J'aurais tant de choses à vous dire... Il faut bien que je sélectionne deux ou trois choses qui se passent dans ma tête pour le moment.
Je commence par l'affaire Cahuzac. Quelque chose me déplaît suprêmement dans l'attitude de la gauche. Tous, ceux de la gauche, sont outrés par le "mensonge". Très peu déplore la "fraude fiscale". Or, quand on y regarde bien : le mensonge ce n'est qu'une tentative assez infantile de se disculper. Le délit de fraude fiscale, c'est du vol. Et, pour moi, le vol, c'est bien plus grave que de mentir à ceux qui accusent. Lors de la soirée Médiapart de décembre sur l'affaire Cahuzac, j'avais posé la question suivante (je ne me souviens plus du texte exact, mais c'est le sens de la question qui est important : Qu'est-ce qu'il y a de si difficile, pour un ministre, à avouer la faute qu'une presse solide et crédible a mis à jour ? Qu'est-ce qu'il y a de si difficile à démissionner ? Qu'est-ce qu'il y a de difficile à s'en remettre au pouvoir judiciaire ? Frédéric Bonnaud avait même répercuter ma question dans le direct. Cette question, je me la posais parce que hors du monde politique et financier, tout aurait été plus vite et la toute grande majorité des "coupables" aurait reconnu plus rapidement sa faute et aurait pris les décisions qui en découlent. En tous cas, je pense que c'est ce que j'aurais fait dans de pareilles circonstances. Il n'est tout de même pas compliqué de voir qu'en cas de mensonge, on a deux fautes à se faire pardonner, et non pas une.
Jérôme, mon petit, tout aurait été plus facile pour toi si dès le mois de décembre, tu avais reconnu que ce que disait Mediapart était exact... On aurait peut-être même salué ton courage...
Mais, une fois le mensonge commis, il faut garder raison. La faute, la grande, c'est le compte en Suisse non déclaré. Nous les simples citoyens, nous ne pouvons pas avaler ça. C'est cela que nous voulons sanctionner. Et se polariser sur le mensonge, comme le fait tout le gouvernement actuellement, c'est presque nier la faute de "fraude fiscale". Et cela m'est insupportable. Ce que je veux (comme vous, je suppose), c'est une république exemplaire. Et l'honnêteté fiscale passe par là. Le mensonge, lui, n'est que la dernière tentative pour essayer de ce disculper... C'est une conséquence, pas une cause...
Bon, je voulais aussi vous parler d'autres choses. Ce sera pour une autre fois.