-"çà va ?
-Oh pas trop la pêche, un peu barbouillé, j'sens que j'vais pas trop profiter des fêtes..."
Et de fait j'ai passé noël un peu à l'écart, assez présent pour ne pas avoir fait défection, mais dans mon coin, même si je ne faisais pas la...
Deux jours plus tard les choses se sont pourtant largement gâtées ! En pleine nuit, je me suis réveillé dans un lit inondé de sueur et de...mélées. J'avais froid, puis violemment chaud, et malgré la quantité d'eau incroyable que j'ingurgitais je mourrais de soif en permanence.
Il est vrai que pour un verre pris, il en passait deux dans les WC, parce qu'en la matière, je vous passe les détails. Disons simplement pour vous donner l'image que mon lit était à une distance infinie des "lieux d'aisance"...
A la première visite de SOS médecin, l'officiant m'a juste prescrit un antibiotique qui, disait il, "devrait faire rentrer les choses dans l'ordre. Si dans deux jours çà n'était pas réglé,"il faudrait aviser".
Après une autre journée passée à "fondre" "çà" n'était toujours pas réglé et à nouveau j'ai rappelé SOS médecin !
"Eh que diriez vous monsieur Caron d'une petite visite à l'hôpital ? Il y en a un justement à deux stations de métro, profitez-en ! Oh ne vous inquiétez pas, c'est juste pour faire quelques analyses. D'ailleurs si vous le souhaitez je vous fais venir un véhicule sanitaire...
- mais non, n'en faites rien, docteur, je vais y aller en métro."
Je n'ai compris que quand après m'avoir allongé sur un brancard, une très jolie infirmière est venue me mettre un petit bracelet à la main...
-"On vous cherche une chambre, monsieur Caron, vous allez rester quelques jours avec nous !"
Dix minutes plus tard, une de ses collègues arrivait avec quatre seringues et tout un tas de perfusions ! La teuf quoi !
...
J'ai compris plusieurs choses lors de cette expérience :
premièrement qu'une toute petite maladie virale pouvait m'emporter en quelques jours. En relisant le rapport médical je me suis en effet exclamé : "mais j'étais vraiment mourant !" Un an plus tard j'en tremble encore...
Voilà, nous sommes, sans doute très peu de choses, et je dois encore le reconnaître j'ai à nouveau contracté une dette incommensurable auprès du personnel médical, qui m'a recueilli. Sans lui ...
Oui, une dette incommensurable, mais aussi un devoir de témoignage à l'égard de ceux qui croient encore qu'une petite merde d'à peine quelques microns est incapable des les abattre : "quand vous êtes arrivé dans notre service monsieur Caron vous étiez totalement déshydraté, et vous aviez un peu plus de 40°C de fièvre ! C'est la raison pour laquelle on vous a administré des doses massives d'antibiotiques !
Alors voilà : le corona virus n'est pas un ennemi ordinaire, il n'a pas d'âme pas de cerveau, il ne connait ni le bien ni le mal. Mieux encore : il se fout éperdument de votre bravoure ! Tout comme son "pote" de l'année précédente qui n'était semble t-il qu'un petit joueur, il a juste besoin de vous pour prospérer !
Alors maintenant que vous pouvez imaginer ce qui vous attend : PROTEGEZ VOUS, parce que mine de rien, même si les plus allumés vous disent que "mourir c'est rien" , le chemin qui semble mener à l'inéluctable n'a rien d'une rigolade !