Bienvenue ?
Je sais pas, mais tout de même, l'évolution du mouvement social me rassure.
Faut bien avouer, en effet que je me moquais un peu de la question de l'essence, même si, je reconnaissais qu'il y avait des raisons d'être en colère.
Seulement voilà en élargissant le champs de leurs revendications, les gilets que j'appellerai désormais "rouges", me semblent toucher du doigt les vraies questions sociales. "L'essence, on s'en fout, c'est pas le fond du sujet " non, le vrai sujet c'est que depuis trente à quarante ans ce sont les même qui paient ! Ce sont les mêmes qui ne sont pas entendus :
La question cruciale du logement : le monde politique et l'intelligentsia s'en foutent !
La problématique de l'emploi : çà fait mille an que les gouvernants successifs s'unissent pour avouer leur impuissance ; (une impuissance à 20 milliards d'euros par an quand même).
les salaires insuffisants pour vivre ?
Tellement de gens s'en frottent les mains qu'il ne saurait être question de modifier la donne !
Et je n'ose même pas ici évoquer les questions lancinantes sur la fiscalité : avez vous vu, par exemple comment les japonnais traitent les fraudeurs supposés ? A quand un tel alignement en matière de lutte contre les riches indélicats en France, alors même que l'on a presque accordé un enterrement national à JH et CA ? A quand le goudron et les plumes ?
Soyons clairs : si l'essence parvient à allumer la poudre et à faire parler la colère, alors je me rangerai du coté des Gilets rouges !
Comme je le rappelle à longueur de chronique : il faut un avenir à notre jeunesse, et pour cela il faut notamment un grand soir fiscal, un grand soir fiscal qui permette aux Etats voir à UE de contraindre les plus aisés, (et mon interpellation est plus large que celle à laquelle on pense) à payer leur dû à la communauté !
Comme je le rappelle à longueur de chronique il faut un avenir à notre planète...et tant pis si cette seconde assertion apparait en totale contradiction avec le mouvement central de mon papier !
En fait elle l'est bien moins qu'on le pense dans la mesure ou il ne saurait y avoir une écologie réservée à une caste de privilégiés ! L'écologie sera aussi populaire ou elle ne sera pas dans la mesure où il ne suffit pas de détourner une autoroute sous les fenêtre des cités pour la voir disparaitre ! Ce que la France compte encore de populaire, de "moyens" a des raisons de tendre le poing tant la question de la protection de l'environnement ne saurait se limiter à celle de la fiscalité sur l'essence. On ne saurait (même si le choc psychologique parait nécessaire) limiter la question du réchauffement climatique à une écologie punitive qui réserverait ce que le monde a de beau, à un petit groupe d'individus privilégiés !
Alors mes gilets rouges sont ils l'incarnation de la colère ?
C'est ce de dont parle les journalistes, et à mon sens ils ont tort !
Ce qui se joue, là, risque d'être d'une toute autre ampleur : il s'agit en fait d'une détermination plus large, plus sourde, qui vise non seulement la problématique du logement de l'emploi et bien sûr, bien sûr : de la fiscalité, de quoi là constituer un cocktail véritablement explosif ! Ce qui se joue ici c'est la capacité de l'autre France à imposer un véritable virage à 180° des politiques de l'Etat !
Il va falloir s'attaquer enfin à l'opacité fiscale et savoir qui paie quoi et qui reçoit quoi ? Et disons le : il faudra sans doute redéfinir les modalités de financement de la protection sociale, bref, ce qui est nouveau c'est le rougissement de ces revendications , un rougissement bienvenu dans la mesure où il symbolise enfin la prise de parole par l'Autre France !
Mais que n'a t-on expliqué à Emmanuel Macron que jouer avec de l'essence était un excellent moyen de foutre le feu ?
Le peuple est dans la rue !
Le peuple est dans la rue !
Comment ne pas célébrer cette évolution : ce retour au politique de ce que certain appellent à tort "la populace" ?
Le peuple gronde et rappelle à qui voudrait l'oublier : qu'il existe !
C'est déjà un évènement, mais plus encore c'est le signe que les choses doivent changer !
Reste à savoir si cette composante capitale de la démocratie, saura nous mener vers des lendemains qui chantent en évitant les écueils de la violence et de la réaction ?
J'ESPERE !