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Billet de blog 24 décembre 2018

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Violence

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.


Comme tout le monde j'ai été heurté et inquiété par ce policier qui sortait son arme, en dernier recours et comme beaucoup de gens je condamne je condamne, je condamne la violence !
Manifester est un droit démocratique
Menacer, harceler, battre, détruire sont des actes en total contradiction avec cette démocratie !
Dont acte.
Reste que la violence n'est pas que dans les jets de pierre et de projectiles diverses !
Non, il serait trop facile de limiter la violence aux coups de canon et à la furie des fadas (gilets jaunes ou pas ). La violence elle est aussi ailleurs, moins objective, plus douçâtre, plus civilisée.
Elle s'exprime bien sûr dans nos rues dans l'ignorance feinte que nous adressons aux mendiants. La violence elle transparait dans ces licenciements brutaux, et plus grave encore elle pèse de tout son poids dans ces quartiers où il n'y a rien : pas d'avenir, pas de lendemain !
La violence, c'est aussi : le rien, la vacuité à laquelle est condamnée une part croissante de notre population ! Elle n'est certes pas dans les coups qui pleuvent, mais elle transparait dans ce vide industriel, commercial, social qui hante sans doute une bonne partie de nos banlieues mais aussi notre monde rural !
Bien sûr qu'il est mal de détériorer de ruiner ce qui existe, mais que dire de ceux, qui depuis des années, des décennies en fait, s'exclament dans leur costume cravate, un :"on ferme" implacable, ruinant du même coup des villes, des quotidiens, des espoirs ?
La violence, ce n'est pas seulement, pas uniquement le coup délivré, c'est avant tout et surtout l'idée que certains d'entre nous n'ont ni droit ni avenir !
Alors oui, je condamne la violence objective de ces crétins qui cassent pour casser, mais notons qu'au passage ils y perdent leur honneur et parfois leur liberté ! Ce sont les coups qu'ils portent qui font effectivement peur et qui poussent malheureusement les gouvernants à réagir mais ils y risquent la prison !
Cependant comment soutenir le parallèle avec ceux qui protégés par la "raison" adulés par les mieux économiques trouvent même, parfois, l'occasion de racler encore les fonds de casseroles pour gagner encore "le petit million qui reste coincé dans la machine " ?
Sans doute que les Japonnais savent, eux, répondre à cette question. Ce qui s'est passé avec Nissan doit, en effet, nous donner à réfléchir : on ne pourra pas lutter contre la violence et la désespérance sociale, sans démontrer que l'on est prêt, enfin à en faire autant contre l'arrogance !

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