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Billet de blog 1 mars 2018

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Koons : La pureté du Château et la fleur sans nul bouquet

Dominique Chateau, ancien directeur du centre d’art contemporain de Saint-Charles, remet les couverts en plus philosophique.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dominique Chateau, ancien directeur du centre d’art contemporain de Saint-Charles, remet les couverts en plus philosophique. Cette fois-ci il veut jouer, il badine, il veut montrer que l’humour et la légèreté sont essentiels à la création de l’art contemporain, ce n’est pas avec l’esprit de sérieux que l’on peut goûter à la joyeuseté de Koons, délicat et badin. Ils se veulent dansant, flutant, ceux-là. D’autres avaient déjà argumenté dans la facétie assumée de cet art, ce n’est pas nouveau. On devrait rire.

Et puis après, cet esthéticien duchampien joue les rétiniens, il a un œil : il sait apprécier un bleu, etc. Ne pas oublier que le monde de l’art plastique est le seul art où l’on peut juger de ce qu’on ne pratique pas, la peinture par exemple, Jacqueline Lichtenstein l’avait dénoncé dans un ouvrage récent Les raisons de l’art. Mais avec l’enseignement de l’académie duchampienne, les philosophes enseignants l’esthétique comme Chateau ont un art à leur mesure : conceptuel, littéraire, anti-plastique. On fait aussi des ouvrages sur « La notion d’arts plastiques » qui noie la plastique pure et la plastique picturale.

Il souligne le goût des enfants pour l’art contemporain, argument de « didacteur ». Oubliant l’impopularité réelle de cet art qui se fait consommer en contrebande, animation des villes, occupation des sites architecturaux. Après quarante ans de domination de l’enseignement duchampien dans l’art -autre exception : seuls les arts plastiques s’enseignent à partir de l’anti-art, de dada et Duchamp comme l’alpha et l’oméga de toute approche et pratique de l’art, il n’y a pas de Duchamp en musique, la musique a ses conservatoires, comme le théâtre, son enseignement et sa pratique combinent le classique et la musique moderne sans interruption même avec Cage, le bruitisme ou Varèse qui restent dans la musique, sans rupture néo-dadaïste et pop, et la littérature non plus, pas de Duchamp des lettres-, les enseignants d’arts plastiques, ces « philosophes d’art », se trouvent en butte aujourd’hui, grâce à Koons, à des attaques lancées par des collègues devenus récalcitrants, lassés par autant de conformisme et de servilité.

C’est un taliban de l’art contemporain, un chien de garde. Les philosophes se sont spécialisés très tôt dans ce travail. Mais d’autres se sont distingués, très tôt aussi, dans un sens contraire : Adorno, Marcuse, puis Baudrillard, Badiou en partie, Agamben à ses heures, tout comme Lacoue Labarthe sur certains points comme l’installation-Gestell. Lévi-Strauss, Barthes. En général ce sont plutôt des défenseurs de l’art moderne.

« Le néant parti, reste la pureté du château ».

« Je dis : une fleur ! et, hors de l'oubli où ma voix relègue aucun contour, en tant que quelque chose d'autre que les calices sus, musicalement se lèveidée rieuse ou altière, l'absente de tous bouquets. »

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