Et pourtant l'épisode que nous vivons à l'heure actuel est la pour nous rappeler à notre impérative modestie, à notre humilité obligatoire !
Je sais qu'il n'est plus question aujourd'hui d'autres choses que de conquête de Mars ou de nouveaux "princes de la croissance", mais je crois pour ma part qu'est venu le temps de sortir de ce modèle économique et d'organiser les modalités d'une décroissance raisonnable !
Nos merveilleux penseurs nous affirment effectivement qu'un jour la croissance, le plein emploi et la prospérité pour tous, reviendront, et ils s'appuient pour le dire sur un phénomène qu'on ne peut pas nier : la relative démocratisation de la richesse au niveau planétaire. En effet même si la moitié de la planète vit encore avec moins de deux euros par jour, il n'en demeure pas moins vrai que la Chine et l'Inde ont vu apparaitre une classe moyenne importante, et que de ce fait, ils se croient fondés à espérer une "croissance infinie".
Reste malheureusement que ce phénomène est allé de pair avec une montée fulgurante des inégalités dans les vieux pays développés et le sacrifice d'une part non négligeable de populations mises au ban de la richesse parce que considérée comme inutile ! La croissance des années 80 / 2000 aura été dans les PVD : une croissance sans homme ou presque !
Ainsi cette croissance est elle volatile, voyageuse, et surtout surtout : pas nécessairement redistributrice. Là où elle s'est installée durablement ces dernières décennies, elle s'est même accompagnée d'un creusement des inégalités de conditions ou de richesse, sans que cela interpelle le moins du monde. Vous me rétorquerez rassurés que pour faire vivre l'ensemble des citoyens qui peuplent la planète sur le modèle de l'Américain moyen il nous faudrait 4 ou 5 terres à notre disposition !
Alors, faut il oublier la croissance et réfléchir effectivement à un autre mode de diffusion de la richesse ?
A l'évidence : oui !
A l'évidence le temps est venu de se pencher sur les modalités d'une indispensable augmentation des impôts et surtout d'une inévitable "redistribution active" ou tout au moins d'une redistribution organisée par un agent régulateur ! Monsieur Buffet l'a dit lui même sans qu'on semble lui tirer les mots de la bouche : "les riches sont trop riches !", et réclament ( par son intermédiaire tout au moins) à être plus taxés !
Comment mieux condamner le mouvement qui s'est développé dans une grande partie de la sphère occidentale sous l'impulsion des Libéraux les plus extrémistes ? Les riches sont trop riches et certains d'entre eux, pour le moins, s'indignent m^zmz de l'indigence d'une partie croissante de leur concitoyens !
Voilà donc le signe d'une révolution à naître, il devient indispensable d'améliorer partout dans tous les pays les modalités de la redistribution et surtout de réhabiliter l'impôt : l'impôt direct j'entends, l'impôt qui fait mal ! A l'opposé d'une "politique de l'effort", il faut rétablir la bonne doctrine déjà en vigueur chez les Grecs et surtout les romains : "du pain et des jeux !" Pire encore il faut espérer dans l'émergence d'une "nouvelle sobriété".
Vous l'avez compris je ne vise pas ici que les gens très riches, ni même seulement les riches, je vise aussi ici la classe moyenne qui par le biais de l'immobilier, et parfois des actions n'a jamais cessé de s'enrichir depuis les années 70/80, années considérées comme "piteuses" par les économistes ! Oui il faut frapper là ou çà fait mal, et pourquoi pas inventer un système de sanctions économiques à l'égard des entreprises qui licencient ou des particuliers qui trichent fiscalement lorsque ce n'est pas pour sauver leur peau !
Je sais, je suis à contre courant de la pensée dominante, pourtant si l'on y réfléchit on peut se demander ce qui "garantit la richesse" et assure aux gens aisés leurs situations si particulières ?
L'idée même que cela puisse être l'Etat ,sous quelque forme que ce soit, pose problème, dans la mesure où celui ci est souvent couvert de dettes ! L'idée même qu'une partie de cet argent puisse provenir de la puissance publique doit faire réagir !
Qu'adviendra t-il en cas de "dépôt de bilan" d'un ou de plusieurs Etats aux abois ?
Voilà peut être une question que les riches feraient bien de se poser maintenant : parce que l'effondrement de systèmes politiques aussi puissants que les nôtres et le retour d'une catégorie innombrable de SDF, ne seraient pas, évidemment sans conséquences sur leurs affaires !
Le bien être des uns, ne peut pas durablement, se conjuguer avec la misère qui jonche les rues ou l'angoisse sociale qui mine certaines catégories : les Gilets Jaunes et d'autres ne cessent de le rappeler !
Pire la crise écologique qui nous menace n'aura rien à faire de la "croissance", à un moment donné elle nous rappellera nécessairement à notre nécessaire humilité !
Alors peut on continuer sur le même modèle ?