L'actualité a ceci d'intéressant qu'elle flatte les oublieux, qu'elle enterre les propos et les choix faits par le passé ! Les paniques que nous vivons au quotidien ont raison de notre esprit d'analyse et de notre sens critique, pourtant...
...Pourtant il serait bien intéressant que nous nous penchions plus sur notre passé relativement récent pour éclairer notre présent et étayer nos éventuelles revendications. Vous n'avez sans doute pas oublié cette petite phrase de monsieur Fillon : "je suis à la tête d'un Etat en Faillite", nous étions alors, si mes souvenir sont bons entre 2007 et 2012, une grande époque ! On nous parlait alors à tout va de nécessité de faire des économies d'assumer une certaine rigueur budgétaire et de rester coute que coute dans les critères définis par Maastricht des 3% de déficit publics !
La France se devait alors d'être vertueuse au nom même d'un traité international qu'elle avait ratifié et d'une solidarité sans faille avec sa grande voisine l'Allemagne.
A ce titre : pas d'augmentation de salaires. Pas ou peu de subventions et surtout, surtout une relative indifférence au sort des plus en difficultés :Travaillez plus pour gagner plus, nous serinait on à longueur de journée. Ainsi à l'image de nombre de nos chefs d'Etat, Nicolas Sarkozy, comme Francois Mitterrand avant lui s'était converti à un pseudo libéralisme censé : "libérer les initiatives" !
La rigueur ou tout au moins le "sérieux budgétaire" était désormais la règle, et juré promis on supprimerait chaque année un poste sur deux parmi les fonctionnaires partant à la retraite, retraite qu'il était indispensable de repousser au maximum afin là encore de protéger notre : "équilibre budgétaire".
Alors bien sûr, on peut peut être dire que tout çà c'est du passé, de l'histoire ancienne, comme le dit l'expression et finalement passer l'éponge.
Pourtant je ne peux pas manquer de m'interroger sur les épisodes que nous venons de vivre et les actuelles menaces qui pèsent sur nous, du fait de la Guerre en Ukraine.
Le 16 mars 2020 la France s'est arrêtée ! Plus un chat dans la rue ! Quasiment plus d'activité économique : commerces fermés ; administrations verrouillées ; usines à l'arrêt et... Et pourtant, tout le monde payé ! Même les restaurateurs : indemnisés !
Qu'importe on paie : quoi qu'il en coute !
Cà vous a pas un peu étonné vous ?
Alors nous aurions de l'argent ?
Alors tout ce qu'on nous raconte depuis des années n'est pas exact ?
Nos hommes politiques auraient donc redécouvert Keynes et enfin compris les risques d'un désengagement de l'Etat ? Ils auraient réappris à "imprimer des billets" ?
L'hôpital une priorité ?
La défense une priorité ?
Vraiment je m'étonne, et je m'étonne qu'on chante maintenant les vertus d'un service public hospitalier et qu'on parle même d'un nouveau quoi qu'il en coute pour financer notre effort de "non guerre" !
De l'argent qui coule à flot, et, miracle, une bourse qui atteint des niveaux jamais vus !
Cà devrait nous faire réfléchir, non ?
Bon, premièrement il faut bien reconnaitre que nos hommes politiques n'ont jamais été d'authentiques libéraux, si l'on veux bien faire exception d'Alain Madelin peut être, mais justement est ce que c'était la peine de nous ressasser en permanence cette litanie des 3% ?
NON, bien sûr !
Nous avons atteint des sommets d'endettement si l'on en croit nos comptables nationaux et pourtant on parle de remettre au pot : la défense du territoire européen nécessite notre mobilisation ?
Très bien mais alors qui est comptable du sort des milliers de personnes qu'on a presque laissées sans ressources depuis des années "parce que les 3%" ?
Il y a des urgences je ne le nie pas et je veux bien entendre que face aux menaces, nous avons aussi besoin de canons, mais est ce que l'objectif d'accorder un toit et de quoi manger à tous est si éloigné de celui de la défense nationale ? Nos ennemis extérieurs surfent aussi certainement sur une certaine défaillance sociale et partant défiance politique (merci les Le Pen) , peut être est il temps d'y mettre un terme "quoi qu'il en coute " si nous voulons que chacun de nos concitoyens sache réellement ce qu'être Français veut dire...
Faire Nation n'est il pas le premier impératif d'un Etat moderne ?