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Billet de blog 25 juin 2024

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Pour une guérilla de l'intime

Il y a des moments, rares, dans l’histoire où un geste peut être décisif sur les années à venir. Je parle ici du vote qui aura lieu le 30 Juin et le 7 Juillet. Dans ce post, je m'essaie à proposer un appel à un militantisme de réseau, une guérilla dans l'intimité face à la propagande médiatique.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pour une guérilla de l’intime 

Il y a des moments, rares, dans l’histoire où un geste peut être décisif sur les années à venir. Je parle ici du vote qui aura lieu le 30 Juin et le 7 Juillet. Par le fait de glisser un bout de papier imprimé, coloré, enveloppé… notre pays va changer. 

En tant que militant, je le vois bien que nos actions sur les marchés, les gares et les paliers n’ont un rôle qu’informatif et ou de démonstration de force. Ce n’est pas avec un tract qu’on va faire changer l’avis d’une personne, ni même par le biais d’une discussion plus ou moins courtoise. Le rôle du militant dans cette campagne est très faible, il doit juste montrer que non les digues contre l’extrême droite n’ont pas encore toutes sauté. Preuve en est, des manifestations spontanées juste après les élections européennes. 

  A l’inverse, d’autres militants s’affairent dans les médias. Ils distillent des messages de haine, de peur, de risque et entament une guerre de tranchée pour défoncer la gauche porteuse d’un message enthousiasmant de changement, partiel, de notre société. Dans ces militants on trouve tout ceux qui ne sentent pas que derrière leur tranchée face à la gauche se cache une armée dissimulée qui les prend en joug;  attendant simplement qu’ils se fassent balayer lors du premier tour. 

Dans cette description du pire qui nous fait face actuellement, les militants de gauche n’ont pas les armes pour riposter et avancent sur des chemins minés de récits médiatiques qui ne sont plus ancrés dans la réalité ni les faits scientifiques. En somme, une ère de la post-vérité et des fake news

Ce combat, alors, ne peut pas se faire frontalement car nous ne sommes pas en guerre entre une classe médiatico-économique et une classe qui ne l’est pas. Non, nous sommes en lutte. Ce mot et ce concept de lutte des classes, usés par plus d’un siècle d’utilisation est important. Dans une guerre, les règles régissent les combats, dans une lutte, les règles sont absentes. 

Ainsi, j’appelle tous ceux qui ne supportent plus que l’extrême droite empoisonne les esprits et que le prétendu Front Républicain porté par ceux qui ont le plus abîmé la notion de république à pratiquer la guérilla intime. 

Qu’est-ce que j’entends par cela ? De simplement militer dans l’intimité. Vos parents vous disent qu’ils ne savent plus pour qui voter ? Ne les lâchez pas, des tas d’arguments font qu’ils seront touchés d’une façon ou d’une autre par les macronistes ou l’extrême droite. Ces arguments vous les retrouvez partout où les scientifiques peuvent s’exprimer : économiste, historien, physicien…. 

Votre copain/copine ne veut pas discuter de cela ? Ne lâchez pas non plus, car si avec vous cette personne ne veut pas en discuter c’est qu’il y a un malaise à exprimer ses idées car elles sont contradictoires. 

Chaque discussion confuse, raciste, sortie du réel doit être désamorcée. Ce désamoçage doit se faire par des arguments de raison mais aussi des arguments sentimentaux. 

Par exemple, dans ma famille, mon grand-père avait caché des juifs chez nous et a été dénoncé par les gens du village pour ça. Si dans ces descendants des gens seraient alors tentés de voter pour l’extrême droite, il faut leur renvoyer dans la gueule cette histoire personnelle. 

  Je suis également issu de l’immigration, portugaise. Dans les années 70, ils ont vécu un racisme structuré, mon père s’est fait insulter dans la cour de son école de 50 élèves paumé dans le Volvestre alors même qu’il était tout juste arrivé en France. Une haine de l’étranger est alors quelque chose qu’ils ont toujours vécu dans leur famille. Et pourtant, nombreux dans sa famille sont tentés face au récit médiatique à voter pour l’extrême droite alors même qu’elle leur colle une balle dans le dos avec les propos horribles sur les bi-nationaux. Comme si par nature, une personne bi-nationale porte en elle un but de destruction de la France. Leurs traumatismes du passé sont une armes pour déminer la pensée raciste, leur faire comprendre que non stigmatiser encore plus les personnes d’origine étrangère ne changera rien à leur vie actuellement mais peut-être plus tard ce sera eux les prochains à être stigmatiser. 

Bref, vous l’aurez compris, la lutte sera bien plus aisé, si dans chaque foyer à lieu une guérilla intime. Elle porte en elle, ce dont nous avons besoin pour transformer un simple acte de vote, en acte de résistance. Il y a une force transformatrice intime qu’il faut exploiter, maintenant et demain. 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.