J'ai trouvé ce petit billet sur le site de "La Libre", un grand journal belge francophone :
Quand Nicolas Sarkozy promet la déchéance de nationalité aux délinquants français d’origine étrangère, c’est l’indignation qui surgit de tous côtés (même Jean-Marie Le Pen est là pour dire qu’il n’osera pas traduire en actes ses paroles). Oui, oui, il entend bien distinguer les êtres humains en fonction de leurs origines. Le Président français ne va pas jusqu’à proposer que les "origines" se jugent à la couleur de peau mais il n’en est pas si loin. Démangeaisons. "Et les criminels français d’origine, ne leur supprimerait-il pas aussi la nationalité ? Ne les enverrait-il pas au bagne, très loin dans des pays sur lesquels la République a autorité ?" La réaction de rejet n’est pas seulement intuitive. Les idées remises en place après la crise d’urticaire, la recherche d’un vaccin est lancée. Il ne faut pas chercher bien loin. Des hommes convaincus que l’égalité entre les hommes était indispensable au progrès de la société ont rédigé la Constitution française. Ils écrivent : "Elle [la France] assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion". Effroyable : le Président semble ignorer un passage du texte fondant son pouvoir. Pas n’importe quel passage, l’article premier. Serait-ce un des fondements de la République ? Cela en a tout l’air. Se lancera-t-il dans une révision de la Constitution pour la parfumer d’une phrase fleurant la ségrégation ?
Non, non, non. Il est possible de prendre de telles mesures sans toucher à la Constitution déclare le ministre de l’Immigration. Eric Besson intégrera les amendements qu’il concocte dans le débat parlementaire sur un texte transposant "pour l’essentiel" des directives européennes. Laisserait-il entendre que les mesures proposées par "son" président se marient avec les dispositions prises par "Bruxelles" ? Pas seulement. Le ministre semble regretter la loi qui jusqu’à 1998 autorisait la déchéance de la nationalité de certains criminels. La précision introduite par la loi "Guigou" de 1998 indiquait que la déchéance ne pouvait avoir pour effet de rendre la personne visée apatride. Surtout, cette disposition vise les personnes ayant acquis la nationalité. Celles auxquelles la nationalité est "attribuée" (les Français "de naissance") ont aussi des origines, parfois étrangères. Sarkozy élargirait le sac pour y placer plus de monde. Le fondement de sa distinction, les "origines", n’en est pas moins discriminatoire et anticonstitutionnel. S’il se trouvait une majorité soumise au point de voter un tel texte, elle s’étonnerait sans doute par la suite que les juges refusent de l’appliquer. (origine : http://www.lalibre.be/actu/international/article/600465/mais-si-on-peut.html)
J'aimerais vraiment connaître la réaction des Français sur de tels articles parus à l'étranger. D'autres articles sont plus féroces encore... Un de ces prochains jours, peut-être, je vous en partagerai l'un ou l'autre. Je me souviens entr'autres d'un article paru dans "Le Soir" pendant la campagne présidentielle dont le titre était : "Cet homme (M. Sarkozy) est dangereux". Malheureusement, cet article a disparu du contenu du site internet du journal.
Bon dimanche à tous.
Th.P.