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Billet de blog 22 septembre 2018

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En marche ?

Le sigle de notre parti présidentiel m'est longtemps apparu comme une invitation à changer, à me réformer, à préférer le mouvement à l'inaction...Malheureusement...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le projet était beau et l'idée intéressante ! Mieux le Président (un jeunot) m'apparaissait, à bien des égard, comme quelqu'un qui serait capable de reposer des questions qui fâchent pour révolutionner dans un sens plus équitable notre système social !

Deux ans plus tard force est de constater que : non seulement le Président n'a rien d'un véritable marcheur, mais qu'en plus l'objectif de sa déambulation n'est certainement pas d'améliorer la condition sociale des plus fragiles !

Evidemment donc que la petite phrase sur le trottoir d'en face m'a sidéré ! Elle n'avait aucun sens : aller proposer à un " je ne sais plus "(maçon ? ) d'aller travailler dans l'hotelerie paraissait totalement déplacé, et elle démontrait, si besoin en était encore, combien E Macron était éloigné de la vie populaire, parce que précisément bien peu d'hôteliers embauchaient ainsi des personnels sans qualification !

_et d'ailleurs est ce vraiment le job du Président de la république de trouver du travail aux gens ? -

En marche, peut être, E Macron s'est donc, sans doute, perdu, parce que fondamentalement il n'a pas cette expérience populaire : ni du chômage, ni des petits boulots, ni de la précarité subie, ni même de coaching des chômeurs de longue durée ! Le bon goût dans sa position eut été de renvoyer son interlocuteur vers des gens dont c'était le métier au lieu d'aller faire le coup de poing, à bon compte ! Pourquoi ne s'est il donc pas abstenu ? Le poil à gratter de la provocation le démange t-il à ce point ?

Ma charge n'est pas loyale me direz vous encore et vous irez sans doute me reprocher mon populisme à deux balles.

Peut être, peut être même que vous avez totalement raison, peut être qu'il existe des postes non pourvus dans beaucoup de secteurs, mais est ce une raison pour insulter ainsi tous les chômeurs en dénonçant leur "nonchalance coupable "? Est ce une raison pour souligner : "le pognon de dingue que nous coûte les aides sociales" alors même qu'au bout de la rue, il n'y a rien de tangible ?

Est ce une raison pour montrer du doigt les sans emploi alors même que plus de la moitié d'entre eux n'ont que le RSA pour survivre ?

Voyons, et là je vais parler en tenant du principe du travail à tout prix : j'ai essayé, moi, d'y aller au bout de la rue, j'en ai voulu et j'en veux encore tous les jours ! Bien peu de gens, connaissent les démarches infinies que j'ai entreprises pour essayer d'avoir une vie comme tout le monde, et ceux qui s'en souviennent reconnaitront que j'ai même risqué ma vie pour y parvenir !

Le résultat est pratiquement sans appel : il ne laisse entrevoir qu'une situation très modeste, mais surtout il ouvre grand les yeux sur la brutalité d'un monde du travail qui ne fait de cadeau à personne, surtout pas aux plus fragiles d'ailleurs ! Tout se passe ainsi comme si les plus humbles étaient invités, eux, en priorité bien sûr : à se réformer de fond en comble, pardon j'aurais dû dire : à se reformater complètement ou à disparaître !

Or, le marché de l'emploi pour les plus humbles c'est un peu (excusez moi cette parabole ) : comme la voiture qui file bon train à 80kmh et qui se fait doubler par celle qui avance à 150km/h. Vue de dehors les deux avancent, mais lorsque on est dans la voiture de tête on l'impression que celle que l'on vient de doubler : recule !

Et macron, là dans sa "voiture aux 150", dépasse avec une morgue infinie, tous ceux qui s'essoufflent à 80 !

Voilà, sans appel, le mépris exprimé pour les efforts fournis, les démarches infinies, et les espoirs déçus ! Les moins qualifiés, les plus fragiles, sont ainsi relégués, dépassés (au sens figuré cette fois) et La France qui gagne, à l'image de Macron, ne se contente plus de les survoler parfois avec morgue, elle le fait, de plus en plus souvent, avec la bonne conscience de celle qui verse une obole au passage en osant affirmer qu'on la ruine, et que ceux qui restent sur le bas coté sont les seuls responsables de leur malheur !

Bref, le mépris et l'insulte ne sont jamais très loin

Vous me direz sans doute qu'E Macron a besoin de susciter la colère, de ruiner un peu plus la gauche en jetant les catégories populaires vers un extrémisme radical dont elles ne pourront plus sortir. En les poussant vers Le Pen, il aura ainsi réussi, non seulement à les isoler socialement, mais en plus à les ghétoïser politiquement !

Sous Mitterrand ce choix était judicieux, parce que précisément on pouvait encore croire qu'un jour "on raserait gratis" !

Malheureusement E Macron arrive trente sept ans plus tard, et il fait semblant de ne pas voir que si demain le principal contributeur à notre prospérité factice ferme le robinet, c'est toute la classe moyenne qui s'en trouvera ruinée, de quoi entretenir la rage, pour le coup !

De quoi sans doute prendre aussi conscience qu'il faut ouvrir d'urgence un plan réel contre la pauvreté, la précarisation, et la marginalisation des travailleurs.

Les exclus ne sont peut être que les "pionniers involontaires" du désastre qui nous guette : les laisser sans solution, sans plan d'avenir, en les conspuant en permanence, c'est prendre le risque de se trouver fort dépourvu...lorsque l'hivers sera venu !

Et pour un Président de la République c'est encourir le risque encore plus grand : de se fourvoyer !

Attention : danger !

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