Clara Cini dans Le monde parle ainsi de la disqualification du bon père de famille qui ne serait plus à ses yeux qu'une notion du passé, rétrograde, justifiant tous les abus, toutes les monstruosité du genre masculin !
Haro donc sur le pater familia, le tout puissant, le tout monstrueux père : violeur à l'occasion, violent dans de trop nombreux cas, et forcément autoritaire. L'homme sale qui rentre le soir en puant la sueur; L'homme à la main leste qui "forcément frappe sa femme et ses enfants"; l'homme qui dicte le vote de tous les membres de la famille et surtout, surtout dénonce avec force toute contradiction, on serait là en présence du monstre ! On le sait 80% des affaires de moeurs (à en croire cet article) ont lieu dans le cercle familial et concernent essentiellement des hommes ! Coupable donc, coupable et forcément condamnable : l'homme incapable de seulement tenir un balai, est un être abjecte, qui ne saurait mériter qu'on lui attribue encore la qualité de bon père de famille !
Voilà donc c'est dit : l'homme du XXI siècle est resté cet être frustre qui décidément n'a pas évolué aussi rapidement que la femme ! Il est toujours incapable de faire le ménage, et se trouve décidément à mille lieux de cet être raffiné et protecteur incapable, on le sait tous, de la moindre violence ou du moindre abus, y compris sexuel sur des enfants...La femme.
Mon dieu qu'il est regrettable que de telles inepties aient pignon sur rue, et qu'on leur donne un tel échos ! Au fond, après la lecture de l'article, on a de quoi sombrer dans la dépression la plus totale, nous les hommes, on a de quoi se trainer par terre jusqu'à Canossa en demandant pardon les bras en croix !
Cependant, quand on revient un peu sur le partage des rôles et des pouvoirs dans la famille, on s'aperçoit parfois (souvent même) que les femmes ne sont pas les dernières à exercer le pouvoir.
Certes l'homme en a parfois la symbolique, mais la femme n'est pas moins dénuée d'influence, et elle véhicule elle aussi, dans toutes les sociétés, des valeurs, des concepts. Ne parle t-on pas en France de langue maternelle ?
Tiens donc, seraient ce donc les femmes qui diffuseraient notre culture et l'ancreraient dans l'esprit de nos enfants ?
-"sois un homme mon fils"-
Qu'attendons nous, nous les hommes pour hurler à la manipulation ?
Au voleur !
Et puis tiens c'est quand même étrange ce débat actuel sur l'autorité. On serait dans une société en perte de valeur, en quête de sens, et en recherche d'autorité, de re-père, et justement, il nous faudrait renoncer à ce que beaucoup de psychanalystes estiment indispensable : la présence du père ou tout au moins la présence de la loi et de l'ordre dans la famille ?
Je sais, vous allez crier au paternalisme, vous allez vous insurger contre ce retour du patriarcat que je semble défendre, mais comment réussir cette alchimie qui consisterait à créer un homme nouveau capable d'autorité, de savoir faire, de fairplay, d'écoute et de partage du pouvoir. de créer un homme à la fois présent et effacé ? Et puis comment faire pour sortir de ce procès abject qu'on semble faire à tous les hommes parce que certains d'entre eux sont des déviants relevant plus de la psychiatrie que de la justice ?
Aujourd'hui 80% des divorces donnent lieu à l'effacement du père, ce violeur présumé (si l'on en croit l'article pré-cité), ce violent impénitent, ce monstre froid...Et pourtant, un jour les enfants, plus grands, constatent ébahis les réalisations d'un père qu'ils ont à peine connu, et en font leur nouveau héro !
Y a t-il sort plus cruel, pour la femme qui les a élevés seule durant tant d'années ?
Ma mère qui a élevé six enfants est morte douze ans avant son premier mari !
S'il y a une violence sociale objective à dénoncer c'est d'abord et avant tout celle là. Trop d'hommes quittent la partie et s'installent dans une position bien pratique et très honorable de recours. C'est d'abord cela qu'il faut changer : réintégrer l'homme dans le schéma familial, dans tous les schémas familiaux !
Certes c'est prendre le risque de voir parmi eux surgir quelque monstres, mais c'est d'abord, à mon sens le seul moyen dont nous disposons tous pour mieux protéger nos enfants, les femmes aussi, et mettre ces "monstres froids" devant leurs responsabilités !
Non décidément, je le dis avec force je ne m'appelle pas monsieur Pénicaud !