Elle est vraiment malade notre Eglise catholique. Ceux qui s'en réclament ne peuvent imaginer une seule seconde qu'Elle ait pu se tromper. On La veut "irréprochable". Alors, on balance des argument du genre "L'Eglise a toujours dit..." ou si l'on pose une question embarrassante, on essaie alors de monter dans l'échelle de la dialectique. On prétend que l'autre est un ignare, qu'il ne connaît pas son Catéchisme de l'Eglise Catholique, que le Pape n'a pas voulu dire ça... etc. Tout sauf reconnaître qu'on s'est trompé... Cela me fait penser à ces prêtres traditionalistes qui s'emballent comme des momies pour dire la messe et qui joignent les mains au mm près... Cela m'a toujours fait penser qu'ils avaient quelque chose à cacher... Et c'est très dommage. Si l'on veut qu'elle soit Une et Universelle (catholique), elle devra abandonner son langage orgueilleux et jugeant, tout simplement parce qu'une Eglise parfaite ne sera jamais universelle. Par contre, une Eglise qui commence par mettre ses arguments en poche pour aimer l'autre tel qu'il est, pour le rejoindre jusque dans ses faiblesses, a beaucoup plus de chances de se voir s'étendre et progresser.
Le discours de l'Eglise sur les homosexuels n'a pas changé : pas de mariage, mais pas de jugement non plus. Maintenant que le Pape le rappelle, d'un coup, tous ces chrétiens qui vociféraient dans les rues de la Manif pour Tous disent, soit qu'il n'y avait rien de nouveau et je leur pose alors la question de savoir pourquoi le Pape a dû rappeller la chose, soit que ceux qui applaudissent ne connaissent pas leur CEC.
Je ne peux parler que pour moi, mais je voudrais leur dire qu'ils se trompent : je connais du mieux que je peux le CEC. Je l'ouvre tous les jours. Je l'ai même enseigné. Mais je connais surtout l'Evangile qui a la primeur sur le catéchisme. Et c'est dans l'Evangile que l'on trouve avec le plus d'insistance cette idée : les pauvres, les petits, les prostituées... et les homosexuels... vous précéderont dans le Royaume des cieux.(Mt 21 : 31) Et on n'a pas le droit de rigoler avec ça. Il y va de notre salut lui-même...
J'aimerais que des prêtres, des évêques disent : "Oui, il y a eu erreur de notre part. Trop de gens sont devenus par notre attitude, blessant, humiliant... Nous voulons réparer tout cela... Homosexuels de tous pays, l'Eglise vous aime. Pardon pour nos erreurs. Si vous vous êtes sentis exclus, vous pouvez revenir dans nos églises, nous ferons tout pour mieux vous accueillir... Dieu est plus grand que notre coeur.(1 Jean 3 : 20)"
J'aimerais aussi voir abandonnée cette pratique omni-présente de la dialectique : argument contre argument, on avance... mais seulement intellectuellement. L'âme et le coeur n'ont pas leur compte là-dedans. Or c'est là que Dieu nous attend. On ne devient pas chrétien parce qu'on nous a "prouvé" quelque chose. On devient chrétien parce que nous avons été séduit par Jésus-Christ. La différence est de taille.