La mémoire de la Grande Guerre, illustrée par le centenaire, en exaltant particulièrement l'enthousiasme des hommes à l'appel sous les drapeaux en Août 1914 et leur courage au combat, dansl'enfer des tranchées, retient d'abord l'aspect militaire du conflit. Il est cependant plus rare de trouver, en France et dans les pays concernés par la première guerre mondiale, des études sociologiques sur les origines des soldats. Peu évoqués puisque peu représentés dans le conflit, les étudiants méritent toutefois un peu d'attention. Si la grande majorité des appelés exerçaient déjà une profession lors de la conscription, d'autres, jeunes, issus des classes sociales supérieures, fréquentaient encore les universités. Cet article se veut restrictif dans son approche : il ne s'agit pas d'analyser le sort de la jeunesse dans son ensemble, mais seulement celui des étudiants, très minoritaires en ce début de vingtième siècle. L'historiographie française reste pauvre en ce domaine, les étudiants n'ayant pas fait pas l'objet d'étude importante et synthétique dans la recherche sur la Grande Guerre. Aussi, nous nous concentrerons exclusivement, faute d'informations et de documents trop rare ou simplement inaccessibles, sur les étudiants français et allemands. C'est donc un terrain assez inexploré que nous souhaitons prospecter. La focalisation sur les étudiants est moins anodine qu'elle ne le paraît : l'historien Jean-Jacques Becker a montré le poids de l'influence des milieux intellectuels, universitaires et étudiants dans la mobilisation politique et culturelle des populations dans le conflit mondial. Instruits, cultivés, élevés dans l'idéal national teinté d'esprit belliqueux (notamment en France et plus encore en Allemagne), ils sont les premiers à se réjouir du conflit. En effet, dans son ouvrage 1914, comment les Français sont entrés dans la guerre, J.J. Becker propose une lecture du début de la guerre qui, contre la mémoire traditionnelle, laquelle voudrait que la France entière s'en allât au front la fleur au fusil, réduit ce prétendu engouement unanime à un cercle restreint d'intellectuels nationalistes, dont une fraction seulement -mais très influente cependant- des étudiants font partie. Du reste, il seront pour certains les initiateurs de mouvements de jeunesse dans l'entre-deux-guerres, à l'instar d'Ernst Jünger pour la révolution conservatrice allemande. Mais à partir de décembre 1914 et plus généralement de l'enlisement, quid de la conscience étudiante ? La solidarité entre les jeunes appelés des différentes nations est mise à rude épreuve, et résiste à l'horreur du front de manière inégale. Les universités européennes, avec la chute des effectifs, ont souffert du conflit. Retour sur ces jeunes aux destins bouleversés par une guerre qui embrasera l'Europe dans son ensemble, ne laissant rien lui échapper.
La déclaration de guerre de 1914 est accueillie avec surprise par les populations européennes, tant par les militaires et soldats appelés que par les civils. Contrairement à la vision commune, l'enthousiasme n'est pas de mise partout, en particulier dans les campagnes et les petites villes. D'une manière générale, les étudiants, au contraire, vivant dans les grandes villes, s'emballent. L'Allemagne et la France donnent à cet égard de très bons exemples. Les universitaires français sont animés par un haut désir de revanche sur l'Empire Allemand, maintenant unifié, suite à la débâcle de 1870 qui a causé la perte de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine ; le nationalisme allemand, trouvant dans les universités allemandes un terrain particulièrement fertile, se fonde en partie sur un rejet des Lumières et idéaux révolutionnaires français, qui avaient conduit aux guerres napoléoniennes, et que l'on croit toujours vivace outre-Rhin. Quelle aubaine, donc, que constitue l'assassinat de François Ferdinand fin juin 1914. L'engouement pour le conflit s'explique en grande partie l'idée chevaleresque de la guerre, fondée sur le courage et le sens de l'honneur, qui règne chez les étudiants.
C'est notamment le cas dans les corporations étudiantes (Studentenverbindungen), une des spécificités allemandes, extrêmement répandues dans les facultés, pratiquement inconnues en France. Il s'agit d'organisations structurées par une hiérarchie stricte et des valeurs établies dans une constitution écrite, que les étudiants sont sommés de respecter, et ce pour la vie. On y encourage l'intérêt scientifique et le sens de l'honneur. Les principes peuvent différer selon les corporations : elles gravitent autour patrie pour les corporations politiques, de la foi pour les chrétiennes. Plus encore qu'en France, les étudiants membres forment la future élite aristocratique et militaire du pays, qui détient les principaux leviers du pouvoir du second Reich. La célébration de centenaire de la bataille de Leipzig en 1913, à laquelle se rendent presque toutes les corporations étudiantes, permet de fédérer les forces peu avant le déclenchement de la guerre et de constituer une référence historique, précieuse sur les champs de bataille. Parmi les institutions qui régissent le fonctionnement des corporations, on trouve le duel (Mensum), par lequel deux étudiants s'affrontent pour démontrer leur aptitude au combat, tout en respectant des règles strictes, auxquelles il est interdit de manquer sous peine de sanction. Il contribue à forger dans les jeunes esprits la conviction que la guerre se déroule selon le modèle chevaleresque, où l'honneur et la bravoure sont à la fois vertus et armes pour l'emporter. Toutefois,toutes les corporations ne recourent pas à cette pratique, ce qui permet de dresser une hiérarchie entre elles : les « Corps » puis les « Burschenschaften » (les gaillards) y sont à la tête. Ici sont formés les futures élites wilhelmiennes. « Honneur, liberté, patrie », c'est là la devise de la Burschenschaften, plus politisée que les Corps. Viennent ensuite les « Landsmannschaften », ou les « Turnerschaften », où l'origine sociale des étudiants est moins élevée, mais le duel, pratiqué. Ce n'est en revanche pas le cas des corporations chrétiennes, moins sensible à la tradition militariste du second Reich, héritée de l'ancienne Prusse. Les membres font bien souvent des études de théologie ou de philosophie, qui ont pour caractéristique d'être peu coûteuses. La hiérarchie instaurée au sein des corporations sera précieuse sur les champs de bataille : le novice est subordonné au Bursche (gaillard), lui-même subordonné au Alte Herr, l'ancien étudiant. Parmi les autres institutions, le Kommers (qui renvoie à la création du Reich) est une cérémonie capitale : on y troue sa casquette avec son épée, pour signifier le sacrifice de sa tête à la cause de son pays. Enfin, le nationalisme des corporations, au moins chez les Corps et les Burschenschaften, se mue avant la guerre en un antilibéralisme teinté d'antisémitisme et en impérialisme, bien différent en cela du nationalisme français promu par les élites étudiantes, plus soucieuses d'affermir les frontières que de les repousser.
L'entrée en guerre revêt un caractère de mise à l'épreuve des valeurs. Les mots d'ordre doivent désormais être mis en pratique, c'est l'occasion d'accomplir le serment fait à la patrie et à l'empereur. Finalement,l'engagement militaire est l'accomplissement de l'éducation corporative. En outre, l'idée selon laquelle l'Allemagne aurait été agressée et se contenterait de défendre son honneur insulté est extrêmement répandue. L'engagement de l'étudiant corporé tient plus au sentiment d'appartenance à la corporation qu'à un choix exclusivement personnel. A l'heure de l'appel sous les drapeaux, ces associations présentent une diversité que l'on peut mesurer à l'aune du nombre de volontaires : ils étaient de l'ordre de 90 % des étudiants des Turnerschaften (très tournées vers la gymnastique et l'activité physique), contre 60 % chez les Burschenschaften et 15 % seulement dans les chrétiennes.
L'engouement pour la guerre se retrouve également du côté français. Comme en Allemagne, les étudiants sont les premiers à se réjouir du conflit. L'espoir est double : d'une part prouver sa valeur au combat, par des actes de bravoure, d'autre part vaincre l'Allemagne et célébrer la victoire de la civilisation sur la barbarie germanique. Il n'existe pas en France de réseaux corporatifs comme Outre-Rhin, ce qui ne signifie pas, toutefois, l'absence de structures et de conscience étudiantes. Dans un ouvrage paru en 1913, Les jeunes gens d'aujourd'hui, Agathon, pseudonyme que prennent les deux étudiants Alfred de Tarde et Henri Massis, tente de saisir « l'esprit naissant » de la jeunesse française des années 1910, symbole d'un renouveau national. On y vante un goût prononcé pour l'action, pas nécessairement violente cependant, qui rompt avec le « dilettantisme et l'intellectualisme de la génération précédente », celle qui naît autour de 1870. L’École Normale Supérieure, Polytechnique, Saint-Cyr, Sciences Po et les facultés de droit affichent leur hostilité avec les idéaux pacifistes de Jaurès. Cependant, l'analyse de Tarde et de Massis se révèle incomplète, si ce n'est caricaturale, à la fois quant à la caractérisation de la jeunesse contemporaine et celle de la génération des pères. En effet, le renouveau national dont ils font l'apologie ne s'applique qu'à une fraction restreinte des étudiants, à savoir ceux issus des classes bourgeoises disposant des leviers du pouvoir républicain. La disparité des étudiants apparaît notamment dans leur prise de position face à la loi des trois ans de service militaire de 1913 : les facultés de droit rassemblent de nombreuses pétitions en faveur de celle-ci quand les facultés de lettre récoltent une majorité de signatures s'y opposant. L'esprit militariste n'est pas présent partout. D'ailleurs, Tarde et Massis ne cachent pas leur volonté de ne s'intéresser qu'à une jeunesse d'élite. « Tels n'étaient pas (non plus) les caractères et les préoccupations de la jeunesse populaire » ajoute G. Michon. Tandis que l'élite étudiante se projetait dans le conflit à venir, la France, de manière générale, aspirait à la paix et à la tranquillité.
A partir de l'automne 1914, l'enthousiasme qui caractérisait si bien les étudiants décline ostensiblement. L'entrée en guerre est vécu comme un réel choc culturel : ils étaient sans doute plus habitués aux laboratoires et aux universités qu'aux champs de bataille. Face à l'enlisement, à la durée et l'horreur de la guerre, la conscience et les solidarités étudiantes perdurent-elles ? Tous les établissement d'enseignement supérieur (universités, grandes écoles, classes préparatoires) ont largement souffert de la Grande Guerre, ayant été vidées de leurs élèves.
Les lettres envoyées aux universités ou aux proches sont de précieux outils pour analyser l'état d'esprit dans lequel les jeunes gens se trouvaient au front, au milieu des éclats d'obus, des salves rasantes et des morts par milliers. Les corporations allemandes se maintiennent pendant toute la durée du conflit, notamment grâce aux correspondances entre étudiants au front, mais surtout, entre soldats mobilisés et volontaires et étudiants restés à l'université. Il y a l'idée que le front est double : l'un à l'avant, l'autre, à l'arrière. Il s'agit pour les Anciens et les non-mobilisés de participer à l'effort de guerre, en garantissant la cohésion entre les membres de la corporation et en maintenant le même mode de fonctionnement qu'auparavant. L'écriture des lettres est une tâche qu'il incombe au corporé au front de remplir : il s'agit là de répondre aux exigences de discipline formulées dans la Constitution de corporation. « L’idée allemande de l’État qui, en exigeant de l’individu le plus grand sacrifice, l’élève toujours plus haut est devenue pour moi une conviction. Je l’ai si souvent défendue la plume à la main que je ne veux pas rester à l’arrière quand il s’agit d’en tirer les conséquences pour ma personne. » peut-on lire dans une des missives envoyées à l'université de Göttingen. L'étudiant-soldat y décrit l'honneur qu'il ressent à se trouver sur le terrain où l'Histoire est en train de s'écrire, et y vante le sacrifice personnel à la nation. Néanmoins, se sachant lu devant le Convent (l'assemblée des étudiants corporés), il a recours à l'emphase, et ne rend jamais compte de son angoisse face aux atrocités qui se déroulent sous ses yeux. Le vocabulaire utilisé pour décrire la guerre se réfère au Mensur, au duel. Le soldat blessé subit une « estafilade » (Schmiss). En marge des combats sont organisées des soirées de corporation (Corpsbrüderliche Abende), lesquelles, loin d'être d'informelles, mais participent au contraire au maintien de la discipline en dehors de l'université. Par ailleurs, des bibliothèques au front sont disponibles pour les membres de la corporation qui s'ennuient dans une guerre de position. Une université de guerre voit également le jour sur le front Ouest. Malgré tout, les étudiants-soldats ne peuvent s'empêcher de partager entre eux leur frustration : en quête de gloire, ils font face à l'impossibilité d'accomplir des actes héroïques. Ils font l'amère expérience de la guerre moderne nourrie par la technique destructrice. Ce décalage entre la vision d'une guerre chevaleresque et la réalité d'un conflit meurtrier où l'arme est plus décisive que l'homme qui la porte est la source d'une immense désillusion et d'un désespoir profond chez nombre d'entre eux. La guerre amène les membres des corporations à se rendre compte de l'inadaptation des coutumes aux guerres du XXe siècle portées par la technique et à la modernité. Quoiqu'il en soit, les combats, la durée, le sang et l'horreur n'ont pas eu raison d'elles : toutes fonctionnent de nouveau à partir de l'armistice. Le caractère structuré, hiérarchisé de la corporation, l'éducation dispensée par elle aux novices et le fort sentiment d'appartenance de ses membres sont autant d'éléments qui expliquent leur subsistance.
Le phénomène corporatif n'existant pas en France, du moins, pas à cette échelle, il est difficile de procéder à une comparaison stricte. Néanmoins, les solidarités étudiantes perdurent parfois par le même moyen que les corporations, à savoir les correspondances. L'exemple de l’École des Beaux-Arts de Lyon peut, à cet égard, nous éclairer et présenter un autre type de relation : celui des étudiants à leur professeur. Contrairement aux polytechniciens ou aux saint-cyriens, rien ne prédestine ces étudiants en art à la guerre. Ils sont dans leur grande majorité pacifistes, et leur goût immodéré pour une vie artistique accroît d'autant plus leur abattement. Peu sont chrétiens pratiquant, et ne peuvent donc trouver en Dieu un refuge réconfortant. Dès les premiers mois de la guerre, ils cherchent à renouer les liens qui les unissaient par le biais de leur professeur Auguste Morisot. A tous, celui-ci recommande de dessiner pour pallier l'ennui et l'angoisse. En répondant aux lettres et en fournissant de précieux conseils à ses étudiants, il a le sentiment de participer, à sa manière, à l'effort de guerre. Fervent catholique, il sanctifie les soldats tombés au combat, et se donne pour mission ô combien éprouvante d'annoncer les morts aux familles. L'art est un acte social, pense-t-il. Aussi, lorsque l'on dessine, on fait du bien à sa communauté. Les artistes-soldats n'hésitent pas à lui envoyer leurs œuvres, qu'il prend soin d'examiner avant d'en envoyer une critique. Dans chacune de ses lettres, Morisot, en tant que plaque tournante, transmet les nouvelles des autres étudiants éparpillés sur le front, et tente, malgré son propre chagrin dû à la disparition de nombreux élèves, de donner du courage à ses destinataires. D'autres professeurs d'universités, de grandes écoles ou de classes préparatoires remplissent le même rôle de médiateur qu'Auguste Morisot, à l'instar de Paul Dupuy à l’École Normale Supérieure. En France, c'est surtout dans ces grandes écoles que le lien entre étudiants reste le plus vigoureux : les classes, les promotions, instaurent des cadres solides qui résistent à l'épreuve de la Grande Guerre. C'est bien plus délicat en ce qui concerne les étudiants d'universités, où les structures sont moins importantes.
La dernière question que l'on pourrait se poser est celle-ci : les étudiants ont-ils vécu la guerre en tant qu'élite ? Une interrogation aussi pertinente que complexe. On a déjà souligné les disparités qui divisaient le corps étudiant, même si tous étaient plus ou moins issus des classes supérieures. Ces disparités se retrouvent dans les affectations lors de la mobilisation : si de nombreux étudiants sont appelés dans l'infanterie en tant que soldats, d'autres, moins nombreux, sont nommés officiers dès le premier jour. On sait peu de chose des simples étudiants-soldats français, si ce n'est un attachement à leur unité, et l'espoir d'une victoire rapide s'amenuisant au fur et à mesure des mois. Le sort de cette minorité parmi la minorité, de l'élite dans l'élite, est plus connu. On prendra ici l'exemple des étudiants de l’École Normale Supérieure. En Août 1914, les deux tiers des mobilisés sont des officiers, un dixième des sous-officiers, et autant des soldats. L'expérience qu'ils font de la guerre est extrêmement variée selon les individus : d'aucuns sont envoyés en Algérie ou en Indochine, d'autre à Verdun, d'autres encore dans les Balkans. Les valeurs militaires pénètrent sans grande peine les âmes de chacun, en témoignent l'association qu'ils font entre les difficultés et les étapes de la guerre et celle de l’École. Par exemple, être promu capitaine équivaut à obtenir l'agrégation. Si la culture de guerre est assez facilement intégrée, le dépaysement est grand pour ces jeunes qui n'ont jamais voyagé. L'action est cultivée comme une vertu, et il est à cet égard important de noter que presque tous les officiers de Normale sont des officiers de terrain, et non d'état-major : ils sont donc pleinement exposés aux risques liés aux combats. Ils sont conscients de leur statut d'élite française, et entendent l'assumer jusqu'à la mort. « Les hommes ne marchent que s'ils sont entraînés, écrit Xavier Roques, nous avons, nous, pour nous soutenir, ce que la plupart n'ont pas, une force intérieure, une volonté faite de notre éducation et de notre culture. Nous sommes les riches. C'est à nous, s'il le faut, de payer ». Cette vision aux airs aristocratiques se confirme dans l'attitude face à la mort :« un élève de l'ENS peut mourir, il ne peut pas déchoir » affirme André Ballaud. Partout on célèbre les officiers normaliens comme des hommes dévoués à la cause de la nation et soucieux de la vie de leurs hommes plus que de la leur. Comment de simples étudiants peuvent-ils devenir de brillants officiers ? On ne peut le comprendre qu'en remontant à 1905, où les deux années de service militaire sont introduites, dont une en tant que sous-lieutenant. Enfin, l'adhésion totale des étudiants de l’École Normale au bien-fondé de la guerre fait d'eux des êtres rares. Ils sont convaincus, du début à la fin que la nation doit impérativement être défendue contre la barbarie germanique. Par ailleurs, la conscience d'élite est à tout moment présente en leur esprit. Encore une fois, ce n'est pas le cas de la majorité des étudiants.
Aussi, l'historiographie non seulement française, mais également européenne a un champ d'investigation devant elle : les étudiants pendant la première guerre mondiale ont été plus décisifs qu'il n'y paraît. Ils ont contribué à transmettre l'enthousiasme de l'été 1914 et le bien-fondé de la guerre. Néanmoins, la désillusion du combat de tranchée, de la guerre de position les rattrape tous, y compris les élites dans l'élite. Le peu de documents disponible ne rend pas encore compte de la diversité des origines sociales des étudiants, et de leur expérience de la guerre, toutes deux sans doute plus grandes qu'on ne le croit. Volontairement restrictive, cette approche a le mérite de se focaliser sur un groupe social minoritaire mais influent dans la propagation des idées en Europe. Espérons que cette question, celle des étudiants dans la Grande Guerre, connaîtra, à la faveur du centenaire, un (re)gain d'intérêt.