Allez l'idée de taxer les riches n'a pas beaucoup évolué. Elle date même. En fait depuis l'émergence de l'impôt sur le revenu, on peut dire que les attaques contre les riches n'ont jamais cessé.
Pour autant est ce qu'une taxation des riches (pour laquelle je suis évidemment) résoudrait nos problèmes ?
A mon sens : non !
Quitte à me répéter en effet, nous avons une organisation fiscale et sociale qui repose essentiellement sur le travail. On ne taxe pas la richesse en France, on taxe le travail. Pensez le travail c'est presque 50% de taxes d'impôts et de charges sociales. Au total, une heure de travail salarié, c'est une demie heure de revenu direct seulement. Résultat que nous soyons de gauche ou de droite nous constatons tous qu'aujourd'hui : le travail ne paie pas !
C'en est à un tel point d'ailleurs que nombre de salariés potentiels refusent sans doute des emplois parce qu'ils leurs coutent trop cher : un comble !
Alors bien sûr, vous allez me dire qu'il faut bien taxer quelque chose pour permettre à l'Etat et aux organismes sociaux de subsister !
Nous serons donc évidemment d'accord, mais puisque nous nous accordons sur ce point, pourquoi tardons nous à changer notre fiscalité ?
Aujourd'hui tout le monde le sais : il y a d'autres moyens de gagner de l'argent que par le biais du travail et surtout par le biais du travail salarié ! Les petits propriétaires de pavillons le savent bien : certains d'entre eux ont accumulé plus de capital dormant grâce à leur acquisition dans les années 70/80 que ce qu'ils ont pu gagner au travail ! Le simple fait pour eux d'avoir posé leur chaise dans une petite maison avec un petit jardin a fait d'eux de facto des millionnaires !
Oui, je sais, vous allez me dire que c'est leur travail qui leur a permis d'acquérir ces biens.
Mais si je vous accorde ce fait je me permettrais de vous faire remarquer que lors de la revente, ils empochent parfois bien plus que leur mise de départ, et que le différentiel qu'on pourrait appeler marge brut d'exploitation n'est pas, elle, taxée à la hauteur du travail !
Pourquoi ?
N'allez pas croire que je hais particulièrement les petits propriétaires, j'ai le même regard sur nos startuppeur. Ceux qui nous font sortir de terre les Mistral et autres...
Ils gagnent de l'argent, eux. Ils en gagnent parfois énormément et c'est d'autant plus spectaculaire que ces gains sont largement exposés au public. Or ce sont des gains qui, s'ils permettent effectivement l'augmentation du PIB français, ne permettent pas en revanche de rééquilibrer comptes sociaux et fiscaux, pas plus qu'ils ne permettent la création d'emplois par millions, encore une fois parce que la protection sociale n'est financée que par le travail !
Pas de salaire...Pas de cotisations
Pas de cotisations...Déficit !
Je sais que mes propos sentent bon un communisme passé de mode, pourtant je crois que çà vaudrait le coup d'analyser le problème des déficits sous cet angle : taxer la plus valu plutôt que le travail humain !
Taxer l'enrichissement et pourquoi pas le train de vie de chacun, plutôt que le travail humain !
Tout soudain on verrait peut être renaitre les caissiers dans les magasins
Brutalement on s'apercevrait sans doute qu'on a besoin d'aide à domicile et d'accompagnants, tout simplement parce que ces derniers seraient moins couteux à employer, et gageons enfin que le rêve d'usine sans employés sombrerait définitivement aux oubliettes de l'économie.
Mieux encore, sans doute comblerions nous les déficits de l'Etat providence puisque tout le monde, absolument tout le monde participerait aux financement de la protection sociale et même le petit gourmand acquéreur d'un carambar paierait pour soigner ses caries futures ! D'où nous vient l'idée que l'impôt sur le revenu nous coûte trop cher, alors que la TVA est de loin la première contribution que nous acquittons tous ?
Aberrante ma solution ?
Depuis le temps qu'on en parle j'ai en fait l'impression d'enfoncer des portes ouvertes, mais encore une fois, quelles sont aujourd'hui les chances d'un gamin sans diplômes de s'insérer dans la vie si nous assassinons avec une telle insistance les emplois peu ou pas qualifiés ? Toutes nos entreprises de main d'oeuvre on déserté le champ français et parfois même le champ européen et nous nous apercevons maintenant que nous vivons dans une société de rentiers et d'héritiers !
Une France bureau d'étude, en fait, dominée par quelques entreprises d'ingénieurs ne produisant rien sur place, ou presque, et échangeant un airbus contre 70 millions de pantalons !
La France du savoir, la France qui gagne, c'est une France sans travail, sans débouché, sans avenir, qui condamne les 35 heures sans s'interroger sur la véritable cause du dédain des jeunes pour l'emploi. On perd désormais sa vie à la gagner quand on part sans les bons outils, et si nous voulons que çà cesse, il faut effectivement changer de société !