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Billet de blog 18 décembre 2023

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Détresse socio-économique, peur des immigrés, l'oeuf ou la poule ?

Non, l'immigration n'est pas à la racine du vote populiste, elle en est l'épouvantail.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il est urgent à couper court (par arguments) à un erreur que l'on entend même dans les rangs de la gauche, l'idée que la proximité des français dits de souche, souvent blancs, aux communautés d'immigration rendent ceux-là susceptibles  à des discours xénophobes et racistes. Comme Vincent Tiberj  et autres ont démontré, la xénophobie en France est plus fort parmi les populations les plus éloignées des concentrations des gens issus de l'immigration. Le "bruit et l'odeur" n'y est pour rien.

La perte des repères identitaires, si. Les signes d'inclusion, les fins du mois sans angoisse, les villages et les villes vivants et vivables, les services publics accessibles, un lueur d'un avenir pour ses  enfants, un boulot avec un minimum de sens dans des conditions saines physiquement et psychiquement, pas très éloignée de la maison... tant de facettes d'une identité. Quand tout cela s'effrite, emporté par le vent néo-libéral, on se questionne, c'est normal. Nous sommes des inclus ou des exclus ? On a un boulot et dans la poche une carte vitale, mais appartient-on vraiment à quelque chose ? Et pour renforcer une dignité fragilisée, on tape sur les "assistés", justement pour créer une distinction.

Pas besoin d'être une ponte des sciences sociales pour voir à quel point ce terreau d'inclus-exclus est propice à un discours identitaire. Et il est essentiel que la gauche ne soit pas distraite devant le travail central de rouvrir un dialogue y compris pédagogique avec ces larges pans de la société française.

Le ressentiment de l'autre est un outil bien rodé de la droite et l'extrême droite, un peu partout y compris en France. Typiquement la droite le brandissait pour faire voter le petit peuple contre leurs intérêts socio-économiques. L'extrême droite le déployait pour un autre tour de legerdemain : faire voter en nom de liberté les lois autoritaires. Ceci bien entendu est une marque de fascisme.  Par ces temps de capitalisme autoritaire les deux se rejoignent. Détrousser, abandonner, en entraver les droits, tout en clamant que c'est la faute des étrangers. Pour la droite et ses extrêmes, l'immigré est devenu en politique ce qu'il était depuis toujours dans l'économique : essentiel.

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