La question apparait sans doute absurde au regard des débats actuels et surtout à la lecture de mes derniers petits posts.
Pourtant au regard de ma situation actuelle et de l'évolution de la société je me demande s'il n'est pas temps pour les enfants de reprendre leur droit à filiation et de violer ainsi le fameux droit du sang dont nous croyons descendre. En d'autres termes je pense qu'il temps pour nous de faire table rase de la filiation de naissance pour laisser place à une filiation revendiquée d'un coté et admise de l'autre !
Qu'importe au fond de savoir qui est le père ou la mère, ou plutôt qu'importe de savoir dans la vie qui sont les géniteurs dés lors qu'on reconnait aux enfants le droit suprême d'adopter ou de renier leur parents ! Puisque la pratique actuelle laissent de nombreux enfants subsister dans des familles recomposées, voir parfois "décomposées", et que bien souvent la passion et ses méfaits déchirent "les vieux contrats passés" le temps est peut être venu de donner aux enfants le droit de dire qui les élèvent et comment ils veulent s'appeler !
Au delà de la génétique qui renvoie quelquefois le père au rang de donneur anonyme ou la mère de simple "accoucheuse", on pourrait ainsi attribuer le titre et les droits parentaux à des parents que les enfants désigneraient sous couvert évidemment de l'assentiment des principaux concernés et du juge des tutelles ! On verrait alors se multiplier les adoptions de circonstances qui consacreraient enfin les droits des beaux parents, mais aussi et surtout le droit absolu des enfants à s'affilier réellement, pratiquement ! Le droit des enfants à avoir une histoire (fut elle fictive), le droit des enfants à trouver en quelque circonstance un adulte référent et désireux en n'importe quelle circonstance de voler au secours de ses fils ou filles en détresse, se trouverait ainsi conforté, assis en quelques sorte ! Ainsi verrions nous peut être se multiplier les Augustes qui comme chacun sait sont les enfants de César !
Apparaitrait ainsi à coté (?) ou littéralement à la place de la filiation du sang, une filiation contractuelle basée sur la raison ! Pardon le Raisonnement !
L'idée peut paraitre en bien des points monstrueuse et laisser de coté le problème des parents qui n'ont pas la garde de leurs propres enfants et des fois pour des raisons qui les dépassent !
Mais là encore, il ne s'agit pas d'eux mais de leurs enfants qui parfois, n'ont absolument rien demandé sinon de se fondre dans le moule que parfois la justice a défini pour eux ! Il s'agit de faire vivre l'enfant et par delà le future adulte au sein d'une famille, d'une entité concrète, sans soucis de savoir qui est le fils de l'un ou la fille de l'autre, la jurisprudence familiale dépassant alors le cadre légal pour finalement s'y substituer avec l'accord parfois explicite d'enfants qui pourraient s'exprimer sur le sujet dés l'âge de sept ans !
Je sais cela pose la question délicate de la déchéance des droits parentaux, une mesure rarement appliquée sans doute.
Pourtant des expériences récentes me donnent à penser que les enfants eux même savent faire la différence et juger eux même du bienfondé des mesures qui les concernent et des circonstances dans lesquelles ils veulent ou non se développer !
Je ne reviendrai pas ici sur l'excellent documentaire diffusé sur Arte je crois qui traitait de la difficile mission de juge pour enfants et qui montrait toute l'importance que celui-ci accordait au l'arbitrage des enfants, parfois même tout petit, pour trancher des situation délicates. Non je me baserais plutôt sur l'opinion d'une de mes connaissances pour étayer mon parti pris, connaissance qui dés l'âge de sept ans posait des questions fondamentales sur ce qu'elle était et sur les raisons qui l'avaient conduites à se retrouver dans les circonstances où elle était ! Elle était déjà en train de se forger l'idée selon laquelle l'endroit où elle vivait était sans doute "sa vraie maison" et les gens qui l'entouraient "sa vraie famille", et cela sans oublier pourtant sa filiation de sang. Elle avait trouvé là des "soeurs" qui furent sans doute plus importantes plus influentes pour elle que celle qu'elle ne trouvait pas dans sa famille de sang et on soupçonnait parfois la demoiselle de vouloir porter le nom de cette famille plutôt que celui de...
Bien sûr je parle là d'une situation particulièrement délicate et finalement assez peu répandue, mais au delà de ce cas, on pourrait parler de ces centaines de milliers d'enfants (sans doute)qui se trouvent dans ce qu'on nous présente aujourd'hui comme la panacée, à savoir : la famille recomposée !
Bien sûr qu'en apparence les droits et devoirs des uns et des autres semblent parfaitement identiques, mais chacun sait aussi que dans la pratique çà n'est certainement pas le cas et que peut être plus encore que dans la "vraie vie", il y a des enfants plus égaux que d'autres, des enfants qui bien souvent n'ont pas été consultés sur les conditions dans lesquelles ils évoluent, parfois malgré eux !
Et c'est de cela qu'il faudrait parler enfin : du droit des enfants à ÊTRE ou tout au moins à devenir, non seulement en choisissant leur milieu de vie, mais aussi en pouvant revendiquer leur filiation pleine et entière sans que cela puisse leur être discuté du point de vue du droit du sang ou reproché de manière personnelle ! Ce n'est pas le sang qui fait grandir ! çà n'est pas le sang qui fait ce que l'on est, l'éducation et les modèles qu'on nous proposent y sont pour une part bien plus grande, tellement grande parfois que quand l'enfant se confronte soudain à sa filiation de sang, il s'y sent comme un étranger et se vit comme tel !
Ainsi, si l'on veut conforter les beaux parents (ou les éduquants ) dans leurs fonctions et leurs droits, et n'en déplaisent aux parents eux mêmes qui prétendent au droit absolu de "faire leur vie" leur place, il faut quelque part s'assurer de l'assentiment, voir du consentement des enfants à vivre parfois sous un autre toit qui cependant doit devenir LE LEUR à part entière ! Il faut qu'ils sachent qu'au delà de leurs différences ils peuvent se revendiquer fille ou fils de sans que cela ne puisse souffrir à discussion ! Et je dirais même qu'il faut qu'en cas d'absolue nécessité le beau parent puisse être habilité à prendre des décisions concernant leur sécurité ou leur bien être, en lieu et place de...
Au delà du droit des parents et des beaux parents cette idée pose la question grave et lourde de sens de leurs devoirs envers leurs enfants ! Qu'ils soient des "parents naturels" ou des "parents adoptés" ils doivent se souvenir qu'ils ne sont pas, ne sont plus garantis de leur statut ad vitaem aeternam et qu'ils peuvent encourir dans la pratique aujourd'hui, mais aussi dans le droit demain, le pire des châtiments : le reniement !
La condamnation est lourde, elle revient quasiment à prononcer contre ses parents une "condamnation à mort parentale", et sauf erreur de ma part il me semble qu'une telle sanction existe déjà dans le droit français pour des adultes désireux de se faire adopter par leurs beaux parents. sauf que cette mesure ne va pas assez loin puisqu'elle ne coupe pas le lien avec la famille d'origine, ce qui est pourtant l'effet recherché.