauvres s'appauvrissent.

On pourrait penser que nos politiques qui connaissent bien les phénomènes inflationnistes pour les avoir étudiés, s'inquiètent enfin de la situation et se tournent vers les plus favorisés pour les rappeler à leur devoir de solidarité et d'entraide, mais en a t-il seulement le courage politique et la volonté sociale ?

Pas Sûr, et pourtant, même si on a réprimé durement le mouvement des Gilets Jaunes,  il y a là URGENCE ! 

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