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Après nous avoir expliqué que nous ne comprenions rien, voilà que le gouvernement tente ne nous persuader que cette nouvelle mouture représente une réelle avancée. « Un texte de compromis issu de plusieurs concertations » s’est même permis de préciser Manuel Valls, lors de la conférence de presse de présentation du texte. Curieux propos pour quelqu’un qui, il y a quelques jours encore, parlait de 49-3.
Malgré quelques réécritures à la marge, la philosophie de ce texte reste inchangée : sécuriser le patronat et précariser les salariés. Ce texte répond à une exigence du capitalisme : refonder le salariat. L’inversion de la hiérarchie des normes prônée par la loi El Khomri en est l’exemple criant.
Les mobilisations du 9 et 17 mars dernier, 500000 dans toute la France et près de 1200 à Agen, prouvent une chose : chacun a très bien compris le danger que représente ce texte et nous ne nous contenterons pas d’améliorations mineures. Nous continuerons d’exiger le retrait pur et simple de ce texte mortifère.
Mais qui sont ces quelques technocrates pour nous expliquer à longueur de journée que nous n’avons rien compris au projet de loi ?
Au contraire, qui mieux que ceux qui subissent au quotidien le joug d’un capitalisme toujours plus inhumain, peut comprendre les effets néfastes d’un tel texte ?
Inversion de la hiérarchie des normes, extension de la définition du licenciement économique, contournement des syndicats par le biais d’un « faux référendum » … chaque page du projet de loi marque un recul social.
Si ce texte provoque une telle animosité, c’est qu’il cristallise le ras le bol généralisé d’une génération.
Précarité, chômage … la jeunesse de ce pays n’en peut plus d’être utilisée comme variable d’ajustement pas le patronat. Sacrifiée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, voilà qu’elle se retrouve aujourd’hui crucifiée par la loi travail de François Hollande.
La jeunesse, et l’ensemble des salariés présents dans la rue, ne se trompent pas de colère. Ils visent clairement ceux qui organisent l’exploitation des travailleurs. Sujet sur lequel excellent le gouvernement et le patronat.
C’est donc cela qui fait peur au gouvernement. Un peuple conscientisé, qui réfléchit, débat, et refuse le carcan de l’austérité et de l’ultralibéralisme qu’on tente de lui imposer au nom de la lutte contre le chômage.
Qui peut sérieusement croire que faciliter les licenciements permettra de créer des emplois ? Une récente étude de l’OFCE (observatoire français des conjonctures économiques) démontre que seul deux pays sont plus flexibles que la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Il n’est pas si difficile de licencier en France à l’heure actuelle. L’exemple récent du cas de Madame Gueffar, que les communistes agenais soutiennent, en est la parfaite illustration.
Nous ne sommes pas des conservateurs, nous avons des propositions. Sécurisation des parcours professionnels, diminution du temps de travail avec le passage à 32h, politique d’aides publiques à destination des entreprises … Le Parti communiste vient à ce titre d’engager une campagne « zéro chômage ».
La mobilisation doit donc se poursuivre pour exiger le retrait du texte. Repartir de zéro et construire un code du travail du 21ème siècle répondant aux besoins de sécurisation réelle des parcours professionnels, tout en s'attaquant de façon concrète au cancer du chômage.
Nous, les communistes Lot et Garonnais-es, membre du front de gauche ; restons donc entièrement mobilisé-e-s pour contribuer à ce que la mobilisation se renforce encore jusqu'au retrait définitif de ce texte.
Sylvio Guigan, PCF47, 2ème Adjoint au Maire à la mairie d’Aiguillon ; Marcel Vindis, PCF47, conseiller municipal à la mairie de Bon-Encontre ; Alexia Estay, PCF47, professeure d’économie et de gestion ; Alban Rapetti, MJCF47, étudiant et Thomas Portes, secrétaire départemental du MJCF47